
La grotte de Roucadour (Thèmines, Lot)
Jean Arnal
L. Couchard
M. Lorblanchet
[page-n-55]
J. ARNAL, J. L. COUCHARD
y M . LORBLANCHET
(Francia)
A la mémoire d'André Niederlender
La Grotte de Roucadour
(Thémines - Lot)
INTRODUCTION
La publication des fouilles d'André Niederlender Il) et
~e
l'un de
nous dans la doline de Roucadour, rend inutile de présenter .Ies coordon. nées exactes du gisemenl.
Lors de ces fouilles il avait toujours été question dl' visiter la grotte
car on savait qu'elle contenait des tessons de céramique proto-historique
en assez grand nombre et d'ailleurs quelques fragments de vases avaient
été ramassés.
Les spéléologues connaissaient depuis longtemps la caverne. E. A.
Martel l'avait vis itée en 1890 et en avait donné une description et un plan
dans son volume, «Les abimes» (2). Le grand spéléologue la décrit ainsi :
«une ancienne «goule» ayant absorbé un courant superficieJ durant la
f in d", tertiaire et le début du quaternaire». On peut dire qu'elle com-
{Il A. NIEDERLENDER. R. LACAM et J. ARNAL : "Le ai$tmenf neolithique de
Roucadour". Nu~ro special 111 de Gallia-Prehistoire, ParIs 1967.
(2) E. A. MARTEL : "Ln Abîmes" , Paris 1894, p. 341.
- 55 -
[page-n-56]
2
"1l.'I"AL-coucHARD-LORILANCIIET
pr~nd une ga leri e principa le aux dimensions imposan tes (1 5 à 20m de
largeur pour l Sm de hauteur maximum l, et une petite galerie adjacente
inconnue de Martel. Sa longueur est de 280m environ, alors que Marte l
lui a ttribue 4OQm.
En 1925, A. Niederlender revint avec Marte,! sur le gisement et V
dér:ouvrit quelques céramiques qui deva ien t l'attirer après d'autres fou i·
Iles dans les grottes environnantes : le Cuzoul , J' abri Pagés ... et quel que~ dolmens (3).
I.es fouilles de la doline eurent li eu entre 195 1 e t 1951 elles ont été
suivies d 'une publication en 1967 (4).
Pendant· cette époque d'abandon, le gisemen t mieux connu grâce aux
foui ll es a reçu différen tes visites. D'abords le groupe spé léologiqu ~ de
St Céré s' intéressant à Ja caverne y découvrit une grande quantité de
céram iques en p.lusieurs endroits de la cavité princip.. le. Au cours de
c~s travaux, M. Lorblanchet qui les avait accompagné découvrait le coffre sépulcra l si tué au nord de la grotte (5 ) et signalait au direc teur de
la circonscript ion (Mr. L. Méroc) de,. découver tes de surface de la caverne.
Par un concours de circonstances, deux membres du spéléo-cl ub de
Brive, Coussy et Taurrisson, découvraient les pe intures et gravures rupesl'res de la ga lerie secondaire.
Plus tard, l'abbé Glory a été chargé du relevé complt't des figurations
pariétales; ont sait l' accident tragique qui a mis un terme à ses travaux,
et, 1966.
Nous allons présenter sans tenir compte de l'ordre chronologique le
résu.! tal de ces différentes recherches puisqu'en fa it il ne s'agit pas de
fouille~ mais simplement de ramassages de surface et d'heureuses décou vertes.
D'abord, nous passerons en revue les objets t rouvés par le spéléo' c:!ub
de Brive, ensuite nous nous occuperons du matérie l recueilli par le gr~upe
de St Céré, et enfin dans une deuxième partie, nous v~rrons les première.. découvertes des figurations pariétales. Mais avant de commencer,
nous voulons di re combien a été efficace, la bonne entente entr.e tous
ces groupes grâce à laquelle nous pouvons maintenant fa ire une publi cation en commun. Cet exemple est assez rare pour mériter d'être signalé. 1:1 tout cela a pu se faire grace à l'aimabJe compréhension de notre
(3) R. LACAM ct A. NIEDERLENDER: " Le Curoul de Gracmt. Gisement mesolitique", Arcltivcs de l'[nstitut de Palrontholosie hum. ine, nûm. 21, Paris, 1944.
(4) Voir note 1(5) A. SOUTOU: " Typolosie chronologique de quelques boUlons de brollZC du Midi
de la F,.nce". Bulletin de la Societe Prehistorique F,.nçaÎse LX. Paris 1963, p. 372.
-
56 -
[page-n-57]
GROTTE DE ROUCADOUR
3
directeur de circonscription, Mr Louis Méroc que nous ne remercierons
jamais assez de son soutient.
Avant de commencer nous rappellerons brièvement la stratigraphie
de l'habitat situé devant la grotte, fou illé par A. Niederlender et J . Ar ~
nal. Bien que déjà publiée il est plus simple à ceux qui n 'auront pas cet
ouvragE' sous les yeux d'en rappeler Jes principales étapes.
Le terrain situé .l l'entrée de .la grotte a été occupé par d ifférentes
populations sur un sol posé su r I!,!s ébou lis de .l'ancien auvent de Ja caverne qu i s'avançait autrefois d ' une dizaine de mètres. Néanmoins malgré
le soin apporté à la fou ille, il n'a été trouvé ni trous de poteaux, ni mu retles, en un mot rien qui ind ique un habitat permanen t. De loin en .1
0in,
un byer, un sol de terre battu visi ble sur une surface de quelques mèt r~s. témoignen t de l'occupation de J'homme. Bien plus, ces sols discont inus ne se situent pas à la même hauteur. Pourtant, il y a eu ges feux
intenses puisque le terrain est rempli de brindilles de conifères brûlés et
l'ana)yse botanique a révélé que les pollens avaien t été en ma jorité détruits par le feu.
En surface, un four bien daté de l'ôge moyen du Bronze par trois va s,t's I!,!constituables, a .Iaissé des ruines dans un angle de Ja fa.laise sud .
Sous toute .Ia sudace de la doline située devant la grotte, sept couches
superposées formaient une excellente stratigraphie.
1/ Om30: Terr!,! végétal!'!, brune, cailloutis posé à plat sauf en surface
où la culture l'a bouleversé. Stérile.
2/ Orn40: Couche A ~2: Terre brune avec cailloutis plus gros, mobiJier
mélangé allant du romain au chalcolithique inclus.
3/ OmSO : Couche A . ) : Niveau t rès cai llouteux aver. éboulis sur les
bords, et terre noire. Nombreuses pierres d'un d iamètre su périeu r à Om i S. De beaux foyers en place; près de l'un d'eux
un «pot de fleu r» de type horgénien entier. C~ niveau contien t un ensemble très pur de poteries grossières, à fond plat,
pied d ébordant, n'ayan t n i cordons en relip.f, n i bou ton.; de
préhension perforé ou non. Le déCor t rès riche, est composé de
lignes de coups d'ongle, d'impressions de tiges végétales et de
coulées d e pâte molle. L'ensemble, malgré son originalité rappelle la civil isation de Horgen et plus particu lièrement un de
ses facies Nord-Alpin: .la Pfynculture (6). Le silex est à retouches bifaclales, la seule hache de pierre est en sil!,!x. Pas de
mètal, c'est du néolithique récent.
(6) J. SCOLLAR: "Regional groups in the Michc:lsberg culture". Proccedings of de
Prehistoric Society, London, 1959, p. 52.
-
•
57-
[page-n-58]
ARSAL-COUCHARD-LOR8UNCHET
4/ Om i S : niveau de pierraille stéri.le.
5/ l m60: terre noire, peu cai llouteuse, quelques pierres posées il plat
foyers lenticulaires gris bordés de blanc, poterie posée à plat.
Subdivisé en ;
Couche 8-2 Chasséen B récent, 1m en moyenne.
Co uche 8- 1 Chasséen B ancien avec A à la base; Om60.
Ce chasséen es t classique tan t pour la poterie que pour
les silex . Le chasséen B a donné quelques f lûtes de Pan tandis
que le cha.!.séen B ancien et chasséen A possèdaient des forme s
plus souples et quelques tessons d écorés ëlprès cuisson. Les
silex so;")t débi tés en lamelles retouchées sur une seu le face .
Dans le chasséen ancien, les haches sont en pierres dures tan dis que dans le chasséen récen t celles en Si lex font leur ap pari t ion.
6/ OmOS : Couche stéri.le fine faite d'argi le bien visible.
7/ Om4S : Couche C: Argile rouge ou jaune, décalcifiée, mélangée de
nombreux ossements de grands animaux et ayant par endroits
des foyers lenticulaires. Cette couche se révèle sur les tx;rds
de la doline aux dépends de la couche chasséenne. Poterie mon tée par boudins lissés sur tranche, décor grossier, fonds coniques ayant autant d 'affinité sur le littoral. méditerranéen Que
peut-être avec l'Erlebollien en Europe du Nord.
Roucadour a perr,lis de codifier le néol iThique français plus complètement que les Arene Candide ne J'a fa it pour le néo.lithique italien.
Trois niveaux représentent trois phases ou les t rois faces de néolit,",i que Européen;
Un néoli thique .ancien à industrie lamellaire et à céramique propre.
Un néoli thique moyen, chasséen à indust rie lamellairl! et subdivi se en
dellx périodes (A et Bl (7) dont on retrouve les traces dans le tiers sud-es t
de la France. En outre cet étage indique l'époque de l'arrivée des indus-
(7) La subdivision enue Je chasséen A et B eSI basS4!e sur quat re grandes atratigraphics.
D 'abord celle de, Aeene Candide (Finale Li gu re, ImlXeia, Italie) publiée par L. Bernabo
Bru dans deux numtl\.lS .speciaux de L' Instit ut Ligure. Da n, ce gisement les couches 24 a
14 ont dOMé une civililioll lion qualifiée par son luteur de Vases' Bouche Ca rrée ct qui contienl une ctramique gravée aprés cuisson de dessins géomélriques. Les niveaux I3 , 9,
pae conlre 5001 richcs en récipients comparables au cha5Sten français, rarement décor!!s et
porleurs de flettes de Pan. Le gisemenl de Fontbregoua (Salernes, Var, France) fouillé par
A. Taxil (inédit) ni d'une riches~ compa rabl e ault Arene Candide. Il a dOMé su r un niveau de ctramique , dècor cardial, deux !!tages dc chuSl!en, le plus ancien gray!! .prés
cuisson de décors gl!om,heiques, le plus récent posS4!dc des flût u de Pan sur des panses de
vases lilses.
Le troisième Gisemen t eSI celui dc Mont beyre (T eyra n, Herault, F rancc). C'eu un ha-
-
38 -
[page-n-59]
GROTTE DE Jl;OUCAOOUR
,
tries campigniennes dans la région car le chasséen ancien est dépourvu
de haches polies en si lex, tandisque .le chasséen récent E:r. a donné 30 0/0.
Cette date est la bienvenue étant donné l' ignorance où nous nous trouvons en géneral sur la chronologie campignienne. C'est ainsi que dans le
Lot, on peut fixer l'arrivée des «tai lleurs de silex» aux environ de -3000.
Au néolithique récent, l'outillag.e lamellaire du silex est abandonné
(en dehors de quelq..,es longues et belles .Iames) pour Je débi tage d'éclats
et les retouches plates sur les deux faces, ce qui produit des pièces beau coup plus belles, capables de lutter contre l'appari tion du métal prèt à
appAraître en Europe occidenta le. La céramique est apparen té.e aux productions de la Seine-Oise-Marne c'est ô dire qu'elle est composée uniquement d e vases à fonds plats, pieds évasé, de panse .. globuleuses et d'absence de col. Le d écor est très grossier mais abondant, couvran t tous les
vases du pied à l'ouverture supérieure. Il n'y a ni anses ni boutons de
préhensi6n. L'ensemble se rapproche beaucoup des «pots de (leurs» de
la région parisienne, mais Je décor est plus proche de la Pfynculture qui
se S! tuP. au nord des Alpes et sur le Rhin Moyen.
A noter que le terme de «chasséen» a etté choisi en 195 1 par J . Amal
pour qualifier le Néolithique moyen français en hommage ô J . Dechelette
qui avait entrevu l'importance du matériel trouvé au Camp de Chassey.
Il
DECOUVERTES DE MOBILIER ARCHEOLOGIQUE
DU SPE LEO CLUB DE BRIVE
én avri.1 1963 l'un de nous (J. L. C) reçut la visi te de deux jeunes
spéléo.logues du groupe du Foyer Culturel de Brive (Corrèze): Pierre Tau ri sson (dont le père fut de nos bons camarades à l'époque où nous descendi'ms aussi d ans les «t rous») et J . Coussy nous annonçant qu'i.ls avalent
fai t la découverte d'art pariétal dans la grotte de Roucadour ainsi que
d'un squelette humain entouré d'objets en bronze et de poteries. Ils
bit.t de plein air, parfaitement stnti6é. Dans les couches profondes L. E.5curet • trouvé un
beau chu~en décoré Ans nOtes de Pan ct au-denus un chasséen rkem peu décon! (dans
le . tyle Er Lannic) et beaucoup de fiùtes de Pan. Comme Pontbregooa, cc gisemem est enCOle in6dit.
Enfin, le quatriéme gisement est Roucadour. Au reprd de ces quatre grands gisement
bien fouillés, dont deux IOIlt publiés, les discunions lutata de 1 subdivision ell deux éta.
ges du chasséen, paraissent Jans fondement serieux et contnires l l'observation impartiale
de Itntigraphict iniyersibles.
-
59-
[page-n-60]
6
AJlNAL-COUCIIAJlD-LOJlBLAI\ICHIiT
avai ent aussi trouvé un.e «cache tte» remplie d e poteries décorées et d'obj ets EOn bronze.
Par la suite J. P. Coussy me précisai t que la découverte des peintures
et gravures paléolith iques data it du 2 1 Octobre 1962 . Un prudent silence
avait suivi cette première découverte permettant aux inven t eurs un examen minutieux des parois. C'est au cours de cet examen qu'il s découvrirent la sépulture accompagnée de l'épée en bronze (découverte par leur
camarade R. Bonnet, de Br ive), puis d.e s traces de foyers et la (cache tte»
avaient été bâties mai s a ttendirent ma visi te pour avoir une certitude.
Ne se reconnaissan t aucune compétence en matière d 'archéologie préhistorique ils con fièren t l'étude de l'art pariéta l à l'abbé Glory et nous
demandèren t de nous occuper du reste. Notre groupe ainsi constitué prenai t directement contact avec J . Arnal qui mettait alors la dernière main
à f.:1 publicat ion des fou illes d'André Niederlender et de lui -même, exécutées dans la doline à l'entrée de la grotte.
Il ne pouvai t, être question d'entreprende des travaux dans la grotte.
Une foui lle scient ifique et rationnelle, même très locali sée, ne peut
être conçue sans .la part icipation d'une for te équ ipe t rès spécia lisée et
dotée de moyens matériels importants (éclairage puissant) . En out re ce tte
fOlJllle nécéssite l'installation d ' un chan t ier continu. Autant de raisons
qui join tes à d 'autres impératifs, ne nous permettaient pas d'accepter la
responsabilité d'un ta) chan tier.
Depuis un chantier léga.lement autorisé a débuté par des trous fai ts il
la pell e mécanique. Ce brillant début ne semble pas avoir eu de suites.
Nous avons conseillé aux invent~urs de limiter leur activité à l'établissement d'une bonne topographie de la cavité et de ses abords afin de
me permettre d'y si tuer .leurs d iffé rentes trouvailles.
C'est un jeune instituteur du Lot, spéléologue égah:ment, qui voul ut
bien .'ê charger de ce tte tâche diffi cile: Miche,l Carrièrt! nous a remi., un
t ravili,l exécuté avec ia précision digne d' un professionnel .
En Mars 1965 on notait sur place, avec la collaboration des inventeurs,
la posi tion de leurs diverses découvertes et ce travai l permit de vérifier
l'existence d'un réseau de murettes très anciennes, situées au pied même
de l'ébouli s de l'entrée . On en Ht un relevé exact e t on en étudiait la
construction .
Nous avons aussi été amenés à vérifier l'existence de nombreux e l
vasU,s foyers jonchés de poteries, de débris d'ossements d 'animaux e t
même d'éléments de squelettes humains. Un relevé des emplacements de
cei foyers fut aussitôt réalisé.
Nous devions constater un fait assez désagréable : ma lgré la ferme-
60 -
[page-n-61]
GROTTE DI! ROUCAOOt/R
7
ture de la grotte, des grattages ont été effectués dans ces foyers, et cela
depuis la fermeture de l'entrée. Des rassemblements de tessons de poteries: et d'ossements étaient prêts à être emportés. Même consta lalion
dans Ja do.line à l'entrée de .Ia grotte près des fouilles Niederlender-Arnal.
Lt's renseignements relatifs à la localisation du matériel étant fiXés,
on limitait là mon travai.! sur place.
Le 2 février 1965, cinq prélèvements de bronze et 3 échantillons de
ce même méta l étaient adressés à J . R. Maréchal en lui demandant de
vouloi , bien en faire l'étude.
On fit remettre au Dr. R. Ri quet, à Bordeaux, deux maxi llaires inférieurs humains ramassés sur un foyer par les inventeu rs
1.
La grotte de Roucadour (fig. 1 et 2)
Comme nous l'avons déjà dit, de très vastes dimensions, la cavité me sure environ 280m. de longueur avec une largeur variant de 15m. à
35m.; sa hauteur axiale est très variable, allant de quelques mètres à une
quinzaine de mètres lpoint 25). Dans sa première partie, à J'entrée, le
sol prolonge artificiellement la zône 35 fouillée par A. Niederlender: c'est
là qu'il déposa longtemps ses déblais. Du point 2 au «locus» 16, un énorme
éboulis enchevêtre ses blocs qui rendent l'accés très pénible. Un sentier
(poin t 14) probablement très ancien, s'est frayé un étroit passage le long de
la par'oi Nord. La «cachette» de bronze était en point 1 dans une petite
cavi té latérale se prolongeant par un boyau vers point 2; c'est en ce derni.!r point que gît Je squelette qu'accompagnait l 'épé~ de la figure 4.
Ce squelette est emmuré par .les inventeurs dans le but de le protéger.
A ... point 13 s'ouvrait un diverticule en puits, encombré d'énormes blocs
d'éboulis dont l'un manifestement calé anciennement.
Ce diverticule, après le dégagement d'une «chatière», devait donner
accéc; à une petite sa lle d'une trentaine de mètres de longueur, do:! 5 à
7 m. de large, très englaisée d'argile fossile . C'est dans ce tte salle que
J. P. Coussy et P. Taurisson découvrir.e nt les peintures rupestres et les
gravures (point 5 - 6 - 7 - 8). Sur une banquette d'argile, au point I l se
re marquent de profondes empreintes de doigts et det. projection,> de
glaise contre la paroi. Cette petite grotte fut fréquentée par la suite,
bien antérieurement au paléolithique supérieur car il fut trouvé une boucle en fer au point 12, un ensemble de coquilles d'eau douce percées,
des os travaillés (point 4) un fond de situle, un anneau en bronze, une
aiguille en bronze à tête enroulée, (fig. 7), diverses poteries (point 3) .
Au départ du diverticule (point 13 ) gisaient quelques tessons de pote ries noire graphitée . Ce type de poterie existait aussi près du squelette
ainsi qu'un fond circulaire perforé (pl. Il) .
-
61-
[page-n-62]
,
/.
.....====....-===,.... . "
.
DOlH~ 1V
C
,"
...'
., f', ,
'..
.-
r
la,'
#
,
la./~
Fi,_ 1.- 1: Situation ,&Ignr.phique de Roucadout en Fraocc. 2: ~partemem du Lot.
3 : rL.n dC'l . boI"ds de la grotte. En lnit imen Offipu : tnd de 1. cay it ~ ; zone hlchur~ :
,be rnent préhistorique de la doline de Roucadour.
[page-n-63]
•
!
\
•
••
()
o
o'
0 0
0
c) o
[page-n-64]
10
AR. "L-COUCIIARD-LOR8t.ANGIIET
...
Un autre diverticule permet d'accéder au point 2 à partir du fond de
la salle aux peintures, creant ainsi une 2éme communication avec la
grande salle. La présence de matérie,l archéologique récent dans la petite
satie permet de penser que les hommes de l'ôge du Bronze et du Halls tattien purent avoir connaissance de l 'exis tenc~ des peintures. Dans ce
cas attribuèrent-il s à cette salle un pouvoir magique ou sacré ou négligèrent-il s purement et simplement des signes qu'i ls ne purent interpréter?
En ajout èrent-ils d'autres? Quelques tessons du Néolithique récent prou vel,t que cet étage humain a également fréquenté la (:sa ll e aux peintu-
res»
Au pied du grand éboulis existe un cu rieux réseau cie murettes (fig.
3 · point 16 de la f ig. 2). Nous y reviendrons plus loin.
Dans .les espaces
pre- et t rès pauvre en industrie. Quelques tessons gallo· romains furent
recueill is aux points 18 et 19.
Le «locus» 15, situé sur une corniche, est occupé par un foyer qu i,
sondé, a produit un os plat travaillé en lissoi r et quelques fragments de
poterie grossiére, non identifiée.
Face au point 19 nous rencontrons un petit lac qui occupe un point
bai; de Ja grande salle entre la paroi N. O. et un im!")Ortant groupe de
stalagmites. Le sentier .le longe, gravit un grand éboulis et après avoir
fraOlchi .Ie point haut face au point 20, descend à nouveau vers un second
lar, plus important, qui s'étend au pied d ' une magnifique colonne
(point 27) .
C'est incontestablement Je centre d'attraction de toute la ca.... ité. Un
éclairage étudié nous e n a révélé ses caractères de grandiose et d'inh.1bi ·
tue! C'est id que s'arrête le sentier qui part de l'entrée. Autour du .Iac
et de la grande colonne nous a ....ons relevé de nombreux foyers, vastes,
é~ais, très riches e., matérie. de toutes sort es: poteries, os d'ani maux,
1
ossements humains et quelques objets en bronze . Les foy.e rs 20, 23 et
24 se serrent contre la paroi qu i les surplombe. Les foyers 28 et 29 ~'é ta
len t dans .la grande satie; 30 et 3 1 occupent une petite abside sur les
premières pentes du grand éboulis terminal. Le foyer 25, tout petit, t rès
stai.:lgmitisé se baigne dans l'eau au pied même de la grande colonne .
En point 2 1 fut trouvé une fusaïole en terre cuite décorée (pl. Il )
tandi s que le point 22 livrait, à f.leur de sol, deux maxilaires humams.
Le foyer 23, profondément labouré, montre de nombreux tessons de po.
teries de diverses époques. IJ en est de même pour le foyer 24 auprès
duquel j'a i remarqué des rassemblements d'objets effectués dans le but
évident de les emporter. Le foyer 25 montre un entassement de pierres,
stalagmitisées, envir'Y.1nées de charbons pétris d'osseme"ts OÙ j'ai reconnu des éléments de capridés et de cervidés. Les foyers 28, 29, 30 et 31
-
64 -
[page-n-65]
GROTTE DE ROUCADOUR
Il
son t également riches en poteries et ossements d'animaux (débri s de
cuisine se lon toute vril issemblance) . l e point 32 me li"re , mêlée à une
boue chilrbonneuse, une dent humaine.
l atéralement à la grande pente terminale, dans une forêt de stalag mites remarquables par leurs dimensions, nous avons relevé do1 la poterie
tournée mêlée à des ossements animaux (point 33) et de la poterie épais se, modelée (point 34) .
Notre plan indique (fig . 2) une zône pointillé!'! 35. C'est cette zône
qui fut fouillée par notre regretté ami A. Niederlender. le prolongement
des couches, plus ou moins remaniées par des causes di verses, s'es t re t rouvé dans .Ie cdocu'i» l , au pied de la «cachette» . Dans un remplissage
très remanié nous avons rencontrè en abondance de la poteri e qu i peut
être rapportée à la ccuch.e A l , faciès Horgen local selon J. Arna l. Voi si·
naient des éléments impressionnés ou godronnés des Champs d' Urnes
et un décor à chevrons incisés (pl. 1 et Il ). Quelques tessons de poterie
noir.?, lustrée et décorée de lignes peint~s au graph ite (Hallstatt DI se
mêlaient à des élémen ts plus récents (la Tène 1) . Un fond de polypode
à six appuis (Bronze ancien -moyen), viendrait de l'en trée de cette petite cavité. Un galet de roche dure, t rès noire, u til isé stans doute comme
lissoir fut découvert au début du boyau termi nal.
Un léger tri des matériaux nous permet de penser qu' à peu de profonc!eur, résident des couches à priori en place. En effet nous avons découvert une trentaine de fragmen ts coaptables d'un grand plat en céra ·
mique noire lust rée sur sa face intérieure appartenant sans dou te aux
Champs d 'Urnes 1 et Il (pl. Il ).
l a «cache tte » ,ontenant des ob jets en bronze (la Tène 1) est une
petite enfractuosité de la paroi du fond de la cavité. Au moment d.e sa
découverte elle était à peu près de niveau avec le sol. l e dégagement du
boyau par les spéléologues a abai ssé ce sol à son n iveau actuel.
Il
Les «enclos )) (f ig. 3)
A défaut d 'autre terme pour qualifier l' ensemble des curieuses mu ·
rettes bâties au pied du grand éboulis d 'ent rée, j'ai adopté, provisoirement, ce.lu i «d'enclos» .
Dans l'ordre où on les découvre, pour qui arrive par l'entrée de la
grande salle on reconnait successivament :
- l a mur.e Ue M I qui barre transversa lement .Ia galerie depuis la
paroi Sud jusqu'à un amoncellement naturel. (?) d e blocs énormes (points
16 à 12 et 13) . Entre les points 13 et 7 un seuil naturel barre le reste de la
galerie jusqu'au p ied d' une cornich.e su r laquelle se t rouve un foyer.
(points 7 à 8) . Les cotes de notre nive llement renseignent sur le relief
-
•
65 -
[page-n-66]
ARl
12
du sol et l'on voit que Ml a son origine, en point 16, au pied d 'une ilutre
co~n iche qui , elle, ne porte aucune trace cer taine d'occupat ion .
•- M' 1 est une c::n tenne, sommairemen t bâtie de blocs alignés jusqu'c~1 16 bis.
- M2, greffé sur Ml au point 14, s'infléch it aussi tôt pour rejoin dre la paroi Sud en 18, délim itant un espace réduit d ' une tren ta i n~ de
,,
" El!liJ
,1,
/,,/ !
\, "
,.
,
1
,
J
l
)
o
l
D
'u
CD
FiS. 3.-Les mu reltu de li grolle de Roucadou r (relevc J. L. Couchard). MI - M2 - Ml:
muren e•. PI _ P2 _ Pl: passages. Les COles de Ili vcllcmcnl sont cncadrcn. Le point zero
Clanl le seuil de la cavite.
mètres carrés. On y accède par un passage PI et un s ~cond passage PZ
met en communication avec une grande aire de près de 200 mètres carrés limitée au Sud par la paroi et au Nord par une longue murette en S,
M3.
-
66-
[page-n-67]
GROTTE DE ROUCAOOUR
Il
M 3, issue du poin t 12 de M I est percée d'un passage P3 souligné
de 2 antennes. La rnurette, 2près cette solution de continui té, devient
un véritable mur, épais, très visibl e, que nous avons appelé le «balec'n»
(B) car bâti sur la crê te d'un seuil naturel qui s'abaisse jusqu'au premier
lac.
Ces murettes sont construites en pierres proverant des éboulis. Entre
leurs éléments construtifs, par endroit et surtout vers les bases, on re ·
t rouve un bâti de terre glaiseuse, noirâtre, qui a pu ê tre un mortier de
fortun(' (M3 et BI . Ailleurs, les blocs sont simplemen t en tassés (M l ) ou
seu lement rassemblés en li gne (M 2, M ' l ).
La hauteur actue lle de ces cons tructions varie de la hauteur d'une
r.mgés de pierres (M2 ) à quelques 0'50 m. (M l , M 3, B).
La largeur moyenne est de l'ordre de O'60m.
Nous remarquons:
1." Les constructions épousent la forme du sol (M3, BI .
2." Elles délimi tent le seul secteur à peu près horizontal et sec de
!a grande sa lle (voir r.otes de nivellement).
3 .- Les espaces dos sont à peu près vierges de matériel archéologique, à l'exception de quelques tessons gèllo-romains.
4.- Ils ne contiennent pas de foyers .
5.- Ils sont établis à proximité du premier lac et de l'entrée.
6.' Les murettes sont très basses, incomplètes ct semblent inachevées.
Nous avons recherché le but de ces constructions : parc à bestiaux
pendant une période où le village dans la doline était dans l'insécurité?
Enceinte rituelle? Dépôt? Rien de tout cela ne put être prouvé e t nous
préférons arrêter là les hypotheses ... et souhaiter que des fou illes sérieuses précisent l'origi ne et le but d e ces mystèn euses murettes.
I II.
Le Mobilier
EPEE DE TYPE ERBENHEIM
Celte épée de bronze, trh lég~remen l pistilliforme, présente une longueur lot ole de
620 milllm.tres. La poignée, V compris garde el langullle, mesure 125 milU.... tres ou
total. Celte poignée affecte le profil en r obtenu par des bords puissammen t relevés, ou>t
arites arrondies. L'6me est mince (2 mm. à ['o>te) et présente des dimensions fOrl restreintes. En effe t il n'y a que 60 mm. de longueur préhensible paur une largeur ma>tima,
ou renflemen t cen tral, de 24'5 mm. L'e>ttrémité pro>timole de la poignée est tllrminée
par une longue tte rectangulaire forgée prenant naissance entre deu>t petites an te nnes
lerminan t en pOin te symélriques 111$ relevës Itllérou>t (fig. 4lLa garde s'élOfgit jusqu'à un mo>timum de 53'5 mm. par deu>t épaulements t rês
inclinés où 58 perdent les rel~ de paignée.
La poignée devail posséder 5 ou peu l -être 6 rivets implantés selon l'o>te longitudinal
(perforation faites à froid ou poinçon, diam.lre 4'5 mm. environl Irais de ces rivets, de
section carré, an l élé trOUVII$ près de la poignée.
-
67-
[page-n-68]
14
.\RNAL·COUCHARD-1.0RBI.I\NCHET
les renflemen ts de la garde etaient porteurs de 2 outres riveh de Choque côté, de
même caracteristiques que ceux de 10 soie.
la lome est étroite, tres légérement renflée dons son dernier tiers (Iorgeu, 31'5 mm.
con tre 21 mm. Ci l'étranglement de base). Pointe osse;t fine, renforcée ou centre. So
section présente une epoisseur rno:
QU sillon à pei ne morque.
La piè
à la garde Qui indiquen t l'emplacement de garnitures di sparues où un lti ge. 'sillon en
orc esl encore visible entre les deu)( Irous superi eurs.
Le Honchont ne possède pos les nons habituels oux lomes Hallstattiennes 01,1 déporl
de la lame.
,
•
u,.
Fig. 4.-Epée en bronze du Iype d'E rbcnhdm de Roucadou r.
les êpoulemenls de la OOse de la garde so nt nettement plus obliques que ceux des
ipêes du Hallstatt. Morphologiquement l'orme pourroit étre c lossée ô l'eidréme lin du
Bron:r.e, encore que 1 lom e §Oit plutô t euoite.
0
le poids OC luel de 10 pièce est de 490 grs. Elle es t dons un parfai t é lot de conserv otion si "on excepte une ottaque de corrosion aUlour des t rous de rivets.
les êpêes du type Erbenheim son t connues depuis long temps, Oêchelelle (Manuel,
oppendice 4, num 34) en avoit publié une. J. D. Cowen (8) dons son travail Sur tes
(8) J. D. CQWEN: "Einführung in die Gcschichle de r bronzen.:n Grifb.ungenschwerl
in SüddculSchland", 36 Beridu der Romisch-Germarmischen Kominion, 1955, p. 52.
-68-
[page-n-69]
CilOTI'E DI! ROlIC.\OOUR
15
~es
en a fai t une élude exhoustive. /1 en comple 21 pOur l'Europe cen tro·occidentale
dont l,ois 5eulm.ent pour la F,once. Une provenan t d!!'!i drOQOgI!'!i de la Seine li Paris, une
ou tfl prOYient dfl dragages de la Saône aux envi,on~ de ChlIloru sur SaOne, une troisième
provien t du cOr'l(] l de la Haute saOne à Vilry-Ie- Fronçois (Morne).
Dans sa tnèse, J . P. Millolle (9) cile un Qua trième exemplaire provenon t de Anse
(Rhône). l'épée de Roucadour serai t donc la cinquième trouvée en Fronce. Au con t.oire
du OUlres Qui sanl groupées do ns l' Esl de la F.ance, la nol.e n t en posi tion la plus
excenl,lque à l'Ou!!'!i1 de l' Europe Iy compris l'Angleterre) et pou. être plus précis ou
Sud-Ouesl. Pour trouver la plus proche, il fOUT compler environ 270 km. ta vol d'oiseau.
C'u t peu de cnose li cOlé de ce rloines pièces isolees il des ce ntaines de kilomèT res, comme
celle de la Hongrie ou un ou tre Meklenbu.g·Schweri n.
Sa do ta tion es t Irès précise, ell e OppOr tienT ou Hollstoltien A ancien de Reinecke qui
correspond bien o u Cnomps d'Ur nes II de W. Klmm ig. L'abondanCe de ce lle civilisation
dons 10 grotte montre bie n Que cette orme a é té dépoSl!e dons la grO lle ta l'époque
op tima de son occupa tion.
BRASSARD
Ce tt e pièce magnifique e$! ainsi dénOmmès cor il parait di ff icile de lui I rO\l~e. une
oulre dhigno tion. Ses dimemions impor tan tes laiMent présumer Que son propriétaire
pQ!;sédait un physiq ue ne tt eme nt ou-dessus de la moyenne ...
Ce brassard camp.end 25 anneaU)( de bron ze, tous coulés dons le même moule,
oMemblés po, Irais tiges de 1er les Traversant TOUS dons du oeille ts et fermés por une
barrelle égaleme nl en bronze.
L'ensemble presente Un diamètre ex lérieur moyen de 120 mm., intérieur moyen de
109 mm. el une hauteur 0 la barrette de 135 mm. le poids de la pièce !!'!il oc tuellemen t
de 1.565 g.ammes Iii manque un segment d'anneau devont reprhenter 20 gl. environ).
a) " n,ulo u•. 115 ont une section carrêe aux ongles arrondis. Trois bossages perces
Laissent le possage il dn liges de fer de 3 mm. de diamè tre. Ces bossages 5O<1t ai nsi
rêpo.tis: un de choque c61e de la barrelle, Ca 29 mm. et 25'5 mm. de l'axe; le troisième
élon t dîomttrolemen t oppose ta la borrelte. Toujou.s symè t,iquemenT po, ,apport ta elle
nous rencontrons des dents T
riangulaires aimi répor ti!!'!i: 3-4-5-4-5·2, chaque groupe
!.époré de l'au tre por un !!'!ipoce de longyeur varian t ég-olemenl symé triqueme nt et donnan t
en mlilimèlre: 7 _I I .1 '.11_7, chaque éléme nt présenle la morQUe des val~es du mou le
o l'in trodos alari que l'extrados !!'!il arrondi el ne présenle plus d'engin vi fs. l 'èpaisseur
d'un ~Iémen t es t de l'ordre de 6 mm. moximun el 5'5 mm. m;nimun . Choque pièce se lermine po, deux tenons qui s'embailen t dans les rainures de la barretle.
b) Saffette. Pièce en bronze, proboblemen t forgée, d 'une longueur de 135 mm. et
d'une largeur de 17'5 mm. DeUJC rai nures lotérales .eçoivent les tenons des e.trêmilés des
onneOUIll qu'elles maint ienne nt. Quai re rai nures parall~ l es décoren t la pièce ta l'elll térieul .
c) Til" d' alu mblog". En fe r, d' ... n diamètre proboble de l'ard re de 3 mm., eUes
sonl réduites ta l'éla t d'Olll'fde et sont brisées entre choque anneau.
A lil rt comporo t if nous présentons Ipl. III, nUm. 3) un brassor d en bronze ta 7 elé·
ments assembles eUIll auss i par une barretle à décor longitudinal. Ce tt e pièce provien t
des fouilles de E. Brugères ( 1890) ou tu mulus de St . Ybard en Corrèze. (PièCe actue l·
lernent visible au Musée de St . Germai n en Laye. Mou lage au Musee de Brive). les anneaUK
ont un déco. de godrons séporés pol des "pla ts" Irés finement ralnurès. Notre collègue
J . Mi llo tl e assimile ce type d'ornement ou Lounocie n (l OI. Un bronor d iden lique a é té
(9) J. P . MI L L OTfE ; " Le Jura CI les plaines de la Saône aux IgCi de, me taux" Annales lill mires de l'U niversite de Besançon, val. 59 (Archeologie 16). Pari, 1963. A notre
e~e ,'en _iOUle un lat de 3 riVtTS en branu, forges. Section 2'5 )( 3 mm., longue un,
18'5·20 el 20'5 mm. Ces ri vell furem dêcauvens, plr la sui te, • l'end rail où giui t l'cp«
prtddemmcnt enlevee.
L. ARMA N D CALLIAT : " T rouvailles archéologiques dan' 1. Saône à Anse: ( Rh6nt)".
Gallia XV, 1. Paris, 1957, p. 128, fig. 2, nÛffi. 2.
(10) J. P. M I LL01TE : " L a place d u M assif Ce ntral dans la France Praloo isToriquc:".
Bullelin de la Societe Prehislarique F rançaise, LX, Paris 1963, p. 663 CI SIl, (\'oir p. 684).
69-
[page-n-70]
16
ARNAL.cOUC HARo-LOIiDLANCIiET
tro .... ve pa r H. Oelpo, te dons Un tu mu lus de Mons (Contol) mOis ne comporle que 6
anneaux rassemb lés por une borre tt e à doub le rainu re. Un troisième es t signalé por
Coffyn (1 1) Il n'en reste que des fragm en ts de brocelels sur un morceau de barre n e.
NOIre bro55ord, de d imensions beaucoup plus impor tant es e n fait u n obje t excep+
tionnel (fig. 5. pl. III , 1 el2).
Il fo l$Oi l por lie du d épôt de 10 cochett e du "locus" 1 do", l'ensemble paroit devoir
dOler du I/Illeme siècle avan t J . C. d'après J. Arnal. J. P. Mitlalll!, pour un materiel
identique, pe nse à le rottacher ou HoUs lon 1 de Dech.ele tl e ou C de Rei necke. Il es!
toujours dél h:o t de preciser une do te povr Un dép6t hors s trati graphie comme ,'est le
cos
che~
nous.
Fig. 5.-Bra~satd en brome l éléments Bss.cmblés; Hallstatt C de Roucadour. A gauche:
vue cn I!ll!va tion du brassard avec la mrrelte d'assembla ge. A droit: vue en plan d'un
éll!ment Ivee délails de1 assemblages (ba rrette en branle • double ninure el J liges
d'assemblage en fer).
ANNEAUX ISOLES. (Fig. 8, num. I}.
Un onneou de bronze provien t du mém e moule q ue eeUK du brossord à 25 éléments,
tous identiques à celui-ci. Il pOssède oussi les res tes des Irais liges de fer qui probablement ]' assemblaien' ou/( OUl res éléments, repllque du brossard préci te. Toulefols CC I
onneou Isole est plus " neuf", à ongles vifs, sons usure ni pOline d'usage. En oulre il eS I
déformé, replié sur lui-même comme pour s'odopter à un lour de bras plus m ince (encore
que Ires confortoble). Poids ot tue1 60 gr.
Dcux onneaUK de fer, Irél; oqt 0
pieee de bron%C. Un légcr choc, occidentel, les en 0 séparÎls, prouvont d 'oill eurs qu'i l n'y
ovoit pos de ropport entre ces pieces, leur conlOCI e tonl le foit d' un pur l>asord.
( 11) Aimablemen t communiqul! par notre /lmi Conyn. Pièce au musee de Li bourne
(G ironde).
-
70 -
[page-n-71]
17
GROTTE DE ROUCAOOUR
-,
.,
,t.
1
U
1
3
FiS. 6.-0bjtlS divcn de Roucadour. 1: Braçclet en bronze l lampons. 2 el 3: Bncelels
en bronze l godrons.
-
71 -
[page-n-72]
18
AlINAL-COUOIARD-LOII.DLANCIlET
BRACELET A GODRONS. (Fig. 6, nUm. 2, pl. IV, nÛffl. 1) .
Pièce en bronce parfaitement conservée, peu oxydée. Diamètre moyen i"lëdw, 60
mm., diamè tre elttérieur moyen 73'5 mm., largeur moyenne 11 mm. Ce Dro<:elet est
décore par 20 godrons 5êporês à leur jOr'IClion $U, l'anneau par un COUr! lntervolll! d' un
millimè tre SOIJligné par 2 rainures légêremel'll obliques. L'intérieu, du brocelet pl'ésente
des orèles "douces", Celle pièce est d'u" poids oc tu el de 81'S gr.
BRACELET A GODRONS. (Fig. 6, num. 3, pl. IV, num. 2).
En bronze, de même décoration que le nUm. 2 mois tes godrons ne sont pas séparés
par des inte,volles.
Ces éléments décoratifs sont Ou nombre de 24 (nOlons ou passoge 10 répé tit ion de
nombre poirs). Dlomètre moyen intérieur 6 1 mm. , eidérieur 73'S mm., lorgeur moyenne
8'25 mm. Même osp~t que le num. 2. Poids a~t uel 58'9 gr.
Nous citons encore l'excellente publica tion de J. P. Millo tt e (12} Qui associe ~es
parures au Hallstatt 1. La presen~e de ~es objets à R ou~odou' augmente vers le Sud-Ouest
l'ol'e de répar tition Qu'il Indique.
Un bracele t à décoration identique, mois ~reux, est signale pa, no tre ~o llègue (13) et
compo, te 2 perforations pot.Ir un assemblage en "man~hette de plusieurs éléments".
L'un de f\OUS présente un élément de brocelet (OIJ de brassard} en bronz.e p,avenant
du dép6t de la Croix de Mus (Héroult}. Cette piè~l!, d'un dé~or à ~6t es trés rapProchéH
posséde aussi des ren flements à perfora tions d'assemblage ve rtical. De petite dimensions
~m. de d iamè t'e environ} elle s'ossocie aux bracelets alors que sa technique la rapproche de nOtre brossard à 25 élémen ts (l'l} . Il serai t trés in térénan t de re~hercher la
répartition de ce type de bracelet en EurOpe, ~ela dépasse le ~adre de ce t article.
n
TORQUE. (Fig. 8, nUm. 2/.
Des tinée 0 priori à suppOrter des éh~menh de parure, cette p l é~e affe~ te la forme
d'un cercle Irrégulier, non ferme, dont les ext rémi tés sont lerminées po: 2 ~rochets.
Celte pièce est const ituée por un fil de bronz.e d'une diamètre moyen de 3'3 mm. y
compris couche d'Oxyde.
La pièce est brisée an~iennllfllent en 4 Ironçons, trés aKyd.i!e et pèse ac tuellement 33 gr.
EP INGLE A ANNEAU. (Fig. 7, num. 5, pl. III , num. 'l}.
Jolie pliee porfaitemenl conservée el ci p~inll recOlJverle d'oxyde pui$Que le bro nze
apparail ci peu prés porlaut. Longueur 101 mm., section variant de carrée ci cyUndrique
avec un diamét,e moyen de 2 mm. Pointe "mousse", tite ~arree aplatie et enroulée
sur elle-même e t emprisonnant un anneau brisé de 14 mm. de diamètre exlerieu r el
constitué par un fil de bronze.
L'aiguille, également en bronze, y COmpris l'anneau ~5e actuellement 5 ur.
HAC HE EN FER . (Fig. 7, nUm. 4).
Reste d'une belle hoche en fer ci ailerons. Le taillant a disparu, brisé. La dou ille
d'emmanchement est réalisée por replioge des 2 ailerons soud.i5 par rapprochement, ci
l'enclume et ci chaud. Longueur de la douille 54 mm., dimensions intérieure max i.
(12)
(I3)
p. 41.
Voir note 10.
J.
MlLLOTTE: "Une antiquc voie de passalc". Areheoloaie, man--avril 1965,
(14) A. SOUTOU et J. ARNAL: "Le Clmene de fondeur de la Û'OiJ: de Mus, Murviel-Ies-Bèl.ien (Henlult) et la datation du Launacien" BuUelin du Musée d'Anthropologie
Prehisloriquo: de Monaco, 10. Monaco, 1963, p. 173.
-72 -
[page-n-73]
l'
GROTTE DE IIOUCAOOUR
30 mm. x 21 mm. Lorgeur du lomon! ô 10 frOC lure : 50 mm., épaisseu r 5 mm. PO ids
ocluel 220 g r.
BRACELET A TAMPONS. (Fig. 6 , nUm. 1 el pl. IV, nUm. 31.
Trés belle pike de bron ze parfoltemenT conservee. Diomèt res ex térieurs 74 'S mm.
e t 61'S mm. Grosseur moy enne de l'onneau 6'2 mm., seCTion trionguloire orrondie.
L'exterieur es! Ires sommoiremen T décore por de légè res encoches porollèles groupées pO r
e lémen ts de 2, 3, 4 GY 5. Les TOmpOnS sonT triongu loires 6 orê Tes tres " douces" .
L'on neou presenle une troce impor tonTe d'oxyde de fer. Poids octuel de 10 p'k. 65 gr.
5
Fig. 7.-0bjcu divcn dc Roucadour. 4: Hach e en fer. 5: Epinitle en bronze' lçle cnrouIte et anneau. 6; Anneau en bronze moulé, dêcort, de $!Clion IOla ngique. 7: Ensemble de 2 anneaux en bronze moulé. 8: En ~ mble de 4 annel Ull en ru de bronze ou
mou lt (cclui du bu).
ANNEAUX EN BRONZE. (Fig. 7) .
Ce 101 comprend les pikes de bronze suivantes:
0 ) Un grond onneou d'un diornèt re e~Térieu r de 32 mm., ou cercle pre'Que pO, fo it,
, 'olisé OVK un fil de section losongique de 1'5 Il 2'2 mm. Grosse oxydotion il 10 SOIIdure
ovee trace de fe r. Lo pièce est décorée e~térieurement pOr des coches sur les 2 foces
obliques de " anneau, c~te e~terne . Poids 2' 3 g r. (nûm 61.
-73-
l'
[page-n-74]
20
ARNAL-COUCHARD-LORBLANCHET
b) Un anneou en fil de bronze de 2 mm., d'un diamètre extérieur de 26'5 mm.
retient 3 anneoux dont les diamètres extérieurs sont respectivoment de 8'5 mm ., 10 mm.
et J 5 mm, Les deux plus petits sont réalisés maladroitement avec un fil d" bronze de
2 à 2'5 mm. d e diamètre; le plus grand est une pièce moulée, non ébarbée et dont
les volves du moule ne correspondaien t pos exactement ou mOment de la cou lée. Poid s
de l'ensemble 4'7 gr. (num. 8).
e) Deux anneoux entrelacés, l'un, épais, de section losongique de 3'6 x 4 mm. avec
un diamètre extérieur de 19'2 mm. est une pièc~ coulée; l'outre est réalisé ovec un fil
de 2 mm., ovec un diamètre extérieur de 22 mm. Décorotion de coches obliques uniquement sur le deuxième anneau, côté extérieur. Poids de l'ensemble 5'1 gr. (nÛm. 7) .
•
Fig. 8.-1: Elémcm de brassard en bronze avec 2 anneaux de fer accolés. 2: Torque
en bronze.
-
74-
[page-n-75]
GROTTE DE ROUCAOOUR
21
dl Un lot de 3 petits anneaux mou lês, ide ntiques, de 1,,'5 (115'5 mm. de diamètres
elClêriNrs, de sec tion plate de 1'5 IC 1 mm. Quelqu es Iraces d'olCyde de fer. Le bronze
pur apparai t e ntre des ploques de pOline et d'oxyde. Poidi d'une pi ke 0'5 gr. (pl. IV,
numé ro 41.
el Anneau de 19 mm. de d iamè tre ex térieur, en fil de 2 mm. ovec pralubêrence
d'oxyde de fer diamèlralemen l opposée (1 la fermetu re. Celle-ci p!'ésenle un arrond i sur
les 2 extrémi té s du fi l comme pour facililer une entrée (pl. IV, numéro 'Il.
AI GUII.LE ENROULEE. (PI. III , nûm. 51 .
Longue aiguille en bronze, so ns têl e, enroulée en 2 spires farmonl un anneau de
24 mm. de diomll tre eKlé ri eur moyen. Le diam etre moyen du fil es t de 1'5 mm . Poids
ac tu el 2'5 gr.
DIVERS
Un 101 mO lériel en Irés mouvais élOI ne figu re pas dons nos iIIuslra llons. Nous,
nous bornons (1 en donner un inv enta ire.
al
Pendentif
Composé de 3 ou " anneaux de fer liés les un s OUIC aulres, ce tl e pillce nous est
parvenue dons un êlal d'oxydai ion comple te.
L'un des anneaux, plus large, possédait un oeille t auquel se ratlochoi t une fine
choine tl e de bronz e. Une dent de coni, I.. pus (canine) compléloil "ensemble. Ce tt e
den t, perfOtI!e (1 la roc lne suivanl une mode Irés ancienne devail elre enlilée sur un
anneau en fer (1 en juger por les res tes d'oxyde inclus dons la perforation. Tout efois des
trOC&$ ve rtes Indiquent un voisinage avec du bronze, peu t-etre celu i de la chl1inetl e.
L&$ anneoux de fer sont rêolisês respec tivemen t avec des fils de 2 0 5 mm. de
grosseur 0 l'exception de l'un d'eux e n lôle de 1 (1 12 mm. de largeur.
La chol nette a conservé 5 maillons, chacun de 2 <3 3 mm. de diamet re exterieur. Cet
ensemble devait décorer un brocelet simple en fer et pèse ac tuellement 14 gr.
bl
"'nneGu de fe,
Rédu il 0 si x segmenls, ce t anneau deva il ovoir un diam;lre exlérieur compris en tre
130 el 150 mm. Le métal es t dédu it <3 l'é lat d'oxyde e l il n'est pas exclu que le feu
n'oit pas eu <3 Intervenir dons 10 destruction de 10 pièce Qu i présente des boursouflures
de scOties.
Le fil devait ovolr une grosseur moxi de 5 mm. Poids ocluel 40 gr.
cl
BrGcelel de fe,
Gros bracelet en fer, Irés oxyde. Devoit pOsséder des tampon s au..: IIKlrêmités. Un
" copea u" de cuivre enroulé en spirole es t adhérent à 10 piece. Nous estimons que 10
grosseur maxlmo du bracelet é tai t de " ordre de 6 0 1 mm., le grond diomèlre exlérieur
80 mm., le pe tit 13 mm. Poids ac luel 55 gr.
dl
Ânrleoll de bron ..
Anneau trés
extérieur moyen
Une large toc he
ferme tu re. Poids
e)
simple, confeclionné avec un fil de 2'3 mm. de g,osseur. Diomê lre
2 5 mm. L'elC térieur est décoré po, de nombreuses encoches porollilles.
d'olCyde de fer se remorque $ur la partie diomb trolemenl OPpas4!e à 10
oc tuel 2'5 g r.
Tôle de brorllle
Deux fragmen ts de tôle de bronze de 6-10 <3 8-10 de millimètre d'êpoisseur et
mesure nt respec tivement 21 IC 15 mm. et 53 x 14 mm. Poids actuel: 2'9 gr. el 1'5 gr.
H
Copeou" d, broue
Ce lo t est composê de 4 "copeaux" de bron ze e nroulêl en $piroles três set,ées.
Il s'agi t en fa it d'une m ince bonde de mêlai, de 1'5 0 2 mm. de lorgeur et de
2 '5- 10 mm. d'époisseur. Poids moyen d' une pl~ce 0'3 gr.
-
75 -
[page-n-76]
g)
Situle
En lai t il ne s'agi t Que d ' un cercle, d ernier veuige de l'objet dispal u. la pièce est
en tôle de le i ballu, de 0'25 mm. de diamèt re intérieur 0 rebord choudranné de 4 0
5 mm. de débord eme nt vers l'exterieur. la naut eu r act ue lle du ce rcle es! d e <15 mm. e n
moyenne et l'épaisseur a pparente de 4 0 5-1 0 mm. l e corps d isparu de la si Iule é tait
e n tôle de bran:.e. Il n'en subsis te que quelques frogme nts rivés à cha ud pOl k ra5ement
de rive ts e n fer. Ceux -ci son t au nombre de 21 . l e ce, cle e ta it fermé par recouvremen t e t
rivure à d eux gros rive ts en fer sert is à chaud.
Un ur tai n nombre de trous sons rivets se remorquent legèrement ou dessous de la
lig ne de rivure d e la tôle d e br onze. Celle de rn ière n' a pas d ispOru par corrosion mo is
a été d écoupée l'le la issa"t en place que les lambeaux re tenus sous q uelques rive ts.
l a par t ie en fer es t trés pxydee mols prèsent e des ;to"es trés bien co" servées.
Quelques scories ferrugi neuses 5
0"' coll ées à l'extér ieur de la pièce.
hl
Objet. di.efl en fe r
Ces ob jets, provie""ent d e la gal erie à pei ntures. 11 m'en a ete remis quat re. Deux
sonl d es ge"res de clous ou de b roches d e 6 e l 11 cm . de long. Un troisième es l un
rivet de 3 '5 cm. e, de '1 à 5 mm de d iamèt re. l a quot rième pièce, Incomplè te, pré5l! nte
u ne forte boucle qui term ine une barlde d e mé ta l de 2 '5 cm. de largeu r percee d ' un Irou
corre fore à froid.
III
QUELQUES CERAMIQUES DE LA GROTTE DE ROUCADOUR
(Groupe de Recherche Spéléologique de St. Céré, Lot)
Tout Je long de la galerie principale et surtout à son extrém ité termÎr>ale, se trouvaient de nombreux tessons gisant en surface ent re les
blocs d'un important ébou lis. Au cours de multiples visites, tout le matériel de surface a été ramassé pour évi ter une disparition rapide car la
grotte est pillée régulièrement tous les étés par des vacanciers. Tous
ces cbj ets recueillis on t été portés il la connaissance des prèhistor iens
Qui se sont chargés de leurs études. C'est sous leur responsabi lité Que
nous présentons les objets sUÎvan ts. Toutes les céramIques ne son t pas
conl emporaines . On peut y disti nguer en gros quatre époques prinCipales :
A.-Le Bronse moyen caractérisé par des vases polypodes.
B. -Le Bronu final caractérisé par des céramiques de la civilisat ion
de'i Champs d 'Urnes.
C.-L'HaUstattien principa.lemente représent é par des fabricati ons
locales.
O.- Le Laténien, faci lement reconnpissable grâce aux gobelets à panse peignée.
-
76 -
[page-n-77]
GROTT E DE ROUCADOUR
Les quatre groupes céramiques sont constitués grôce aux comparaisons
a ....ec les tra ....aux généraux des archéologues européens, principalement les
a llemands, et a.... ec les s tratigraphies régiot)ales connues. En ,'absence de
stra t igraphie locales ou d'ensemble en milieux dos, homogénes ces attributions sont susceptibles de ré .... isions. Néanmoins, la fouille récente de la
grotte du Noyer (E;clausel, l ot) nous rendra de gral1ds se r.... ices pour
l'identifica tion des céramiques du bronze moyen; bi en qu'elle soi t encore
inéd it e, nous y feron s de nombreux emprunts. La stratigraphie de la 'grotte
de la Marsa (Beauregard, Lot) ( 15) bien que plus éloignée nous rendra
des services.
A. -LE BRONZ E MOYEN
A ('exception d'un seul tesson, tous ces fragmen ts ont éte trouves sur le 501 d e la
grolTe ou mil ie u de la go le rie principale, e t non dons l'eboulis termino l de la goler ie. Il
n'y a guere que des voses du Iype "polypode equi toin" de R. Riquet el des tessons oppartenon t à un Bronze moyen locol.
0)
Polypod es Aqllitoi ... s
Un polypode non dêcorê, larme biconique, "1 pieds. Coul eur noire, lins dêgroissonts
de ca lci te , lissage extêrieur e t intérie ur, trois boutons sur 1 carene, anse en rubon. (fig.
0
9, num II e l pl. V, num 11). Dimensions: hout. 11'5 cm. diom. à l'orilke: 16 cm.
di om. du fond : 8 cm.
Un polypode decoré. Couleur brune, lins d êgroissonts de calcaire, 3 ou 4 boU lons
doubles, longs d e 4 cm. Le déCOr exécut é sur le col avec des pe ignes à 3 ou 4 dents,
lorme des losanges SUr un e hau teur de 5 cm., 10 pieds. Dimensions: haut, 10'5 cm.
d iom . Ô ,'orifi ce : 19 cm. diom. du fond: I l cm. (fig. 9, nUm. 12 el pl. V, num. 121.
Un Irogment de fond de polypode dont il res le Irois pieds; pô le brune, dégroissonl
calCair e (pl. V, num . 14).
b)
Autres ,ee;pie ..."
- Un I.ogmenl de bord de vase beige cloi., es t ornê de fins zigzags incisés à cr u
(fig. 9, num. 13 e l pl. V, 15).
- Un fragment de bord de vose orne sous la levre d'un mince cordon impressionné
(fig. 9, num. 13 e t pl. V, 15).
- Un Irogme nt de bord de panse de vase à ressaut, ornêe de quo lre troit s eannelês
d isposés ve. ticolement en faiscea u. (Pl. V, num. 11).
- Un bord de vose br un par leu r d 'un bouton horizontal. Il es! orné sur le col d'une
sêrie de "V" couchés et imbriqués. Sur 10 ponse il po. le des trai ts obliques e n chevrons.
Ce d«ar déjà e té trouve dons la do lin e d e Roucodour el dons la grO lle du Noyer (Esclo usel, Lot). (pl. V, num. 18) .
- Un teSSOI"! de ponse à ressout , pô te beige, est orne de Quodrilloges e t de chevrons
traites ou trai t cannelé fin. (pl. VI, num . 11).
Cell e serie de vases, êtroilement opporent és oux po lypodes equiloins laissent prévoi r 10 découverte d'une ci vili sa ti On origi nole dons le deporlomenl du Lot, 10 continuolion des fouille$ de la g,o ll e du Noyer, perme ll ro de mieuK cerner celle civiliso tion e l
probablement de 1o de l inir entieremen!.
°
(15) A. GALAN: "La grone de la Marsa". Gallia_PrehiSloire, IV. Paris 1961. p.9 1.
-
77 _
[page-n-78]
24
AIIS ... L-COUCHARD-lOR8t.ANCIlET
B. -lE BRONZE FI NAL
Habituellement, on distingue Iro is phases don s le Bronze final que j'on Qualjf le d e
l, Il el III qui corresponden t en gros oux trois civi llsotions des Champs d'Urnes . Disons
lout de sui te qu'il n'y (] pas de Chomps d'Urnes III (ou Moilhocien 1 regiotlOl ou figu.
rotif stylisé) qui est carac terisé por un dëcor géométrique lOuvent aprês cuisson. Un tenon
11
•.•_ _J' ......
'
.
'-----,,,.
........
'
_.:~
"'"
Fig. 9~Cé~miquc du Bronze moyen de Roucadour . Il; V;u.e poInlOde non décoré.
IZ: Vase polypode orné. il: Fragment d e vase: polypode pl)uible pouvant être nhnmois du bronze final.
ou deuJ( d'oille urs peu convoiconts ovo ient e lé trouvés dons 10 dol ine. Dons 10 g rotte il
n'yen (] Ducun. Por contre le style 1 el Il y es t abondamment représenté.
E" gros le C. U. 1. eS! co,oc térisé tic, une céromique trés onguleuse souvent ornée
d e méplo ts clrculolres. Le C. lJ. Il mieuK connu se coroc térise par de nombreuK décors
cannelés, oppe lés godronné, connelures l ég~res lA. Sou tou) e t rill ed ware IN . K. Sond ors) et des rebords concove à l'intérieur.
78 -
[page-n-79]
GROTTE DE ROUCAOOUJt
25
Du fai t d e j'abse nce M s tratigraphie loca le celle différence est plus thêcl'ique que
prolique. Nous la maintiendrons tOUI en reconnaÎSSOn t sa fragili té.
01
Le Cho,"p. d' Urn u 1 (Bron u finol 1)
Nous nous bornerons à décrire les plus cOloc tê rÎs tiQl,les.
- Un pet it vase bkonique, fond plot, rebord pourvu d 'un mépla t lêgtlement in-
~D
3
.~""
+
•
'----------..
..
F il:. IO.-CCram ique du Bronu fina l 1 de Roucadour. 1 el 2:Vascl bk oniques EIIns d~ror .
.3: U me biconique , fond ombiliqué. 4; Vase biconique , panse biseaulée. 5; Grand
vaK .il Jevre inlerne biKIUlee.
d iné vers l'el!tetieut; lissage inl êt ietlr ct exlê.ieur, couleu r brun fonce, Hout. 6'5 cm .
d,om o à l'orifice: 9'7 cm . houl. du col 1'5 cm. mol!. d e ponse èI .3 cm. sous le rebord,
d iam. du fond" cm. Ce petit vase a étê trouvé dons l'éboulis terminal de la galer ie
pri nc ipole. (fig . 10, num. 1 e l pl. V I, nûm. 1).
- Un pelil vose biconique surboiué, bord évO$e SOrt$ col, rebord il m~lol inc line vers
-79 -
[page-n-80]
26
ARN'II.L
""",érieu" food ombiliqué, couleu, brun foncé, plIie fine, paroi mince (5 mm. ) à d égrainonl colcoire el lissage Interne el externe; HaUT. 4'3 cm. d iam. 0 l'orifice: 10'5
cm. haut. du bord 1'5 cm. Découvert QIJ mime endroit Que le précédent (fig. 10,1).
- Une pelile urne biconique. brun noir (1 l'extérieur et il "intérieur el rosâtre dons
"époisseur. pOrol mince (3 mm.), pâte fin e à dégrois.sonts micacés, surface soigneusement lissU, fond cupulé (2 cm. de diom.), Hout. 10'5 cm. diam à l'orifice: 11 cm.
d lcm à la corène: 12 cm, lorgeur du rebord: 1 cm. Découver t avec lu deux precedents (f ig . 10, num. 3).
- Un Impor tant fragment de yose biconique, plIle grossière, coo leu. brun-doir CI
,'uledeu, el brun foncé 0 l'interieur, li dég roissonls calcolre et de calcite; d écoré à
l'extérieur d'un biseau foiso n t le tour de la ponse, Q 1'5 cm. ou-dessous du rebord.
(fig. 10, nûm. 4 et pl VI, num. 4). A été trouvé vers le milieu de la galerie ptincipole
ou pied de la poroi sous un ii1rOS bloc.
- Un co l de vase, de couleur brune, lissage eKterne e t inlerne, biseauté sur le rebord in _
terne. p~ l e assez fine Q dégraissant calcaire, trouvé ou fond de la galerie principale
Q cô lé du vase num. 1. (fig. 10, num. 5 1.
b)
Champ. d' Urn u Il
- Une moi lié de bol, enlièrement reconstiluoble, brun fan c é Q l'extérieu r et
a l'Inlérieur, plIle rosée dons l'épaisseur, fins dégroissonts mkoch, rebord Inlerne Ol'né
de quatre biseoUK dominonl trois larges cannelures, fond ombiliqué, Haut. 11 cm. dim.
a l'orifice: 17 cm. du fond : 6 cm. (fig. I l, num. 6 el pl. VII, num 1).
- Un petit vase recons titu é, a caréne, pdte brun foncé, IisSOiIe externe et in lerne,
a fin dégraissant de calcaire amorphe, fond ombiliqué. Haut. 7 cm. d iom. de l'orifice
12'5 cm . d iom. du fond: 6 cm. époisseur d e la paroi 5 mm. Dkouven dons l'éboulis
finol (f ig. Il, nUm. 7).
--Un fragmenl de petite u rne biconique, col rentron l, rebord évasé concave in lerieuremenl e l biseauté pâle bien cui le, trés fine bfillommenl lissé, couleur brun noi r, orné
d e Irais larges cannelures sUr le col, et de deux minces cannelures sous le rebord et
sur la cor~ne. Trés beUe pièce, Irouvée dons l'eboulis terminol (fig. Il , nUm. 8 et
pl. VI, num. 3).
-Un fragment d'une urne sembloble, biconique, a col rentronl, rebord évasé concave, pôte épaisse de 6 mm. bfun fonce il l' interieu r el rosé dons l'epoisseur, bien
cui te à fins dégroissonts micocês. D.kor composé de deux larges cannelures enlre le
rebord et la carène. Trouvé dons ,'éboulis terminol (fig. Il , nUm. 10 et pl. VI, num. 2).
Ces deux belles pièces sont caractérist iques du brante final des polofilles. Le
Musée de Genive en possède una gronde quantité don s ses vitrines el dons ses tiroirs.
O'outrH urnes similaires provenant des pa lafittes fronçais sont eKposées ou Musée SI.
Germain. Dons les palafittes suisses, cerloins sont ornés de gravures el pauroient oportenir ou Bronze final 111. (C. U. 3).
- Un fragment d'urne biconique de plus gronde taille attribuable ou méme Iype
bien qu'il soit incomplét, couleur brune, lissage exlerne e l In terne, dégroissonts de calcaire, est décoré sur le col rentrant de deuK faisceaux d e troi s cannelures. Trouvé dons
l'éboulis terminal (f ig. I I, num 9 ).
-Plusieurs outres tessons de recipi en ts de la meme civilisa tion gisoient dons l'eboulis terminal. Ils font double emploi avec ceux que nous avons d kri t (pl. VI, num. 6
(, ID et 13) . Nous meltrons il port un fragment a cann elu res légères obliques (pl. VI,
nUm. 12) typique du Champs d'Urnes II.
-Un fragment de coupe-couverde, fond omblliq ue, prof il conique, rebord anguleux à biseouK multiples; orne de trois cannelures circulaires oulour de l'ombilic, couleur bfun noir, pbte lissee (pl. V I, nu m. 5 ).
En l'absence de tOUt décor gravé oprés cuiss.an, il est impossib le d 'all ribuer un seul
de ces less.ans ou Bronze final III , bien que les fOtmll$ de ces d ifférent s stades se
compen'trenl, n'é tant individualisé que por quelques d é lOils de forme ou de décor.
En fait, celle constatation n'a rien de surprenant, la première époque des Champs
d'Urnes, dont la ptésence a été niee por W. Kimm ig, en Fronce (16), ne SI Irouve pas
don s des cimetières de Champs d'Urnes, mois tous simplement dons les grolles, et cela
dons lout le midi d e la Fronce. Nous reviendrons sur ce sujet tris important.
( 16) W. KIMMIG: "Où en en la civililltion de~ Otampl d 'Urnes en France, princip:llcmenl dans l'En?". Revue Archeologique de l'Esl, Il. Paris 1951, p. 66.
-
80-
[page-n-81]
GROTTE DE ROUCADOUR
27
C._LA CERAMIQUE H ALLSTATTIENNE
De nombreuK fragments, découverts li l'eKtrém; té de la galerie principale, appar t;en~
nent ou premier âge du Fer. Ils se distinguent nettemen t de la vaisselle des Champ.
7
.
,
., .
~,.",
Fig. 1l .-CCramique du BroIUC: final II de Roucadour. 6: Va$! cannelé intérieurement.
7: VISe ca réné. 8 et 10: Urnes b iconiques cannelm. 9: Fragment de va$! calUlelé.
d'Urnes par la grossière té de la pôle (sauf de beUes eKct!Pt jons) por la plus gronde dimension des récipients e t par un décor généralemen t frustre.
Il es t tout efois possible que quelques céramiques grossiéres soien t plus anciennes,
nous les dossons dons l'hollstallien faute de strotigraphi, locale,
-81 Il
[page-n-82]
18
,\RS.4.I.-COUCII ... RO-LORBLA~CIIET
C•••ctê.ittiquci
La pôle U I gênerolement plus grossie.", plus rpoisse (1 à 2 cm .), 50n dég, oi$S(lnl
es l con$lÎlue PO' de gros o,gÎ nS de calcoire ou de colôle, est moins b ien Cu ile el s'effr ite
focilemen t (pl. VI I. n.· 9 ). la cou leur drs vasrs eS I le plus $OUVe"' brune ou rouge brique,
mois dons les yoses piuS lu~ueu" . la couleur oolre e l ln orgiles offinéa sont plus courantes; à no' er ,'abu,",e lor luile peul-ê tre de cefo mique à décor excisé ce qui en fo it
un locies 1«01.
l u fo,", el el les diMe nlionl. Les yoses il provisions en l de g rondes d imensions, les
floncs sonl légéremenl arrond is, le bord supèrieur e l le fond plols. ecr l oi ns rkipie"ts
(1 col plus é troit Que la ponse pourraien t représenter des sortes d'omphore (pl. VII , n.- 10) .
Plus .ores ~n l les bords il fond plot eT les coupes coniques ta pied onnulaire (pl. VII,
n.· 8). Les récipients p lus luxueu x son l les coupes t a rénées omb iliquées ou non (p1. VII,
n.· 2). Les coupes couvercles son l de plus gr onde taille qu'oux époques précédenTes
(fig. 12, n.O 2).
J fllcrieur
["l2.rieul'
~'_.l..-"'-~>'-"':"'-'''-
""
•
O i
1 111,
Fia 12.-Céramiq ue Hallsliuienne el de la T ène de ROUdi dour. 1 : FragmenT de coupe
ca rénée orn ee li Ja plombagine. 2: Coupe-couverclc à pied annulai re (H alls!. C ). 3: GobeleT Il panse pei griCe (La T cne).
Les d icors SO n T os§e!: ponlcu li e,s. Les impressions d,giToles y louenl un gra nd r61e,
Tanl6t a lignées sur un cordon (pl. VI I. n.- 3 a 7), Tont ô: oppliquêes $U. tOUl e la po.ai
ex térieure (pl. VIII, n.- 2 ô 4). Dons quelques cos, les impressions de doigt IOnT Impr imées
sur le bord wpo!irieur, il s'agiT p roboblement alors, d ' une j)loductiOn du Bron!:e moyen,
onocih aux polypodes (pl. VII , n.- 11 J. Les cordons imj)ll!Ssionnés de coups de spolule
-
82 -
'.
[page-n-83]
GROTTE DE ROUCAOOUIl
29
obliques (pl. VIII, n.- 5 eT 61 peuvent elre hollS T
altiens mals il n'esT pos eKclus qu'ils
saienT plU1 tardifs. Un fragment pOrte ... n debut d'eKclsion (pl. VIII , n.- Il. Certains fragments ont de simples cordons pinces.
D'outres portent $.lN la panse des lignes d'incisions (pl. VII, n .- 10).
Un seul fragmen T de coupe coninée (lig. 12, n.- 1 el pl . Vil, n.- 2) a pâte noi re,
bien cuite, soigneusemen t lissee, est ornée d'un riche décor plombaginé (ou graphite)
fait de dessins géomé triques grillagés sur les de ... K faces .
Toute celte céramique hollstottien ne est identique à celles qu'Armand Viré et André
Nlederlender découvrirent dons les grottes, les t... mu lus et les habi ta ts de plein air du
COU1se de Gramat (11) . CiTons noTammenT, les Igues de Mognagues, le Cu:r.oul des
Brosconnies e t les tumulus de la Cave. La doline mème a dorlné des tessons semblables,
mois contenaien t aussi, quelques tessons de Chomps d'Urnes III , des vases eKclsés du
Brom:e moyen e t hallstattiens, de petits frogmenls de céramique peinte, qui sont absen ts
de la caverne.
D.---CERAMIQUE DE LA TENE
La présence de celle période est alles tee avec certitude par des fragments de gobele ts de fOrme grossièremenT bkonique, a col lisse, et a ponse peig née. La pâte est one:r.
grossière, mols troh dure grace a une eKceliente cuisson (pl. V III , 8 et 9 el fig. 12, n.- 3) .
Ces gobele ts sonl un fossile direc teur OIlOnl du Vlème siècle oYant J . C. a l'époque golloromoine et même en pleine êpoque romoine. On en 0 rrouve en plusieurs endroits de
10 coverne.
Leu r $Ofl t contemporains, quelques gronds réci pients ornés de cordons à Impressions
de spo tul e obliq ...es. hérites de l'hollstollien.
Enfin, les fossiles les plus récent son! représentés pOt des fragments d'omphores
gallo- romaines.
E.-06JETS DIVERS
Un fragment de bracelet de bron:r.e (pl. VI , n.- 15) mol conservé, percé d·... n trou circuloire. Celte perforolion roppelle celle du grOUpe de bracelets découvert dons 1 golerie
0
aux grovu,es rupestres.
Un tige a deuK pointes en bron:r.e (pl. VI. n.- 16).
Un oiguisoir e n grès fin (pl . VI, n.- 141. Tous ces obiets on t été trouvés dons la gole rie
ptlnclpole.
IV
COMMENTAIRES SUR LA GROTTE DE ROUCADOUR
Concl ure est trés souvent diHiciJe en archéologie préhistorique .
Dans le cas présent, en l'absence de fou illes méthodiques et m~me
de simp.les sondages conduits scientifiquement, il est impossi ble d'aborder le chapi tre d es concl usions.
Toutefois "abondance et la Qualité du matériel Que nous avons exa-
( 17) A. VIRE: "FauiUes de M . A. Niederlendcr dans les mmulus Ct dolmens de la
gue de Rocamadour". Congr~s de la Société Prehistorique Fral'lÇ1tise, Paris 1911, p. 393.
-83-
[page-n-84]
JO
ARNAI.-COUCHAJtD-LORBUI'ICHET
miné et nos constatations personnelles sur place permettent Quelques
commentaires.
Les figurations de la «salle des peintures», êtudiéer. par J'abbé Glory,
indiquent que Roucadour fut fréquent é des le Pa léoli thique Supérieur (se.
Ion A. Glory : Aurignacien II / II I et peut-êt re Gravettien) (18) .
Comme A. Glary, nous pensons que des fou illes en profondeur, tant
dans la zone des figurations que dans la premiére part ie de la g rande
grotte, risqueraient de préciser ce qui s'est passé au Paléolithique. Roucadour est -il un lieu seul ement rituel, ou fut -il aussi un habitat?
Si J'on re lient Je choix du .li eu pour l'accomplissement de rites trib.aux
(Glary di"it) la grotte devient le pOjnt le plus important du complexe
géog raphique et géolog ique (doline-cavité».
Le grand effond rement qui a obstrué l'en t rée de la «salle des peinturcs» date vraissemblablement de l'extréme fin du Paléolithique Supérieur. C'es t &:mc SO:.J S l'éboulis que peuven t se t rouve r des couches paléoli thique à Roucadour.
En tout éta t de cause, les premiers occupant; cornus de la doline
vinrent aprés le grand effondrement.
l es trava ux de A. NiederJender dont nous devons la publication à
l'un de nous (J. Arnal) ( t 9) nous si tuent cette première occupation au
débu t du 4ème millénaire.
A cette époque, du complexe «doli ne-cavi té», où tut le centre d 'i nt ~ rét :' Pourquoi ce tte doline fui -elle choisie plutôt que ses voisines? Nous
pensons que le centre d'i ntérêt est encore la cavite mais une a ut re ra ison
que la précédente se fait jou r à la lum ière de nos dernières observa tions.
Nous avons constaté l'i nstallat ion des hommes dans la cavit é depuis
le bas du grand éboulis jusque sur les pentes du fond (foyers) . Un sen t ie r a,
pendant des millénaires, frayé sa voie à travers les ébou lis, déplaçant des
blo:!: et compac tant la pierrai lle.
Là encore, l'absence de fouille ne nous renseigne pas sur les dépôts
des premiers horizons néolithiques. Quelques rares tessons chasséens
prouvent cependan t que, au moins à cette époque, " homme s'est hasardé
jusqu'au fond de la grande sa lle.
Dés cette époque, nous pouvons affirmer que la ((salle de Ja Grande
(1 8) }. Q)uchard a effeclue un c;enain nombre de PholOif'llphies dei empreintes el des
projeelions de glaiu, li la demande de l'Ab~ Glory. Cc rUI, hélas, notre dernie re collaboJ ~ I ",," cl relll"OlUee, l'AbUé devant u<>uver la mort peu prh dan. UII 1tf;c;K1ent Je vûitu ...,.
U IIC courte communkalion de l'Abbt Glory rtsume les dKo\lvCflel el UI travaux l Rouc;adour: " La grone de Roucadour, Loi". Bulletin do.: Ja Socitlt PrehiSIOI'ique Fra nçaiu .
C. R S. M. tlum. 7, OClobre 1964, p. OLXVI il UX1X, 1 rig.
(19)
Voir no!e 1.
-
84 -
[page-n-85]
GR OTTE DE ROUCADOUR
31
Colonne)), ou se t rouvent du reste les foyers les pl us vas tes et les plus
nombreux, fut fréquentée sans in terruption jusqu'au Ga llo-Romain. Ce tte
dernière époque, de durée assez imprécise à Roucadour, semble clore
l'activi té humaine dans la cavité.
l 'examen des dolines envi ronnantes n' est pas t rès encouragean t sur
les possibilités d'existence de poi nts d'eau . Or la cavité de Roucadour
en est encore pourvue (2 lacs don t un prat iquement persistant) et à
l'époque où une végétat ion plus importan te f ixai t l'humidi té sur le plateau,
il est certai n q ue le niveau de ces lacs étai t encore plus élevé.
Ce point d 'eau bien protéaé et constan t a pu êt're à l'origine du peuplement de la doline.
Reste à expliQu ~r les foyers interieu rs, dont le nombre augmente au
fur e t à mesure que l'on s'éloigne de l'entrée et des «murettes».
Encore que rien ne nous y au torise, nous est imons ne pas devoir séparer les deux chos~'i.
Si l'on adme t que l'eau ai t été l' intérêt principal de la cavité, il falla it
y accéder commodemen t. le premier lac, proche de l'entrée est cOll tigü
au foyer IS et aux «enclos». le foyer est cu rieusement placé à un point
où il peut éclai rer 6 la fois le lac, les ((enclos)) e t le bas du grand ébou lis,
là où précisément, la lum iére du jour cesse de parven ir.
Ouant aux foyers du fond , ils peuven t aussi avoir i-té formés lors de
périodes d 'insécu ri té où la grotte, dans son lieu le pl us recul é, servai t
de refuge tèmporaire.
Ce genre de ref uge est aussi un piège dont on ne peut plus sort ir
si ,'assaillant s'obstine à garder l'entrée ou pénètre dans la grotte. l es
mure ttes son t-e lles les vestiges d' un embryon de for tification, t ransforman t en assomoir le bas du grand éboul is où la progression d ' un assaillan t
pouvait dé jà lui causer bien des pertes?
Si .l'on considère le relevé de M . Carrière, nous remarquons que le
fond de la grande sall e passe sous .la d oli ne voisi ne, au-dessus des foyers
3 1 et 32 . Cette doline es t aussi term inée par une profonde cavi té. Qu i
sait si, à ces époques, un passage n'existai t pas rendant une fuite possib le? Mai s le Moyen-Age et les temps modernes avec leu rs refuges et
leurs abris souterrains, souvent sans issues, nous mont rent que le «refugeSOUflciè re » n'est pas à él iminer.
Reste la possibi lité de l'uti lisat ion des disposi t ions natu relles de la
«sa li", de la Grande Colonne» comme lieu de rassembl ement pou r des
rites tribaux, les foye rs se répart issant au tour du cent re d ' intérê t qui
devient la Grande Colonne et le curieux piedestal nature l Qui la comp:ète.
-115-
[page-n-86]
32
ARNAI.-COUCIlARD-1.0RDLAtOCIIET
Quand à la sépu lture du locus 2 elle n' es t pas un fait rare au Bronze
Fina l.
La cachette pl us récen te du locus 1 a pu êt re garnie en tre le 1er âge
du Fer et le Vème siècl e (La Tène 1).
11 semble bien que son ma térie l soi t de même époque. La doline et la
grotte ont four ni des poteries du Hallstatt 1 à La Tène 1/ 11 bien en rapport avec ce depât.
Intéressante, ,la découverte de ma tériel proto-historiqut! dans la salle
des pein t ures prouve que ce tte salle était accesible à ce tte époque ma l·
gré le grand effond rement post -paléolit hique. C'est sans dou te à l'époque
du Bronze fi nal que le ca lage des blocs dangeureusemen t placé à son
entrée, a été exécuté.
• • •
Roucadour sera pour nous une occasion de passer en revue les problèmes posée par la chronologie du Bronze fina l.
Les cadres sont main tenant connus depuis longtemps. De nombreux
auteurs se sont attachés à en fixer un cadre général. Reinecke, Déchelet ~
te, N. K. $andars et W . Kimmi ng ont proposé de .. successions que nous
pouvons résumer ainsi;
Rein H ke
B.onu D
Hallsta tt A
8
C
Chronologie ob. olu e
de J. J . H.4TT (21)
et C _ 14
Kimmig (20)
c. u. 1 (Bronze
C. U. lo- 13oo 0-1200
Finol 1)
C. U. I l (B. F. 2)
C, U. II I (8. F. 31
0-1100
0-950
0 -150
Mo ilhocie n 1
2
C. U. IV (Hollsi. Il
Aprés -650, premieres importa tions d'objets du Moyen -Orien t sur le
!itt"ra l méditerranéen
Tou t ce la est parfai tement codifié en Europe cent rale e t peut faci le mer. t ê tre appliqué t; la France de l' Es t.
En France, c'est tout autre chose car nous manquons de s tratigraph ie
é talée entièrement sur cette période crucia le. Cependant, en mu.ltipli ant
les comparaisons ent re les g isements, e n étudiant la morphologie de p lus
prés, on pe ut obte ni r des résultats qui pour êt re approxima t ifs n'en sont
pas pour autant sans intérê t.
(20) Voir noie 16.
(2 1) J. J. HAIT : "Une nQuvc Ue chronologie de l'Ale d u
la Societe Prehistoriq ue Française, LVIII. Paris 196 1, p. 184.
- 86-
B rQn~e
Final". Bulletin de
[page-n-87]
GROTIl! DI! ROUCAOOUR
"
l a civil isa t ion des Champs d'Urnes, si mal nommée, a toute une ~e ri e
ce faci ès trés différ"!nts se.lon Jes rég ions. W . Kimmig a dist ingué dans
l'Oues t de l'Allemagne di ff érents faciès qu'il a appe lé, Mai n -Souabe,
Rhin-Suisse et Nord-a lpi ne. Elle ne peuvent nous servir que d e trés loin
pou r la morphologie car au cours de leurs déplacemel"'ts, une évolu tion
s'est produite dans Ici forme et .Ie décor de la céramique. Quan t aux objets
de métal, principa lemen t les épées, ils son t t rop rares pc'Ur être uti lisable
dans l' immense ma jorité des cas. Ce sont les gués des rivières qui sont Jes
gro:nds fôurn isseurs d 'épées. Tout au plus peuvent- ils nous se rvir à connaitre les points de passage des invasions e t cela même en tenant compte
des dépJacements produits par le courant des rivières qu i a entrainé en
3'1a l, armes et aut res objets.
A Roucadour, nous avons l'associat ion céramiq ue -épée de bronze, qui
donne une bonne vue su r la civilisat ion des Champs d ' Urnes.
Dans sa chronologie J . D. Cowen place les épées de~ type Erbenheim
et l etten dans le Champs d'U rnes Il (Hallstatt A) ancien. l es épées d' Hemigkofen appartiennen t au Champs d'U rnes Il moyen et celles de locras
au Champs d'Urnes Il récen t. Donc, le dépôt de la galerie des peint ures
da!era it du débu t du bronz.e f inal Il , c'est à di re en par t ie con tempora ine
du bronz.e f ina) 1 à son d écli n. Ce tte datat ion sembJe c"nveni r à .Ia céramique. Nous y avons conservé la div ision en deux époques mais cette
coupure es t trés fra~ile. En fai t si, nous comparons la céramique à celle
rle l'Ouest allemand, nous constatons que cer tai nes formes anguleuses se
rapprochent du groupe Mai n-Souabe et que même les cannelures larges
font partie de la res!-emblance. Par contre les pet ites :.Jrnes biconiques à
fond pointu ombi liqué ou non sont plus proches du groupe Rhin -Suisse
don t elles n'ont pas Il" riche décor géométrique.
Une fois de plus, on constate que Ja civi lisation de:; Champs d' Urnes
a débuté dans le M idi de la France par l'occupation des g rottes tant pour
y habiter que pou r y dépose r les inci nérat ions d e Jeur3 mor ts. Nous ne
vculons pas donner unt" liste complète des grottes habitées à cette époque
par cette civi lisa t ion. Nous citerons au hasard, la grotte d e .Ia Clapade
(Millau, Aveyron) (22). la grotte du Cimet ière et d u Hasard (Tharaux,
Gard) (23). la grotte des Cloches (St. Martin d'Ardèche) (24) et la grotte
(22) L. BALS AN et P. TEMPLE; "t.. grOlle de la Oap;de. Nêcropole de l'.... ge du
Broru.c:". Revue des M useu, rouilles CI découvulu llCheologiquu, 1930, p. 3.
(23) M . LOUIS ct SPELEO-CLUB ALES I EN; "LI arou e du Hassa rd", Etudes
Roussillollnaiscs. IV, 3/4, 1954/55, p. 193.
(24) ..... CI P. H UCHARD ct M. LO UIS; " La aroUe des Cloches". Rivim di Siudi
Liguri, XVI, 1/3, Bordiahe ra 1950, p. 133.
-
87 -
[page-n-88]
34
ARNAL-COOCIIARO·LOP.8LASCIIET
de l' Hortu$ (Valflaunes, Hérault) cette dernière ayant donné une s trat i~
graphie .
C'es t pourquoi le terme de civilisation des Champs d 'Urnes nous choque car elle désigne des gens qui, dans leur période ancienne, poUf le Mid i
de la France, n'utilisaient pas des cimetières de champs d 'urnes mais les
dépôts fun éraires en grotte . Aussi trouverions nous plus légitime de leur
donner u n nom va lable, Jorsqu'un gisement riche et bien stratif ié aura été
CQrrectement fouillé.
Roucadour fai t dé jà partie du midi d e la France. Là, les gens des
Champs d 'Urnes re.:::ents (111 et IV) y sont abondan ts et ont pu s' installe r
principalement dans les basses vallées d es fl euves et dans les ri ches pla ines du ,littoral. Nous ne les décrirons pas; leur céramique ornée aprés cuisson de représentations anima les et humaines trés styli sées son t trop connues par les fouill.e s de O. et j . Taffane. il Mailhac (Aude) (25 ) et de P.
1
Ponsich il Millas (Pyr. Or. ) (26).
Ce sont eux qu i ont bâti de grands oppidums rendus célébres par la
fou;!le et leur publ ica t ion et !:ont à l'orig ine de quelques grandes villes
(Béziers, Montpel li er ... ). En tout cas, nous ret iendrons que s'il est difficile
de subdiviser Ja civilisation des Champs d 'Urnes il ses débuts, la coupu rl!"
enl re les Champs d' Urnes anciens et récents est la chose .Ia plus évidente
qu'on puisse imagin~ :. Malgré la ressemblance globale de la céramique,
le genre de vie, Ja répartit ion sur le terrain en fait
tol alemen t étrangers.
Même dans la céramique, certaines formes sont caractéristique... La
petite urne biconi que il col rentrant et rebord évasé est absente des épo'1'Jes récentes qui son t trés .Iargement pourvues de coupes carénées sur
pied annulaire. Aux époques anciennes, le décor est limité il des méplats
et il des canne lu res normal.es ou larges tand is que les époques récentes
ont des récipien ts richement décorés aprés cuisson d e dessins géométri ques styli sés. Le méandre symétrique y joue le rôle de fossile d i r ec t e u ~.
Comme nous J'avons vu, nous n'avons pu trouver de comparaison va!abl e dans les groupes rhénans puisqu'i.1 faut prendre les formes du groupe
Main-Souabe et les formes des vases du groupe d e Rhin-Sui sse.
En France, J . J . Hatt vient de publier les fouille s d e A. Brisson (27)
(25) M. LOUIS et O. el J. TAFFANBL: "Le premier ARC du Fer LansucdOl;:icn" .
lrulitut IntctlUtional d'Etudes LiSURS. Bordigbera, 1955.
(26) P. PONSICH et A. DE POUS: "Les almps d 'Urnes de MiUn". Etudes RousliUonnaises, l, 1. 1951, p. 1.
(27) A. BRISSON et J. J. HAT!' : "Fonds de c.banes de l'Ale d u Bronze: Final et
du Premic r Age du Fer en Qampasnc". Revue Archeo1oaique de l'ES! ct du Centre-Est.,
XVII, 3/ 4. Dijon 1966, p . 165.
-
88 -
[page-n-89]
GROTTE DI! ROUCADOUR
"
e:n Champagne, et là nous sommes tou t à fait 0 l'aise. Le matériel d e Rou·
cadour est trés proche du Bronze Final lb et du Bronze Final lia des
environs d'Ecury-Ie-Repos. Il n'est jusqu'à l'épée d' Erbenheim qui ne confirme cette datat ion prec ise.
Quelques au tres epées du Bronze Final lia ont été publiées soit sou:>
le' lr .. éritable nom SOi t sans avoir été reconnues. C'est If! cas de l'épée de
Tar..1scon t rouvée dans un dragage du Rhône prés dt> ce ttt> vi lle, et déposée
au musée de St. Rémy en Provence (Bouches du Rhône) (28 ). Une autre
a été publi é<:! par J . P. MiUotte, elle a été trouvée au c')urs d'un dragage
de la basse vallée de la Saône, prés d'Anse IRhône) (29) . Une troisième
e'lfi n figure dans un des précieux catalogues adm i ~ablement illus trés par
l. Couti l qui mettait son talent de pei ntre à la disposition de la préhistoire (30) . Elle provient d'un dragage de la Sei ne à Rouen et est dépo:.sée
dans le musée de ce tte vi lie .
Cela porte à 6 le nombre des épées d'Erbenheim en France .
Les épées du Bronze Final Il moyen (de Kimm ig) ou lib de J . J . Hatt,
son t du type Hemigkofen. Nous en citerons les nouve lles découvertes qu i
viennent s'a jouter aux onze piéces déjà connues de J . D. Cowen en 1955 .
Nous commencerons par celle de Lasbordes (Ta rnl publi ée par J . lautier
(31) trouvée dans un dragage du Tarn : nous la classons dans la ca tégorie
d'Hemigkofen bien qu'on puisse aussi la rapporter au type lb de Sprockoff ce qui la re jetterait dans le C. U. lb, c'est-à-dire à une époque légèrement plus ancienne. Les autres épées publiées depuis 1955 sont : deux
dans le Loiret (dragages de . .1 Loire), un à Chécy signalé par ,'abbé Nouel
1
(32), ,'autre par F. Quatrehomme (33) à Meung sur Loire.
Prés de l'embouchure de la Loire où J. D. Cowen avai t déjà signal é
deux épées, G. Bellancourt en a découvert deux autre!. publiées pa r J.
Briard (34) . Aux cinq déjà citées nous ajouterons une a..,tre épée trouvée
à Ottmarsheim (Haut Rhin) (3 5) au cours du creusement du Grand Ca nai d'Al sace.
(28) Voir nOie 2S, tome l , p. 199.
(29) Voir note 9.
(JO) L . OOUTIL : " In ventai re ..... A. F. A. S. 1921_2. pl. S, p. 791.
(31) J. LAUTIER : " Epte de bronze de Laborde,". Bulletin de la Société PtehislorÎque Française LVIII, Paris 1961 , p. 290.
(32) A. NOUEL: "Une épé~ de bronze trouvée l Checy (Loi~t )". Bulletin de 1 50.
ciëté Prehistorique Française LVIII, Paris 1961, p. 222.
(33) F. QUATREHOMME: " Une troisi~me ~!X!e de bronze trouI'ée l MeUrl(r-sur-Loire
(Loiret)". Bulletin de la 50cÎëté Prehistorique Française, LIX, Paris 1962, p. ISO.
( 34) J. BRIARD : "Les dépô" bretons el l'ige du Bronu Atlantique". Rennes, 1965 ,
p. 186.
( 3S) 1. J. HAIT : " On manhe im". GaUia XVI , 1. Paris 1958, p. 332.
12
89-
[page-n-90]
36
APJ.lAL-COUCHA RO- LORBLA NCHI:T
Fi nalement aux 43 épées d ' Hemigkofen données par J. D. Cowen dont
11 pOUl' ,la France, nous ajouterons les 6 g lanées dans la littérat ure archéologique ce qui fait un total de 11 épées pour la France et 4 9 pour l' Europe.
Pour revenÎr aux épées du type Erbenheim, celle de la grotte de Rou -
.,
Fig. B .-Cartc de rcputil ion en Europe du épéts. Points noin: Ep«s d'Erbenhc îm.
Ccrcks Blancs: Eptu d'Hemigkoren. Les numéros oorrcli pondent 11 ceux de J. D.
(;owen, complétee pour la France. _ Eptes de ErbC'nhcim. N," 22 : Roucadour. N." 23 :
Anse (Rh6nc). N ," 24 : Tarascon (Bouche s d u Rhône). N." 25: Rouen (S cine Infé_
rieure). - Epéu de H emigkofen . N ." 44 et 45; Bellevue (Lo ire Maritime). N." 46:
Lasoordes (T arn). N ," 47: Meung su r Loire (Lo iret). Pour [cs aUlres num~ ros voi r
la ClIne dc J. D. Cowcn.
-
90-
[page-n-91]
GROTTE DE ROllCAOOUR
37
cadour est ta seu,le en France qui se trouve dans un contexte cohérent
puisque ,tes cinq autr'!s proviennent de dragages, A défaul de stratigraphie
locale, nous dirons qu'elle appartient à la phase ancienne de la civilisation
des Champs d'Urnes et si nous nous reportons â la chronologie de MüllerKarpe, de Kimmig ou de Hatt, on peut préciser qu'i.l !"agit du Bronze
Fina l lia (fig , 13) ,
Les au tres ob jets de bronze trouvés dans la caverne datent du Hallsta ttien C.
Une exception peut être fai te pour le bracelet ouvert, a tampons (fig .
6, n " 1 et pl. IV, n. O 3) qui est Laténien .
-
91 -
[page-n-92]
[page-n-93]
"
"
.
',,' 5
l
,
.,
1
3
~'--1.' - Vase' cordonJ et impre ssions d'ongle.
Z-4.- l mpresslons d 'onsll: (N éolit hique récent de Roucadour).
3.-Céramique iru::i~e & ehcvrons (Bronze moyen ).
5 - Pelit vase cyli ndrique f Ol ier (Coll. P. Andrieu ) provenant sans dou te d u niveau AI de la doline (t-;éol.
réce nt).
6.- Polypodc (Bronze moyen),
7.- Vasc biconiqu c (Chap:ps d'Urnu 1.11).
[page-n-94]
2
Il''1I11I1I11I:lpllllllllllllll''''plll
lJ
14
15
16
III
UI41511
Il" 111 1 1111 III Illql ll Il
1111
13
14
\5
1
,
Ob;eu de bronze:
l.- Plal (Champs d'Urn:; If ll ).
2.-Poluie godron né: (Champs d'Urnes I l).
::1 - Poterie graphitée (H albtall D ).
4.- G atel usé (lissoir ?).
S.- Fond circulaire perforé (Hallstatt D).
6.-Vasc de la Tene r.
7.-Fusaïole en tcrre cuit!:' dé~'(Irée (probablement
Bronze moyen).
[page-n-95]
A R NA l,- CO UCil A RD - l,OR BLANC H ET . -RI) uca don r
I.M I. TI l.
3
= -
- ,.1
4
O tlCIS d e bron:t~:
1 ~ - Brassard cn bron u il 25 éléments.
2.- · Un élément d u brasurJ de bronze
3. -Bracdel en bro nze ,k I cchn iqu~ :i. peu pres id~nl i
que provenanl du Tumulus de SI. Ybard. Co:rèz~
(Musée de SI. G~ rm ~i n en bye).
4
·- Epj ng l~ ~ n
bronze il I<: le enroulée avcc anneau de
bronze.
5.--JËpinglc cn bron~c, cnrcu l ë~ en , pir.al~
6.-8oulon plal cn bronze 9 VCC an n~au cl b.:licrc.
[page-n-96]
o
00
4
l'
'"
OrjelS de bronze:
1. ·- Bracelet en br()nzc plcin la godrons (20 bossages).
2. - Bracelet en bronze plein à godrons (24 bossages),
11
"
" " ,',
,
'
l.-Bracelet en bronze à tampons.
4 __ Lou d'anneaux en brùnu moulês ou udil~s. Ce rtains assemblés el fermés par soudure ou serra ge.
[page-n-97]
A RNA L- CO UC II A R 0 - 1, OIlB I. A NC II ET._R (l uc:\d ou r
C~ lamiquc
du Bronze moyen :
JI , 12 CI 14.-VIO!.eS po1ypOOu. 15 • 18. -VIKI du
Bron~e
moye:'! local.
[page-n-98]
>
~
Z
>
,
g
'"
g
>
~
'"
S
,
~
~
~
Z
9
~
~
o
•
•
•
~
•
•
"
~
16
Céramique de !~ civiliillolion des Champs d'Urnes and .. ns;
1 el. 4 .-Cham p~ d ' Urnes T. 2, 3 ct 5. - Champs è'Urnes l Ia. 6 à 10 CI 13.-T cl$(ln', I l .-Tcsson du
soi r. 15 -Altn c. 16.-Fragment de bncelet h~lI sl ~tticn.
Hro n~c
moyen. 12.- F ragment li ca nnelu res. 14. -A iIlUi-
~
;::
[page-n-99]
A RN A L- CO UC II AR 0 - I,ORBLA NC II ET ._R ou cado u r
LAM. VII .
,
.~
'[
,
•
J
[page-n-100]
J. ARNAL, J. L. COUCHARD
y M . LORBLANCHET
(Francia)
A la mémoire d'André Niederlender
La Grotte de Roucadour
(Thémines - Lot)
INTRODUCTION
La publication des fouilles d'André Niederlender Il) et
~e
l'un de
nous dans la doline de Roucadour, rend inutile de présenter .Ies coordon. nées exactes du gisemenl.
Lors de ces fouilles il avait toujours été question dl' visiter la grotte
car on savait qu'elle contenait des tessons de céramique proto-historique
en assez grand nombre et d'ailleurs quelques fragments de vases avaient
été ramassés.
Les spéléologues connaissaient depuis longtemps la caverne. E. A.
Martel l'avait vis itée en 1890 et en avait donné une description et un plan
dans son volume, «Les abimes» (2). Le grand spéléologue la décrit ainsi :
«une ancienne «goule» ayant absorbé un courant superficieJ durant la
f in d", tertiaire et le début du quaternaire». On peut dire qu'elle com-
{Il A. NIEDERLENDER. R. LACAM et J. ARNAL : "Le ai$tmenf neolithique de
Roucadour". Nu~ro special 111 de Gallia-Prehistoire, ParIs 1967.
(2) E. A. MARTEL : "Ln Abîmes" , Paris 1894, p. 341.
- 55 -
[page-n-56]
2
"1l.'I"AL-coucHARD-LORILANCIIET
pr~nd une ga leri e principa le aux dimensions imposan tes (1 5 à 20m de
largeur pour l Sm de hauteur maximum l, et une petite galerie adjacente
inconnue de Martel. Sa longueur est de 280m environ, alors que Marte l
lui a ttribue 4OQm.
En 1925, A. Niederlender revint avec Marte,! sur le gisement et V
dér:ouvrit quelques céramiques qui deva ien t l'attirer après d'autres fou i·
Iles dans les grottes environnantes : le Cuzoul , J' abri Pagés ... et quel que~ dolmens (3).
I.es fouilles de la doline eurent li eu entre 195 1 e t 1951 elles ont été
suivies d 'une publication en 1967 (4).
Pendant· cette époque d'abandon, le gisemen t mieux connu grâce aux
foui ll es a reçu différen tes visites. D'abords le groupe spé léologiqu ~ de
St Céré s' intéressant à Ja caverne y découvrit une grande quantité de
céram iques en p.lusieurs endroits de la cavité princip.. le. Au cours de
c~s travaux, M. Lorblanchet qui les avait accompagné découvrait le coffre sépulcra l si tué au nord de la grotte (5 ) et signalait au direc teur de
la circonscript ion (Mr. L. Méroc) de,. découver tes de surface de la caverne.
Par un concours de circonstances, deux membres du spéléo-cl ub de
Brive, Coussy et Taurrisson, découvraient les pe intures et gravures rupesl'res de la ga lerie secondaire.
Plus tard, l'abbé Glory a été chargé du relevé complt't des figurations
pariétales; ont sait l' accident tragique qui a mis un terme à ses travaux,
et, 1966.
Nous allons présenter sans tenir compte de l'ordre chronologique le
résu.! tal de ces différentes recherches puisqu'en fa it il ne s'agit pas de
fouille~ mais simplement de ramassages de surface et d'heureuses décou vertes.
D'abord, nous passerons en revue les objets t rouvés par le spéléo' c:!ub
de Brive, ensuite nous nous occuperons du matérie l recueilli par le gr~upe
de St Céré, et enfin dans une deuxième partie, nous v~rrons les première.. découvertes des figurations pariétales. Mais avant de commencer,
nous voulons di re combien a été efficace, la bonne entente entr.e tous
ces groupes grâce à laquelle nous pouvons maintenant fa ire une publi cation en commun. Cet exemple est assez rare pour mériter d'être signalé. 1:1 tout cela a pu se faire grace à l'aimabJe compréhension de notre
(3) R. LACAM ct A. NIEDERLENDER: " Le Curoul de Gracmt. Gisement mesolitique", Arcltivcs de l'[nstitut de Palrontholosie hum. ine, nûm. 21, Paris, 1944.
(4) Voir note 1(5) A. SOUTOU: " Typolosie chronologique de quelques boUlons de brollZC du Midi
de la F,.nce". Bulletin de la Societe Prehistorique F,.nçaÎse LX. Paris 1963, p. 372.
-
56 -
[page-n-57]
GROTTE DE ROUCADOUR
3
directeur de circonscription, Mr Louis Méroc que nous ne remercierons
jamais assez de son soutient.
Avant de commencer nous rappellerons brièvement la stratigraphie
de l'habitat situé devant la grotte, fou illé par A. Niederlender et J . Ar ~
nal. Bien que déjà publiée il est plus simple à ceux qui n 'auront pas cet
ouvragE' sous les yeux d'en rappeler Jes principales étapes.
Le terrain situé .l l'entrée de .la grotte a été occupé par d ifférentes
populations sur un sol posé su r I!,!s ébou lis de .l'ancien auvent de Ja caverne qu i s'avançait autrefois d ' une dizaine de mètres. Néanmoins malgré
le soin apporté à la fou ille, il n'a été trouvé ni trous de poteaux, ni mu retles, en un mot rien qui ind ique un habitat permanen t. De loin en .1
0in,
un byer, un sol de terre battu visi ble sur une surface de quelques mèt r~s. témoignen t de l'occupation de J'homme. Bien plus, ces sols discont inus ne se situent pas à la même hauteur. Pourtant, il y a eu ges feux
intenses puisque le terrain est rempli de brindilles de conifères brûlés et
l'ana)yse botanique a révélé que les pollens avaien t été en ma jorité détruits par le feu.
En surface, un four bien daté de l'ôge moyen du Bronze par trois va s,t's I!,!constituables, a .Iaissé des ruines dans un angle de Ja fa.laise sud .
Sous toute .Ia sudace de la doline située devant la grotte, sept couches
superposées formaient une excellente stratigraphie.
1/ Om30: Terr!,! végétal!'!, brune, cailloutis posé à plat sauf en surface
où la culture l'a bouleversé. Stérile.
2/ Orn40: Couche A ~2: Terre brune avec cailloutis plus gros, mobiJier
mélangé allant du romain au chalcolithique inclus.
3/ OmSO : Couche A . ) : Niveau t rès cai llouteux aver. éboulis sur les
bords, et terre noire. Nombreuses pierres d'un d iamètre su périeu r à Om i S. De beaux foyers en place; près de l'un d'eux
un «pot de fleu r» de type horgénien entier. C~ niveau contien t un ensemble très pur de poteries grossières, à fond plat,
pied d ébordant, n'ayan t n i cordons en relip.f, n i bou ton.; de
préhension perforé ou non. Le déCor t rès riche, est composé de
lignes de coups d'ongle, d'impressions de tiges végétales et de
coulées d e pâte molle. L'ensemble, malgré son originalité rappelle la civil isation de Horgen et plus particu lièrement un de
ses facies Nord-Alpin: .la Pfynculture (6). Le silex est à retouches bifaclales, la seule hache de pierre est en sil!,!x. Pas de
mètal, c'est du néolithique récent.
(6) J. SCOLLAR: "Regional groups in the Michc:lsberg culture". Proccedings of de
Prehistoric Society, London, 1959, p. 52.
-
•
57-
[page-n-58]
ARSAL-COUCHARD-LOR8UNCHET
4/ Om i S : niveau de pierraille stéri.le.
5/ l m60: terre noire, peu cai llouteuse, quelques pierres posées il plat
foyers lenticulaires gris bordés de blanc, poterie posée à plat.
Subdivisé en ;
Couche 8-2 Chasséen B récent, 1m en moyenne.
Co uche 8- 1 Chasséen B ancien avec A à la base; Om60.
Ce chasséen es t classique tan t pour la poterie que pour
les silex . Le chasséen B a donné quelques f lûtes de Pan tandis
que le cha.!.séen B ancien et chasséen A possèdaient des forme s
plus souples et quelques tessons d écorés ëlprès cuisson. Les
silex so;")t débi tés en lamelles retouchées sur une seu le face .
Dans le chasséen ancien, les haches sont en pierres dures tan dis que dans le chasséen récen t celles en Si lex font leur ap pari t ion.
6/ OmOS : Couche stéri.le fine faite d'argi le bien visible.
7/ Om4S : Couche C: Argile rouge ou jaune, décalcifiée, mélangée de
nombreux ossements de grands animaux et ayant par endroits
des foyers lenticulaires. Cette couche se révèle sur les tx;rds
de la doline aux dépends de la couche chasséenne. Poterie mon tée par boudins lissés sur tranche, décor grossier, fonds coniques ayant autant d 'affinité sur le littoral. méditerranéen Que
peut-être avec l'Erlebollien en Europe du Nord.
Roucadour a perr,lis de codifier le néol iThique français plus complètement que les Arene Candide ne J'a fa it pour le néo.lithique italien.
Trois niveaux représentent trois phases ou les t rois faces de néolit,",i que Européen;
Un néoli thique .ancien à industrie lamellaire et à céramique propre.
Un néoli thique moyen, chasséen à indust rie lamellairl! et subdivi se en
dellx périodes (A et Bl (7) dont on retrouve les traces dans le tiers sud-es t
de la France. En outre cet étage indique l'époque de l'arrivée des indus-
(7) La subdivision enue Je chasséen A et B eSI basS4!e sur quat re grandes atratigraphics.
D 'abord celle de, Aeene Candide (Finale Li gu re, ImlXeia, Italie) publiée par L. Bernabo
Bru dans deux numtl\.lS .speciaux de L' Instit ut Ligure. Da n, ce gisement les couches 24 a
14 ont dOMé une civililioll lion qualifiée par son luteur de Vases' Bouche Ca rrée ct qui contienl une ctramique gravée aprés cuisson de dessins géomélriques. Les niveaux I3 , 9,
pae conlre 5001 richcs en récipients comparables au cha5Sten français, rarement décor!!s et
porleurs de flettes de Pan. Le gisemenl de Fontbregoua (Salernes, Var, France) fouillé par
A. Taxil (inédit) ni d'une riches~ compa rabl e ault Arene Candide. Il a dOMé su r un niveau de ctramique , dècor cardial, deux !!tages dc chuSl!en, le plus ancien gray!! .prés
cuisson de décors gl!om,heiques, le plus récent posS4!dc des flût u de Pan sur des panses de
vases lilses.
Le troisième Gisemen t eSI celui dc Mont beyre (T eyra n, Herault, F rancc). C'eu un ha-
-
38 -
[page-n-59]
GROTTE DE Jl;OUCAOOUR
,
tries campigniennes dans la région car le chasséen ancien est dépourvu
de haches polies en si lex, tandisque .le chasséen récent E:r. a donné 30 0/0.
Cette date est la bienvenue étant donné l' ignorance où nous nous trouvons en géneral sur la chronologie campignienne. C'est ainsi que dans le
Lot, on peut fixer l'arrivée des «tai lleurs de silex» aux environ de -3000.
Au néolithique récent, l'outillag.e lamellaire du silex est abandonné
(en dehors de quelq..,es longues et belles .Iames) pour Je débi tage d'éclats
et les retouches plates sur les deux faces, ce qui produit des pièces beau coup plus belles, capables de lutter contre l'appari tion du métal prèt à
appAraître en Europe occidenta le. La céramique est apparen té.e aux productions de la Seine-Oise-Marne c'est ô dire qu'elle est composée uniquement d e vases à fonds plats, pieds évasé, de panse .. globuleuses et d'absence de col. Le d écor est très grossier mais abondant, couvran t tous les
vases du pied à l'ouverture supérieure. Il n'y a ni anses ni boutons de
préhensi6n. L'ensemble se rapproche beaucoup des «pots de (leurs» de
la région parisienne, mais Je décor est plus proche de la Pfynculture qui
se S! tuP. au nord des Alpes et sur le Rhin Moyen.
A noter que le terme de «chasséen» a etté choisi en 195 1 par J . Amal
pour qualifier le Néolithique moyen français en hommage ô J . Dechelette
qui avait entrevu l'importance du matériel trouvé au Camp de Chassey.
Il
DECOUVERTES DE MOBILIER ARCHEOLOGIQUE
DU SPE LEO CLUB DE BRIVE
én avri.1 1963 l'un de nous (J. L. C) reçut la visi te de deux jeunes
spéléo.logues du groupe du Foyer Culturel de Brive (Corrèze): Pierre Tau ri sson (dont le père fut de nos bons camarades à l'époque où nous descendi'ms aussi d ans les «t rous») et J . Coussy nous annonçant qu'i.ls avalent
fai t la découverte d'art pariétal dans la grotte de Roucadour ainsi que
d'un squelette humain entouré d'objets en bronze et de poteries. Ils
bit.t de plein air, parfaitement stnti6é. Dans les couches profondes L. E.5curet • trouvé un
beau chu~en décoré Ans nOtes de Pan ct au-denus un chasséen rkem peu décon! (dans
le . tyle Er Lannic) et beaucoup de fiùtes de Pan. Comme Pontbregooa, cc gisemem est enCOle in6dit.
Enfin, le quatriéme gisement est Roucadour. Au reprd de ces quatre grands gisement
bien fouillés, dont deux IOIlt publiés, les discunions lutata de 1 subdivision ell deux éta.
ges du chasséen, paraissent Jans fondement serieux et contnires l l'observation impartiale
de Itntigraphict iniyersibles.
-
59-
[page-n-60]
6
AJlNAL-COUCIIAJlD-LOJlBLAI\ICHIiT
avai ent aussi trouvé un.e «cache tte» remplie d e poteries décorées et d'obj ets EOn bronze.
Par la suite J. P. Coussy me précisai t que la découverte des peintures
et gravures paléolith iques data it du 2 1 Octobre 1962 . Un prudent silence
avait suivi cette première découverte permettant aux inven t eurs un examen minutieux des parois. C'est au cours de cet examen qu'il s découvrirent la sépulture accompagnée de l'épée en bronze (découverte par leur
camarade R. Bonnet, de Br ive), puis d.e s traces de foyers et la (cache tte»
Ne se reconnaissan t aucune compétence en matière d 'archéologie préhistorique ils con fièren t l'étude de l'art pariéta l à l'abbé Glory et nous
demandèren t de nous occuper du reste. Notre groupe ainsi constitué prenai t directement contact avec J . Arnal qui mettait alors la dernière main
à f.:1 publicat ion des fou illes d'André Niederlender et de lui -même, exécutées dans la doline à l'entrée de la grotte.
Il ne pouvai t, être question d'entreprende des travaux dans la grotte.
Une foui lle scient ifique et rationnelle, même très locali sée, ne peut
être conçue sans .la part icipation d'une for te équ ipe t rès spécia lisée et
dotée de moyens matériels importants (éclairage puissant) . En out re ce tte
fOlJllle nécéssite l'installation d ' un chan t ier continu. Autant de raisons
qui join tes à d 'autres impératifs, ne nous permettaient pas d'accepter la
responsabilité d'un ta) chan tier.
Depuis un chantier léga.lement autorisé a débuté par des trous fai ts il
la pell e mécanique. Ce brillant début ne semble pas avoir eu de suites.
Nous avons conseillé aux invent~urs de limiter leur activité à l'établissement d'une bonne topographie de la cavité et de ses abords afin de
me permettre d'y si tuer .leurs d iffé rentes trouvailles.
C'est un jeune instituteur du Lot, spéléologue égah:ment, qui voul ut
bien .'ê charger de ce tte tâche diffi cile: Miche,l Carrièrt! nous a remi., un
t ravili,l exécuté avec ia précision digne d' un professionnel .
En Mars 1965 on notait sur place, avec la collaboration des inventeurs,
la posi tion de leurs diverses découvertes et ce travai l permit de vérifier
l'existence d'un réseau de murettes très anciennes, situées au pied même
de l'ébouli s de l'entrée . On en Ht un relevé exact e t on en étudiait la
construction .
Nous avons aussi été amenés à vérifier l'existence de nombreux e l
vasU,s foyers jonchés de poteries, de débris d'ossements d 'animaux e t
même d'éléments de squelettes humains. Un relevé des emplacements de
cei foyers fut aussitôt réalisé.
Nous devions constater un fait assez désagréable : ma lgré la ferme-
60 -
[page-n-61]
GROTTE DI! ROUCAOOt/R
7
ture de la grotte, des grattages ont été effectués dans ces foyers, et cela
depuis la fermeture de l'entrée. Des rassemblements de tessons de poteries: et d'ossements étaient prêts à être emportés. Même consta lalion
dans Ja do.line à l'entrée de .Ia grotte près des fouilles Niederlender-Arnal.
Lt's renseignements relatifs à la localisation du matériel étant fiXés,
on limitait là mon travai.! sur place.
Le 2 février 1965, cinq prélèvements de bronze et 3 échantillons de
ce même méta l étaient adressés à J . R. Maréchal en lui demandant de
vouloi , bien en faire l'étude.
On fit remettre au Dr. R. Ri quet, à Bordeaux, deux maxi llaires inférieurs humains ramassés sur un foyer par les inventeu rs
1.
La grotte de Roucadour (fig. 1 et 2)
Comme nous l'avons déjà dit, de très vastes dimensions, la cavité me sure environ 280m. de longueur avec une largeur variant de 15m. à
35m.; sa hauteur axiale est très variable, allant de quelques mètres à une
quinzaine de mètres lpoint 25). Dans sa première partie, à J'entrée, le
sol prolonge artificiellement la zône 35 fouillée par A. Niederlender: c'est
là qu'il déposa longtemps ses déblais. Du point 2 au «locus» 16, un énorme
éboulis enchevêtre ses blocs qui rendent l'accés très pénible. Un sentier
(poin t 14) probablement très ancien, s'est frayé un étroit passage le long de
la par'oi Nord. La «cachette» de bronze était en point 1 dans une petite
cavi té latérale se prolongeant par un boyau vers point 2; c'est en ce derni.!r point que gît Je squelette qu'accompagnait l 'épé~ de la figure 4.
Ce squelette est emmuré par .les inventeurs dans le but de le protéger.
A ... point 13 s'ouvrait un diverticule en puits, encombré d'énormes blocs
d'éboulis dont l'un manifestement calé anciennement.
Ce diverticule, après le dégagement d'une «chatière», devait donner
accéc; à une petite sa lle d'une trentaine de mètres de longueur, do:! 5 à
7 m. de large, très englaisée d'argile fossile . C'est dans ce tte salle que
J. P. Coussy et P. Taurisson découvrir.e nt les peintures rupestres et les
gravures (point 5 - 6 - 7 - 8). Sur une banquette d'argile, au point I l se
re marquent de profondes empreintes de doigts et det. projection,> de
glaise contre la paroi. Cette petite grotte fut fréquentée par la suite,
bien antérieurement au paléolithique supérieur car il fut trouvé une boucle en fer au point 12, un ensemble de coquilles d'eau douce percées,
des os travaillés (point 4) un fond de situle, un anneau en bronze, une
aiguille en bronze à tête enroulée, (fig. 7), diverses poteries (point 3) .
Au départ du diverticule (point 13 ) gisaient quelques tessons de pote ries noire graphitée . Ce type de poterie existait aussi près du squelette
ainsi qu'un fond circulaire perforé (pl. Il) .
-
61-
[page-n-62]
,
/.
.....====....-===,.... . "
.
DOlH~ 1V
C
,"
...'
., f', ,
'..
.-
r
la,'
#
,
la./~
Fi,_ 1.- 1: Situation ,&Ignr.phique de Roucadout en Fraocc. 2: ~partemem du Lot.
3 : rL.n dC'l . boI"ds de la grotte. En lnit imen Offipu : tnd de 1. cay it ~ ; zone hlchur~ :
,be rnent préhistorique de la doline de Roucadour.
[page-n-63]
•
!
\
•
••
()
o
o'
0 0
0
c) o
[page-n-64]
10
AR. "L-COUCIIARD-LOR8t.ANGIIET
...
Un autre diverticule permet d'accéder au point 2 à partir du fond de
la salle aux peintures, creant ainsi une 2éme communication avec la
grande salle. La présence de matérie,l archéologique récent dans la petite
satie permet de penser que les hommes de l'ôge du Bronze et du Halls tattien purent avoir connaissance de l 'exis tenc~ des peintures. Dans ce
cas attribuèrent-il s à cette salle un pouvoir magique ou sacré ou négligèrent-il s purement et simplement des signes qu'i ls ne purent interpréter?
En ajout èrent-ils d'autres? Quelques tessons du Néolithique récent prou vel,t que cet étage humain a également fréquenté la (:sa ll e aux peintu-
res»
Au pied du grand éboulis existe un cu rieux réseau cie murettes (fig.
3 · point 16 de la f ig. 2). Nous y reviendrons plus loin.
Dans .les espaces
recueill is aux points 18 et 19.
Le «locus» 15, situé sur une corniche, est occupé par un foyer qu i,
sondé, a produit un os plat travaillé en lissoi r et quelques fragments de
poterie grossiére, non identifiée.
Face au point 19 nous rencontrons un petit lac qui occupe un point
bai; de Ja grande salle entre la paroi N. O. et un im!")Ortant groupe de
stalagmites. Le sentier .le longe, gravit un grand éboulis et après avoir
fraOlchi .Ie point haut face au point 20, descend à nouveau vers un second
lar, plus important, qui s'étend au pied d ' une magnifique colonne
(point 27) .
C'est incontestablement Je centre d'attraction de toute la ca.... ité. Un
éclairage étudié nous e n a révélé ses caractères de grandiose et d'inh.1bi ·
tue! C'est id que s'arrête le sentier qui part de l'entrée. Autour du .Iac
et de la grande colonne nous a ....ons relevé de nombreux foyers, vastes,
é~ais, très riches e., matérie. de toutes sort es: poteries, os d'ani maux,
1
ossements humains et quelques objets en bronze . Les foy.e rs 20, 23 et
24 se serrent contre la paroi qu i les surplombe. Les foyers 28 et 29 ~'é ta
len t dans .la grande satie; 30 et 3 1 occupent une petite abside sur les
premières pentes du grand éboulis terminal. Le foyer 25, tout petit, t rès
stai.:lgmitisé se baigne dans l'eau au pied même de la grande colonne .
En point 2 1 fut trouvé une fusaïole en terre cuite décorée (pl. Il )
tandi s que le point 22 livrait, à f.leur de sol, deux maxilaires humams.
Le foyer 23, profondément labouré, montre de nombreux tessons de po.
teries de diverses époques. IJ en est de même pour le foyer 24 auprès
duquel j'a i remarqué des rassemblements d'objets effectués dans le but
évident de les emporter. Le foyer 25 montre un entassement de pierres,
stalagmitisées, envir'Y.1nées de charbons pétris d'osseme"ts OÙ j'ai reconnu des éléments de capridés et de cervidés. Les foyers 28, 29, 30 et 31
-
64 -
[page-n-65]
GROTTE DE ROUCADOUR
Il
son t également riches en poteries et ossements d'animaux (débri s de
cuisine se lon toute vril issemblance) . l e point 32 me li"re , mêlée à une
boue chilrbonneuse, une dent humaine.
l atéralement à la grande pente terminale, dans une forêt de stalag mites remarquables par leurs dimensions, nous avons relevé do1 la poterie
tournée mêlée à des ossements animaux (point 33) et de la poterie épais se, modelée (point 34) .
Notre plan indique (fig . 2) une zône pointillé!'! 35. C'est cette zône
qui fut fouillée par notre regretté ami A. Niederlender. le prolongement
des couches, plus ou moins remaniées par des causes di verses, s'es t re t rouvé dans .Ie cdocu'i» l , au pied de la «cachette» . Dans un remplissage
très remanié nous avons rencontrè en abondance de la poteri e qu i peut
être rapportée à la ccuch.e A l , faciès Horgen local selon J. Arna l. Voi si·
naient des éléments impressionnés ou godronnés des Champs d' Urnes
et un décor à chevrons incisés (pl. 1 et Il ). Quelques tessons de poterie
noir.?, lustrée et décorée de lignes peint~s au graph ite (Hallstatt DI se
mêlaient à des élémen ts plus récents (la Tène 1) . Un fond de polypode
à six appuis (Bronze ancien -moyen), viendrait de l'en trée de cette petite cavité. Un galet de roche dure, t rès noire, u til isé stans doute comme
lissoir fut découvert au début du boyau termi nal.
Un léger tri des matériaux nous permet de penser qu' à peu de profonc!eur, résident des couches à priori en place. En effet nous avons découvert une trentaine de fragmen ts coaptables d'un grand plat en céra ·
mique noire lust rée sur sa face intérieure appartenant sans dou te aux
Champs d 'Urnes 1 et Il (pl. Il ).
l a «cache tte » ,ontenant des ob jets en bronze (la Tène 1) est une
petite enfractuosité de la paroi du fond de la cavité. Au moment d.e sa
découverte elle était à peu près de niveau avec le sol. l e dégagement du
boyau par les spéléologues a abai ssé ce sol à son n iveau actuel.
Il
Les «enclos )) (f ig. 3)
A défaut d 'autre terme pour qualifier l' ensemble des curieuses mu ·
rettes bâties au pied du grand éboulis d 'ent rée, j'ai adopté, provisoirement, ce.lu i «d'enclos» .
Dans l'ordre où on les découvre, pour qui arrive par l'entrée de la
grande salle on reconnait successivament :
- l a mur.e Ue M I qui barre transversa lement .Ia galerie depuis la
paroi Sud jusqu'à un amoncellement naturel. (?) d e blocs énormes (points
16 à 12 et 13) . Entre les points 13 et 7 un seuil naturel barre le reste de la
galerie jusqu'au p ied d' une cornich.e su r laquelle se t rouve un foyer.
(points 7 à 8) . Les cotes de notre nive llement renseignent sur le relief
-
•
65 -
[page-n-66]
ARl
12
du sol et l'on voit que Ml a son origine, en point 16, au pied d 'une ilutre
co~n iche qui , elle, ne porte aucune trace cer taine d'occupat ion .
•- M' 1 est une c::n tenne, sommairemen t bâtie de blocs alignés jusqu'c~1 16 bis.
- M2, greffé sur Ml au point 14, s'infléch it aussi tôt pour rejoin dre la paroi Sud en 18, délim itant un espace réduit d ' une tren ta i n~ de
,,
" El!liJ
,1,
/,,/ !
\, "
,.
,
1
,
J
l
)
o
l
D
'u
CD
FiS. 3.-Les mu reltu de li grolle de Roucadou r (relevc J. L. Couchard). MI - M2 - Ml:
muren e•. PI _ P2 _ Pl: passages. Les COles de Ili vcllcmcnl sont cncadrcn. Le point zero
Clanl le seuil de la cavite.
mètres carrés. On y accède par un passage PI et un s ~cond passage PZ
met en communication avec une grande aire de près de 200 mètres carrés limitée au Sud par la paroi et au Nord par une longue murette en S,
M3.
-
66-
[page-n-67]
GROTTE DE ROUCAOOUR
Il
M 3, issue du poin t 12 de M I est percée d'un passage P3 souligné
de 2 antennes. La rnurette, 2près cette solution de continui té, devient
un véritable mur, épais, très visibl e, que nous avons appelé le «balec'n»
(B) car bâti sur la crê te d'un seuil naturel qui s'abaisse jusqu'au premier
lac.
Ces murettes sont construites en pierres proverant des éboulis. Entre
leurs éléments construtifs, par endroit et surtout vers les bases, on re ·
t rouve un bâti de terre glaiseuse, noirâtre, qui a pu ê tre un mortier de
fortun(' (M3 et BI . Ailleurs, les blocs sont simplemen t en tassés (M l ) ou
seu lement rassemblés en li gne (M 2, M ' l ).
La hauteur actue lle de ces cons tructions varie de la hauteur d'une
r.mgés de pierres (M2 ) à quelques 0'50 m. (M l , M 3, B).
La largeur moyenne est de l'ordre de O'60m.
Nous remarquons:
1." Les constructions épousent la forme du sol (M3, BI .
2." Elles délimi tent le seul secteur à peu près horizontal et sec de
!a grande sa lle (voir r.otes de nivellement).
3 .- Les espaces dos sont à peu près vierges de matériel archéologique, à l'exception de quelques tessons gèllo-romains.
4.- Ils ne contiennent pas de foyers .
5.- Ils sont établis à proximité du premier lac et de l'entrée.
6.' Les murettes sont très basses, incomplètes ct semblent inachevées.
Nous avons recherché le but de ces constructions : parc à bestiaux
pendant une période où le village dans la doline était dans l'insécurité?
Enceinte rituelle? Dépôt? Rien de tout cela ne put être prouvé e t nous
préférons arrêter là les hypotheses ... et souhaiter que des fou illes sérieuses précisent l'origi ne et le but d e ces mystèn euses murettes.
I II.
Le Mobilier
EPEE DE TYPE ERBENHEIM
Celte épée de bronze, trh lég~remen l pistilliforme, présente une longueur lot ole de
620 milllm.tres. La poignée, V compris garde el langullle, mesure 125 milU.... tres ou
total. Celte poignée affecte le profil en r obtenu par des bords puissammen t relevés, ou>t
arites arrondies. L'6me est mince (2 mm. à ['o>te) et présente des dimensions fOrl restreintes. En effe t il n'y a que 60 mm. de longueur préhensible paur une largeur ma>tima,
ou renflemen t cen tral, de 24'5 mm. L'e>ttrémité pro>timole de la poignée est tllrminée
par une longue tte rectangulaire forgée prenant naissance entre deu>t petites an te nnes
lerminan t en pOin te symélriques 111$ relevës Itllérou>t (fig. 4lLa garde s'élOfgit jusqu'à un mo>timum de 53'5 mm. par deu>t épaulements t rês
inclinés où 58 perdent les rel~ de paignée.
La poignée devail posséder 5 ou peu l -être 6 rivets implantés selon l'o>te longitudinal
(perforation faites à froid ou poinçon, diam.lre 4'5 mm. environl Irais de ces rivets, de
section carré, an l élé trOUVII$ près de la poignée.
-
67-
[page-n-68]
14
.\RNAL·COUCHARD-1.0RBI.I\NCHET
les renflemen ts de la garde etaient porteurs de 2 outres riveh de Choque côté, de
même caracteristiques que ceux de 10 soie.
la lome est étroite, tres légérement renflée dons son dernier tiers (Iorgeu, 31'5 mm.
con tre 21 mm. Ci l'étranglement de base). Pointe osse;t fine, renforcée ou centre. So
section présente une epoisseur rno:
La piè
orc esl encore visible entre les deu)( Irous superi eurs.
Le Honchont ne possède pos les nons habituels oux lomes Hallstattiennes 01,1 déporl
de la lame.
,
•
u,.
Fig. 4.-Epée en bronze du Iype d'E rbcnhdm de Roucadou r.
les êpoulemenls de la OOse de la garde so nt nettement plus obliques que ceux des
ipêes du Hallstatt. Morphologiquement l'orme pourroit étre c lossée ô l'eidréme lin du
Bron:r.e, encore que 1 lom e §Oit plutô t euoite.
0
le poids OC luel de 10 pièce est de 490 grs. Elle es t dons un parfai t é lot de conserv otion si "on excepte une ottaque de corrosion aUlour des t rous de rivets.
les êpêes du type Erbenheim son t connues depuis long temps, Oêchelelle (Manuel,
oppendice 4, num 34) en avoit publié une. J. D. Cowen (8) dons son travail Sur tes
(8) J. D. CQWEN: "Einführung in die Gcschichle de r bronzen.:n Grifb.ungenschwerl
in SüddculSchland", 36 Beridu der Romisch-Germarmischen Kominion, 1955, p. 52.
-68-
[page-n-69]
CilOTI'E DI! ROlIC.\OOUR
15
~es
en a fai t une élude exhoustive. /1 en comple 21 pOur l'Europe cen tro·occidentale
dont l,ois 5eulm.ent pour la F,once. Une provenan t d!!'!i drOQOgI!'!i de la Seine li Paris, une
ou tfl prOYient dfl dragages de la Saône aux envi,on~ de ChlIloru sur SaOne, une troisième
provien t du cOr'l(] l de la Haute saOne à Vilry-Ie- Fronçois (Morne).
Dans sa tnèse, J . P. Millolle (9) cile un Qua trième exemplaire provenon t de Anse
(Rhône). l'épée de Roucadour serai t donc la cinquième trouvée en Fronce. Au con t.oire
du OUlres Qui sanl groupées do ns l' Esl de la F.ance, la nol.e n t en posi tion la plus
excenl,lque à l'Ou!!'!i1 de l' Europe Iy compris l'Angleterre) et pou. être plus précis ou
Sud-Ouesl. Pour trouver la plus proche, il fOUT compler environ 270 km. ta vol d'oiseau.
C'u t peu de cnose li cOlé de ce rloines pièces isolees il des ce ntaines de kilomèT res, comme
celle de la Hongrie ou un ou tre Meklenbu.g·Schweri n.
Sa do ta tion es t Irès précise, ell e OppOr tienT ou Hollstoltien A ancien de Reinecke qui
correspond bien o u Cnomps d'Ur nes II de W. Klmm ig. L'abondanCe de ce lle civilisation
dons 10 grotte montre bie n Que cette orme a é té dépoSl!e dons la grO lle ta l'époque
op tima de son occupa tion.
BRASSARD
Ce tt e pièce magnifique e$! ainsi dénOmmès cor il parait di ff icile de lui I rO\l~e. une
oulre dhigno tion. Ses dimemions impor tan tes laiMent présumer Que son propriétaire
pQ!;sédait un physiq ue ne tt eme nt ou-dessus de la moyenne ...
Ce brassard camp.end 25 anneaU)( de bron ze, tous coulés dons le même moule,
oMemblés po, Irais tiges de 1er les Traversant TOUS dons du oeille ts et fermés por une
barrelle égaleme nl en bronze.
L'ensemble presente Un diamètre ex lérieur moyen de 120 mm., intérieur moyen de
109 mm. el une hauteur 0 la barrette de 135 mm. le poids de la pièce !!'!il oc tuellemen t
de 1.565 g.ammes Iii manque un segment d'anneau devont reprhenter 20 gl. environ).
a) " n,ulo u•. 115 ont une section carrêe aux ongles arrondis. Trois bossages perces
Laissent le possage il dn liges de fer de 3 mm. de diamè tre. Ces bossages 5O<1t ai nsi
rêpo.tis: un de choque c61e de la barrelle, Ca 29 mm. et 25'5 mm. de l'axe; le troisième
élon t dîomttrolemen t oppose ta la borrelte. Toujou.s symè t,iquemenT po, ,apport ta elle
nous rencontrons des dents T
riangulaires aimi répor ti!!'!i: 3-4-5-4-5·2, chaque groupe
!.époré de l'au tre por un !!'!ipoce de longyeur varian t ég-olemenl symé triqueme nt et donnan t
en mlilimèlre: 7 _I I .1 '.11_7, chaque éléme nt présenle la morQUe des val~es du mou le
o l'in trodos alari que l'extrados !!'!il arrondi el ne présenle plus d'engin vi fs. l 'èpaisseur
d'un ~Iémen t es t de l'ordre de 6 mm. moximun el 5'5 mm. m;nimun . Choque pièce se lermine po, deux tenons qui s'embailen t dans les rainures de la barretle.
b) Saffette. Pièce en bronze, proboblemen t forgée, d 'une longueur de 135 mm. et
d'une largeur de 17'5 mm. DeUJC rai nures lotérales .eçoivent les tenons des e.trêmilés des
onneOUIll qu'elles maint ienne nt. Quai re rai nures parall~ l es décoren t la pièce ta l'elll térieul .
c) Til" d' alu mblog". En fe r, d' ... n diamètre proboble de l'ard re de 3 mm., eUes
sonl réduites ta l'éla t d'Olll'fde et sont brisées entre choque anneau.
A lil rt comporo t if nous présentons Ipl. III, nUm. 3) un brassor d en bronze ta 7 elé·
ments assembles eUIll auss i par une barretle à décor longitudinal. Ce tt e pièce provien t
des fouilles de E. Brugères ( 1890) ou tu mulus de St . Ybard en Corrèze. (PièCe actue l·
lernent visible au Musée de St . Germai n en Laye. Mou lage au Musee de Brive). les anneaUK
ont un déco. de godrons séporés pol des "pla ts" Irés finement ralnurès. Notre collègue
J . Mi llo tl e assimile ce type d'ornement ou Lounocie n (l OI. Un bronor d iden lique a é té
(9) J. P . MI L L OTfE ; " Le Jura CI les plaines de la Saône aux IgCi de, me taux" Annales lill mires de l'U niversite de Besançon, val. 59 (Archeologie 16). Pari, 1963. A notre
e~e ,'en _iOUle un lat de 3 riVtTS en branu, forges. Section 2'5 )( 3 mm., longue un,
18'5·20 el 20'5 mm. Ces ri vell furem dêcauvens, plr la sui te, • l'end rail où giui t l'cp«
prtddemmcnt enlevee.
L. ARMA N D CALLIAT : " T rouvailles archéologiques dan' 1. Saône à Anse: ( Rh6nt)".
Gallia XV, 1. Paris, 1957, p. 128, fig. 2, nÛffi. 2.
(10) J. P. M I LL01TE : " L a place d u M assif Ce ntral dans la France Praloo isToriquc:".
Bullelin de la Societe Prehislarique F rançaise, LX, Paris 1963, p. 663 CI SIl, (\'oir p. 684).
69-
[page-n-70]
16
ARNAL.cOUC HARo-LOIiDLANCIiET
tro .... ve pa r H. Oelpo, te dons Un tu mu lus de Mons (Contol) mOis ne comporle que 6
anneaux rassemb lés por une borre tt e à doub le rainu re. Un troisième es t signalé por
Coffyn (1 1) Il n'en reste que des fragm en ts de brocelels sur un morceau de barre n e.
NOIre bro55ord, de d imensions beaucoup plus impor tant es e n fait u n obje t excep+
tionnel (fig. 5. pl. III , 1 el2).
Il fo l$Oi l por lie du d épôt de 10 cochett e du "locus" 1 do", l'ensemble paroit devoir
dOler du I/Illeme siècle avan t J . C. d'après J. Arnal. J. P. Mitlalll!, pour un materiel
identique, pe nse à le rottacher ou HoUs lon 1 de Dech.ele tl e ou C de Rei necke. Il es!
toujours dél h:o t de preciser une do te povr Un dép6t hors s trati graphie comme ,'est le
cos
che~
nous.
Fig. 5.-Bra~satd en brome l éléments Bss.cmblés; Hallstatt C de Roucadour. A gauche:
vue cn I!ll!va tion du brassard avec la mrrelte d'assembla ge. A droit: vue en plan d'un
éll!ment Ivee délails de1 assemblages (ba rrette en branle • double ninure el J liges
d'assemblage en fer).
ANNEAUX ISOLES. (Fig. 8, num. I}.
Un onneou de bronze provien t du mém e moule q ue eeUK du brossord à 25 éléments,
tous identiques à celui-ci. Il pOssède oussi les res tes des Irais liges de fer qui probablement ]' assemblaien' ou/( OUl res éléments, repllque du brossard préci te. Toulefols CC I
onneou Isole est plus " neuf", à ongles vifs, sons usure ni pOline d'usage. En oulre il eS I
déformé, replié sur lui-même comme pour s'odopter à un lour de bras plus m ince (encore
que Ires confortoble). Poids ot tue1 60 gr.
Dcux onneaUK de fer, Irél; oqt 0
pieee de bron%C. Un légcr choc, occidentel, les en 0 séparÎls, prouvont d 'oill eurs qu'i l n'y
ovoit pos de ropport entre ces pieces, leur conlOCI e tonl le foit d' un pur l>asord.
( 11) Aimablemen t communiqul! par notre /lmi Conyn. Pièce au musee de Li bourne
(G ironde).
-
70 -
[page-n-71]
17
GROTTE DE ROUCAOOUR
-,
.,
,t.
1
U
1
3
FiS. 6.-0bjtlS divcn de Roucadour. 1: Braçclet en bronze l lampons. 2 el 3: Bncelels
en bronze l godrons.
-
71 -
[page-n-72]
18
AlINAL-COUOIARD-LOII.DLANCIlET
BRACELET A GODRONS. (Fig. 6, nUm. 2, pl. IV, nÛffl. 1) .
Pièce en bronce parfaitement conservée, peu oxydée. Diamètre moyen i"lëdw, 60
mm., diamè tre elttérieur moyen 73'5 mm., largeur moyenne 11 mm. Ce Dro<:elet est
décore par 20 godrons 5êporês à leur jOr'IClion $U, l'anneau par un COUr! lntervolll! d' un
millimè tre SOIJligné par 2 rainures légêremel'll obliques. L'intérieu, du brocelet pl'ésente
des orèles "douces", Celle pièce est d'u" poids oc tu el de 81'S gr.
BRACELET A GODRONS. (Fig. 6, num. 3, pl. IV, num. 2).
En bronze, de même décoration que le nUm. 2 mois tes godrons ne sont pas séparés
par des inte,volles.
Ces éléments décoratifs sont Ou nombre de 24 (nOlons ou passoge 10 répé tit ion de
nombre poirs). Dlomètre moyen intérieur 6 1 mm. , eidérieur 73'S mm., lorgeur moyenne
8'25 mm. Même osp~t que le num. 2. Poids a~t uel 58'9 gr.
Nous citons encore l'excellente publica tion de J. P. Millo tt e (12} Qui associe ~es
parures au Hallstatt 1. La presen~e de ~es objets à R ou~odou' augmente vers le Sud-Ouest
l'ol'e de répar tition Qu'il Indique.
Un bracele t à décoration identique, mois ~reux, est signale pa, no tre ~o llègue (13) et
compo, te 2 perforations pot.Ir un assemblage en "man~hette de plusieurs éléments".
L'un de f\OUS présente un élément de brocelet (OIJ de brassard} en bronz.e p,avenant
du dép6t de la Croix de Mus (Héroult}. Cette piè~l!, d'un dé~or à ~6t es trés rapProchéH
posséde aussi des ren flements à perfora tions d'assemblage ve rtical. De petite dimensions
~m. de d iamè t'e environ} elle s'ossocie aux bracelets alors que sa technique la rapproche de nOtre brossard à 25 élémen ts (l'l} . Il serai t trés in térénan t de re~hercher la
répartition de ce type de bracelet en EurOpe, ~ela dépasse le ~adre de ce t article.
n
TORQUE. (Fig. 8, nUm. 2/.
Des tinée 0 priori à suppOrter des éh~menh de parure, cette p l é~e affe~ te la forme
d'un cercle Irrégulier, non ferme, dont les ext rémi tés sont lerminées po: 2 ~rochets.
Celte pièce est const ituée por un fil de bronz.e d'une diamètre moyen de 3'3 mm. y
compris couche d'Oxyde.
La pièce est brisée an~iennllfllent en 4 Ironçons, trés aKyd.i!e et pèse ac tuellement 33 gr.
EP INGLE A ANNEAU. (Fig. 7, num. 5, pl. III , num. 'l}.
Jolie pliee porfaitemenl conservée el ci p~inll recOlJverle d'oxyde pui$Que le bro nze
apparail ci peu prés porlaut. Longueur 101 mm., section variant de carrée ci cyUndrique
avec un diamét,e moyen de 2 mm. Pointe "mousse", tite ~arree aplatie et enroulée
sur elle-même e t emprisonnant un anneau brisé de 14 mm. de diamètre exlerieu r el
constitué par un fil de bronze.
L'aiguille, également en bronze, y COmpris l'anneau ~5e actuellement 5 ur.
HAC HE EN FER . (Fig. 7, nUm. 4).
Reste d'une belle hoche en fer ci ailerons. Le taillant a disparu, brisé. La dou ille
d'emmanchement est réalisée por replioge des 2 ailerons soud.i5 par rapprochement, ci
l'enclume et ci chaud. Longueur de la douille 54 mm., dimensions intérieure max i.
(12)
(I3)
p. 41.
Voir note 10.
J.
MlLLOTTE: "Une antiquc voie de passalc". Areheoloaie, man--avril 1965,
(14) A. SOUTOU et J. ARNAL: "Le Clmene de fondeur de la Û'OiJ: de Mus, Murviel-Ies-Bèl.ien (Henlult) et la datation du Launacien" BuUelin du Musée d'Anthropologie
Prehisloriquo: de Monaco, 10. Monaco, 1963, p. 173.
-72 -
[page-n-73]
l'
GROTTE DE IIOUCAOOUR
30 mm. x 21 mm. Lorgeur du lomon! ô 10 frOC lure : 50 mm., épaisseu r 5 mm. PO ids
ocluel 220 g r.
BRACELET A TAMPONS. (Fig. 6 , nUm. 1 el pl. IV, nUm. 31.
Trés belle pike de bron ze parfoltemenT conservee. Diomèt res ex térieurs 74 'S mm.
e t 61'S mm. Grosseur moy enne de l'onneau 6'2 mm., seCTion trionguloire orrondie.
L'exterieur es! Ires sommoiremen T décore por de légè res encoches porollèles groupées pO r
e lémen ts de 2, 3, 4 GY 5. Les TOmpOnS sonT triongu loires 6 orê Tes tres " douces" .
L'on neou presenle une troce impor tonTe d'oxyde de fer. Poids octuel de 10 p'k. 65 gr.
5
Fig. 7.-0bjcu divcn dc Roucadour. 4: Hach e en fer. 5: Epinitle en bronze' lçle cnrouIte et anneau. 6; Anneau en bronze moulé, dêcort, de $!Clion IOla ngique. 7: Ensemble de 2 anneaux en bronze moulé. 8: En ~ mble de 4 annel Ull en ru de bronze ou
mou lt (cclui du bu).
ANNEAUX EN BRONZE. (Fig. 7) .
Ce 101 comprend les pikes de bronze suivantes:
0 ) Un grond onneou d'un diornèt re e~Térieu r de 32 mm., ou cercle pre'Que pO, fo it,
, 'olisé OVK un fil de section losongique de 1'5 Il 2'2 mm. Grosse oxydotion il 10 SOIIdure
ovee trace de fe r. Lo pièce est décorée e~térieurement pOr des coches sur les 2 foces
obliques de " anneau, c~te e~terne . Poids 2' 3 g r. (nûm 61.
-73-
l'
[page-n-74]
20
ARNAL-COUCHARD-LORBLANCHET
b) Un anneou en fil de bronze de 2 mm., d'un diamètre extérieur de 26'5 mm.
retient 3 anneoux dont les diamètres extérieurs sont respectivoment de 8'5 mm ., 10 mm.
et J 5 mm, Les deux plus petits sont réalisés maladroitement avec un fil d" bronze de
2 à 2'5 mm. d e diamètre; le plus grand est une pièce moulée, non ébarbée et dont
les volves du moule ne correspondaien t pos exactement ou mOment de la cou lée. Poid s
de l'ensemble 4'7 gr. (num. 8).
e) Deux anneoux entrelacés, l'un, épais, de section losongique de 3'6 x 4 mm. avec
un diamètre extérieur de 19'2 mm. est une pièc~ coulée; l'outre est réalisé ovec un fil
de 2 mm., ovec un diamètre extérieur de 22 mm. Décorotion de coches obliques uniquement sur le deuxième anneau, côté extérieur. Poids de l'ensemble 5'1 gr. (nÛm. 7) .
•
Fig. 8.-1: Elémcm de brassard en bronze avec 2 anneaux de fer accolés. 2: Torque
en bronze.
-
74-
[page-n-75]
GROTTE DE ROUCAOOUR
21
dl Un lot de 3 petits anneaux mou lês, ide ntiques, de 1,,'5 (115'5 mm. de diamètres
elClêriNrs, de sec tion plate de 1'5 IC 1 mm. Quelqu es Iraces d'olCyde de fer. Le bronze
pur apparai t e ntre des ploques de pOline et d'oxyde. Poidi d'une pi ke 0'5 gr. (pl. IV,
numé ro 41.
el Anneau de 19 mm. de d iamè tre ex térieur, en fil de 2 mm. ovec pralubêrence
d'oxyde de fer diamèlralemen l opposée (1 la fermetu re. Celle-ci p!'ésenle un arrond i sur
les 2 extrémi té s du fi l comme pour facililer une entrée (pl. IV, numéro 'Il.
AI GUII.LE ENROULEE. (PI. III , nûm. 51 .
Longue aiguille en bronze, so ns têl e, enroulée en 2 spires farmonl un anneau de
24 mm. de diomll tre eKlé ri eur moyen. Le diam etre moyen du fil es t de 1'5 mm . Poids
ac tu el 2'5 gr.
DIVERS
Un 101 mO lériel en Irés mouvais élOI ne figu re pas dons nos iIIuslra llons. Nous,
nous bornons (1 en donner un inv enta ire.
al
Pendentif
Composé de 3 ou " anneaux de fer liés les un s OUIC aulres, ce tl e pillce nous est
parvenue dons un êlal d'oxydai ion comple te.
L'un des anneaux, plus large, possédait un oeille t auquel se ratlochoi t une fine
choine tl e de bronz e. Une dent de coni, I.. pus (canine) compléloil "ensemble. Ce tt e
den t, perfOtI!e (1 la roc lne suivanl une mode Irés ancienne devail elre enlilée sur un
anneau en fer (1 en juger por les res tes d'oxyde inclus dons la perforation. Tout efois des
trOC&$ ve rtes Indiquent un voisinage avec du bronze, peu t-etre celu i de la chl1inetl e.
L&$ anneoux de fer sont rêolisês respec tivemen t avec des fils de 2 0 5 mm. de
grosseur 0 l'exception de l'un d'eux e n lôle de 1 (1 12 mm. de largeur.
La chol nette a conservé 5 maillons, chacun de 2 <3 3 mm. de diamet re exterieur. Cet
ensemble devait décorer un brocelet simple en fer et pèse ac tuellement 14 gr.
bl
"'nneGu de fe,
Rédu il 0 si x segmenls, ce t anneau deva il ovoir un diam;lre exlérieur compris en tre
130 el 150 mm. Le métal es t dédu it <3 l'é lat d'oxyde e l il n'est pas exclu que le feu
n'oit pas eu <3 Intervenir dons 10 destruction de 10 pièce Qu i présente des boursouflures
de scOties.
Le fil devait ovolr une grosseur moxi de 5 mm. Poids ocluel 40 gr.
cl
BrGcelel de fe,
Gros bracelet en fer, Irés oxyde. Devoit pOsséder des tampon s au..: IIKlrêmités. Un
" copea u" de cuivre enroulé en spirole es t adhérent à 10 piece. Nous estimons que 10
grosseur maxlmo du bracelet é tai t de " ordre de 6 0 1 mm., le grond diomèlre exlérieur
80 mm., le pe tit 13 mm. Poids ac luel 55 gr.
dl
Ânrleoll de bron ..
Anneau trés
extérieur moyen
Une large toc he
ferme tu re. Poids
e)
simple, confeclionné avec un fil de 2'3 mm. de g,osseur. Diomê lre
2 5 mm. L'elC térieur est décoré po, de nombreuses encoches porollilles.
d'olCyde de fer se remorque $ur la partie diomb trolemenl OPpas4!e à 10
oc tuel 2'5 g r.
Tôle de brorllle
Deux fragmen ts de tôle de bronze de 6-10 <3 8-10 de millimètre d'êpoisseur et
mesure nt respec tivement 21 IC 15 mm. et 53 x 14 mm. Poids actuel: 2'9 gr. el 1'5 gr.
H
Copeou" d, broue
Ce lo t est composê de 4 "copeaux" de bron ze e nroulêl en $piroles três set,ées.
Il s'agi t en fa it d'une m ince bonde de mêlai, de 1'5 0 2 mm. de lorgeur et de
2 '5- 10 mm. d'époisseur. Poids moyen d' une pl~ce 0'3 gr.
-
75 -
[page-n-76]
g)
Situle
En lai t il ne s'agi t Que d ' un cercle, d ernier veuige de l'objet dispal u. la pièce est
en tôle de le i ballu, de 0'25 mm. de diamèt re intérieur 0 rebord choudranné de 4 0
5 mm. de débord eme nt vers l'exterieur. la naut eu r act ue lle du ce rcle es! d e <15 mm. e n
moyenne et l'épaisseur a pparente de 4 0 5-1 0 mm. l e corps d isparu de la si Iule é tait
e n tôle de bran:.e. Il n'en subsis te que quelques frogme nts rivés à cha ud pOl k ra5ement
de rive ts e n fer. Ceux -ci son t au nombre de 21 . l e ce, cle e ta it fermé par recouvremen t e t
rivure à d eux gros rive ts en fer sert is à chaud.
Un ur tai n nombre de trous sons rivets se remorquent legèrement ou dessous de la
lig ne de rivure d e la tôle d e br onze. Celle de rn ière n' a pas d ispOru par corrosion mo is
a été d écoupée l'le la issa"t en place que les lambeaux re tenus sous q uelques rive ts.
l a par t ie en fer es t trés pxydee mols prèsent e des ;to"es trés bien co" servées.
Quelques scories ferrugi neuses 5
0"' coll ées à l'extér ieur de la pièce.
hl
Objet. di.efl en fe r
Ces ob jets, provie""ent d e la gal erie à pei ntures. 11 m'en a ete remis quat re. Deux
sonl d es ge"res de clous ou de b roches d e 6 e l 11 cm . de long. Un troisième es l un
rivet de 3 '5 cm. e, de '1 à 5 mm de d iamèt re. l a quot rième pièce, Incomplè te, pré5l! nte
u ne forte boucle qui term ine une barlde d e mé ta l de 2 '5 cm. de largeu r percee d ' un Irou
corre fore à froid.
III
QUELQUES CERAMIQUES DE LA GROTTE DE ROUCADOUR
(Groupe de Recherche Spéléologique de St. Céré, Lot)
Tout Je long de la galerie principale et surtout à son extrém ité termÎr>ale, se trouvaient de nombreux tessons gisant en surface ent re les
blocs d'un important ébou lis. Au cours de multiples visites, tout le matériel de surface a été ramassé pour évi ter une disparition rapide car la
grotte est pillée régulièrement tous les étés par des vacanciers. Tous
ces cbj ets recueillis on t été portés il la connaissance des prèhistor iens
Qui se sont chargés de leurs études. C'est sous leur responsabi lité Que
nous présentons les objets sUÎvan ts. Toutes les céramIques ne son t pas
conl emporaines . On peut y disti nguer en gros quatre époques prinCipales :
A.-Le Bronse moyen caractérisé par des vases polypodes.
B. -Le Bronu final caractérisé par des céramiques de la civilisat ion
de'i Champs d 'Urnes.
C.-L'HaUstattien principa.lemente représent é par des fabricati ons
locales.
O.- Le Laténien, faci lement reconnpissable grâce aux gobelets à panse peignée.
-
76 -
[page-n-77]
GROTT E DE ROUCADOUR
Les quatre groupes céramiques sont constitués grôce aux comparaisons
a ....ec les tra ....aux généraux des archéologues européens, principalement les
a llemands, et a.... ec les s tratigraphies régiot)ales connues. En ,'absence de
stra t igraphie locales ou d'ensemble en milieux dos, homogénes ces attributions sont susceptibles de ré .... isions. Néanmoins, la fouille récente de la
grotte du Noyer (E;clausel, l ot) nous rendra de gral1ds se r.... ices pour
l'identifica tion des céramiques du bronze moyen; bi en qu'elle soi t encore
inéd it e, nous y feron s de nombreux emprunts. La stratigraphie de la 'grotte
de la Marsa (Beauregard, Lot) ( 15) bien que plus éloignée nous rendra
des services.
A. -LE BRONZ E MOYEN
A ('exception d'un seul tesson, tous ces fragmen ts ont éte trouves sur le 501 d e la
grolTe ou mil ie u de la go le rie principale, e t non dons l'eboulis termino l de la goler ie. Il
n'y a guere que des voses du Iype "polypode equi toin" de R. Riquet el des tessons oppartenon t à un Bronze moyen locol.
0)
Polypod es Aqllitoi ... s
Un polypode non dêcorê, larme biconique, "1 pieds. Coul eur noire, lins dêgroissonts
de ca lci te , lissage extêrieur e t intérie ur, trois boutons sur 1 carene, anse en rubon. (fig.
0
9, num II e l pl. V, num 11). Dimensions: hout. 11'5 cm. diom. à l'orilke: 16 cm.
di om. du fond : 8 cm.
Un polypode decoré. Couleur brune, lins d êgroissonts de calcaire, 3 ou 4 boU lons
doubles, longs d e 4 cm. Le déCOr exécut é sur le col avec des pe ignes à 3 ou 4 dents,
lorme des losanges SUr un e hau teur de 5 cm., 10 pieds. Dimensions: haut, 10'5 cm.
d iom . Ô ,'orifi ce : 19 cm. diom. du fond: I l cm. (fig. 9, nUm. 12 el pl. V, num. 121.
Un Irogment de fond de polypode dont il res le Irois pieds; pô le brune, dégroissonl
calCair e (pl. V, num . 14).
b)
Autres ,ee;pie ..."
- Un I.ogmenl de bord de vase beige cloi., es t ornê de fins zigzags incisés à cr u
(fig. 9, num. 13 e l pl. V, 15).
- Un fragment de bord de vose orne sous la levre d'un mince cordon impressionné
(fig. 9, num. 13 e t pl. V, 15).
- Un Irogme nt de bord de panse de vase à ressaut, ornêe de quo lre troit s eannelês
d isposés ve. ticolement en faiscea u. (Pl. V, num. 11).
- Un bord de vose br un par leu r d 'un bouton horizontal. Il es! orné sur le col d'une
sêrie de "V" couchés et imbriqués. Sur 10 ponse il po. le des trai ts obliques e n chevrons.
Ce d«ar déjà e té trouve dons la do lin e d e Roucodour el dons la grO lle du Noyer (Esclo usel, Lot). (pl. V, num. 18) .
- Un teSSOI"! de ponse à ressout , pô te beige, est orne de Quodrilloges e t de chevrons
traites ou trai t cannelé fin. (pl. VI, num . 11).
Cell e serie de vases, êtroilement opporent és oux po lypodes equiloins laissent prévoi r 10 découverte d'une ci vili sa ti On origi nole dons le deporlomenl du Lot, 10 continuolion des fouille$ de la g,o ll e du Noyer, perme ll ro de mieuK cerner celle civiliso tion e l
probablement de 1o de l inir entieremen!.
°
(15) A. GALAN: "La grone de la Marsa". Gallia_PrehiSloire, IV. Paris 1961. p.9 1.
-
77 _
[page-n-78]
24
AIIS ... L-COUCHARD-lOR8t.ANCIlET
B. -lE BRONZE FI NAL
Habituellement, on distingue Iro is phases don s le Bronze final que j'on Qualjf le d e
l, Il el III qui corresponden t en gros oux trois civi llsotions des Champs d'Urnes . Disons
lout de sui te qu'il n'y (] pas de Chomps d'Urnes III (ou Moilhocien 1 regiotlOl ou figu.
rotif stylisé) qui est carac terisé por un dëcor géométrique lOuvent aprês cuisson. Un tenon
11
•.•_ _J' ......
'
.
'-----,,,.
........
'
_.:~
"'"
Fig. 9~Cé~miquc du Bronze moyen de Roucadour . Il; V;u.e poInlOde non décoré.
IZ: Vase polypode orné. il: Fragment d e vase: polypode pl)uible pouvant être nhnmois du bronze final.
ou deuJ( d'oille urs peu convoiconts ovo ient e lé trouvés dons 10 dol ine. Dons 10 g rotte il
n'yen (] Ducun. Por contre le style 1 el Il y es t abondamment représenté.
E" gros le C. U. 1. eS! co,oc térisé tic, une céromique trés onguleuse souvent ornée
d e méplo ts clrculolres. Le C. lJ. Il mieuK connu se coroc térise par de nombreuK décors
cannelés, oppe lés godronné, connelures l ég~res lA. Sou tou) e t rill ed ware IN . K. Sond ors) et des rebords concove à l'intérieur.
78 -
[page-n-79]
GROTTE DE ROUCAOOUJt
25
Du fai t d e j'abse nce M s tratigraphie loca le celle différence est plus thêcl'ique que
prolique. Nous la maintiendrons tOUI en reconnaÎSSOn t sa fragili té.
01
Le Cho,"p. d' Urn u 1 (Bron u finol 1)
Nous nous bornerons à décrire les plus cOloc tê rÎs tiQl,les.
- Un pet it vase bkonique, fond plot, rebord pourvu d 'un mépla t lêgtlement in-
~D
3
.~""
+
•
'----------..
..
F il:. IO.-CCram ique du Bronu fina l 1 de Roucadour. 1 el 2:Vascl bk oniques EIIns d~ror .
.3: U me biconique , fond ombiliqué. 4; Vase biconique , panse biseaulée. 5; Grand
vaK .il Jevre inlerne biKIUlee.
d iné vers l'el!tetieut; lissage inl êt ietlr ct exlê.ieur, couleu r brun fonce, Hout. 6'5 cm .
d,om o à l'orifice: 9'7 cm . houl. du col 1'5 cm. mol!. d e ponse èI .3 cm. sous le rebord,
d iam. du fond" cm. Ce petit vase a étê trouvé dons l'éboulis terminal de la galer ie
pri nc ipole. (fig . 10, num. 1 e l pl. V I, nûm. 1).
- Un pelil vose biconique surboiué, bord évO$e SOrt$ col, rebord il m~lol inc line vers
-79 -
[page-n-80]
26
ARN'II.L
""",érieu" food ombiliqué, couleu, brun foncé, plIie fine, paroi mince (5 mm. ) à d égrainonl colcoire el lissage Interne el externe; HaUT. 4'3 cm. d iam. 0 l'orifice: 10'5
cm. haut. du bord 1'5 cm. Découvert QIJ mime endroit Que le précédent (fig. 10,1).
- Une pelile urne biconique. brun noir (1 l'extérieur et il "intérieur el rosâtre dons
"époisseur. pOrol mince (3 mm.), pâte fin e à dégrois.sonts micacés, surface soigneusement lissU, fond cupulé (2 cm. de diom.), Hout. 10'5 cm. diam à l'orifice: 11 cm.
d lcm à la corène: 12 cm, lorgeur du rebord: 1 cm. Découver t avec lu deux precedents (f ig . 10, num. 3).
- Un Impor tant fragment de yose biconique, plIle grossière, coo leu. brun-doir CI
,'uledeu, el brun foncé 0 l'interieur, li dég roissonls calcolre et de calcite; d écoré à
l'extérieur d'un biseau foiso n t le tour de la ponse, Q 1'5 cm. ou-dessous du rebord.
(fig. 10, nûm. 4 et pl VI, num. 4). A été trouvé vers le milieu de la galerie ptincipole
ou pied de la poroi sous un ii1rOS bloc.
- Un co l de vase, de couleur brune, lissage eKterne e t inlerne, biseauté sur le rebord in _
terne. p~ l e assez fine Q dégraissant calcaire, trouvé ou fond de la galerie principale
Q cô lé du vase num. 1. (fig. 10, num. 5 1.
b)
Champ. d' Urn u Il
- Une moi lié de bol, enlièrement reconstiluoble, brun fan c é Q l'extérieu r et
a l'Inlérieur, plIle rosée dons l'épaisseur, fins dégroissonts mkoch, rebord Inlerne Ol'né
de quatre biseoUK dominonl trois larges cannelures, fond ombiliqué, Haut. 11 cm. dim.
a l'orifice: 17 cm. du fond : 6 cm. (fig. I l, num. 6 el pl. VII, num 1).
- Un petit vase recons titu é, a caréne, pdte brun foncé, IisSOiIe externe et in lerne,
a fin dégraissant de calcaire amorphe, fond ombiliqué. Haut. 7 cm. d iom. de l'orifice
12'5 cm . d iom. du fond: 6 cm. époisseur d e la paroi 5 mm. Dkouven dons l'éboulis
finol (f ig. Il, nUm. 7).
--Un fragmenl de petite u rne biconique, col rentron l, rebord évasé concave in lerieuremenl e l biseauté pâle bien cui le, trés fine bfillommenl lissé, couleur brun noi r, orné
d e Irais larges cannelures sUr le col, et de deux minces cannelures sous le rebord et
sur la cor~ne. Trés beUe pièce, Irouvée dons l'eboulis terminol (fig. Il , nUm. 8 et
pl. VI, num. 3).
-Un fragment d'une urne sembloble, biconique, a col rentronl, rebord évasé concave, pôte épaisse de 6 mm. bfun fonce il l' interieu r el rosé dons l'epoisseur, bien
cui te à fins dégroissonts micocês. D.kor composé de deux larges cannelures enlre le
rebord et la carène. Trouvé dons ,'éboulis terminol (fig. Il , nUm. 10 et pl. VI, num. 2).
Ces deux belles pièces sont caractérist iques du brante final des polofilles. Le
Musée de Genive en possède una gronde quantité don s ses vitrines el dons ses tiroirs.
O'outrH urnes similaires provenant des pa lafittes fronçais sont eKposées ou Musée SI.
Germain. Dons les palafittes suisses, cerloins sont ornés de gravures el pauroient oportenir ou Bronze final 111. (C. U. 3).
- Un fragment d'urne biconique de plus gronde taille attribuable ou méme Iype
bien qu'il soit incomplét, couleur brune, lissage exlerne e l In terne, dégroissonts de calcaire, est décoré sur le col rentrant de deuK faisceaux d e troi s cannelures. Trouvé dons
l'éboulis terminal (f ig. I I, num 9 ).
-Plusieurs outres tessons de recipi en ts de la meme civilisa tion gisoient dons l'eboulis terminal. Ils font double emploi avec ceux que nous avons d kri t (pl. VI, num. 6
(, ID et 13) . Nous meltrons il port un fragment a cann elu res légères obliques (pl. VI,
nUm. 12) typique du Champs d'Urnes II.
-Un fragment de coupe-couverde, fond omblliq ue, prof il conique, rebord anguleux à biseouK multiples; orne de trois cannelures circulaires oulour de l'ombilic, couleur bfun noir, pbte lissee (pl. V I, nu m. 5 ).
En l'absence de tOUt décor gravé oprés cuiss.an, il est impossib le d 'all ribuer un seul
de ces less.ans ou Bronze final III , bien que les fOtmll$ de ces d ifférent s stades se
compen'trenl, n'é tant individualisé que por quelques d é lOils de forme ou de décor.
En fait, celle constatation n'a rien de surprenant, la première époque des Champs
d'Urnes, dont la ptésence a été niee por W. Kimm ig, en Fronce (16), ne SI Irouve pas
don s des cimetières de Champs d'Urnes, mois tous simplement dons les grolles, et cela
dons lout le midi d e la Fronce. Nous reviendrons sur ce sujet tris important.
( 16) W. KIMMIG: "Où en en la civililltion de~ Otampl d 'Urnes en France, princip:llcmenl dans l'En?". Revue Archeologique de l'Esl, Il. Paris 1951, p. 66.
-
80-
[page-n-81]
GROTTE DE ROUCADOUR
27
C._LA CERAMIQUE H ALLSTATTIENNE
De nombreuK fragments, découverts li l'eKtrém; té de la galerie principale, appar t;en~
nent ou premier âge du Fer. Ils se distinguent nettemen t de la vaisselle des Champ.
7
.
,
., .
~,.",
Fig. 1l .-CCramique du BroIUC: final II de Roucadour. 6: Va$! cannelé intérieurement.
7: VISe ca réné. 8 et 10: Urnes b iconiques cannelm. 9: Fragment de va$! calUlelé.
d'Urnes par la grossière té de la pôle (sauf de beUes eKct!Pt jons) por la plus gronde dimension des récipients e t par un décor généralemen t frustre.
Il es t tout efois possible que quelques céramiques grossiéres soien t plus anciennes,
nous les dossons dons l'hollstallien faute de strotigraphi, locale,
-81 Il
[page-n-82]
18
,\RS.4.I.-COUCII ... RO-LORBLA~CIIET
C•••ctê.ittiquci
La pôle U I gênerolement plus grossie.", plus rpoisse (1 à 2 cm .), 50n dég, oi$S(lnl
es l con$lÎlue PO' de gros o,gÎ nS de calcoire ou de colôle, est moins b ien Cu ile el s'effr ite
focilemen t (pl. VI I. n.· 9 ). la cou leur drs vasrs eS I le plus $OUVe"' brune ou rouge brique,
mois dons les yoses piuS lu~ueu" . la couleur oolre e l ln orgiles offinéa sont plus courantes; à no' er ,'abu,",e lor luile peul-ê tre de cefo mique à décor excisé ce qui en fo it
un locies 1«01.
l u fo,", el el les diMe nlionl. Les yoses il provisions en l de g rondes d imensions, les
floncs sonl légéremenl arrond is, le bord supèrieur e l le fond plols. ecr l oi ns rkipie"ts
(1 col plus é troit Que la ponse pourraien t représenter des sortes d'omphore (pl. VII , n.- 10) .
Plus .ores ~n l les bords il fond plot eT les coupes coniques ta pied onnulaire (pl. VII,
n.· 8). Les récipients p lus luxueu x son l les coupes t a rénées omb iliquées ou non (p1. VII,
n.· 2). Les coupes couvercles son l de plus gr onde taille qu'oux époques précédenTes
(fig. 12, n.O 2).
J fllcrieur
["l2.rieul'
~'_.l..-"'-~>'-"':"'-'''-
""
•
O i
1 111,
Fia 12.-Céramiq ue Hallsliuienne el de la T ène de ROUdi dour. 1 : FragmenT de coupe
ca rénée orn ee li Ja plombagine. 2: Coupe-couverclc à pied annulai re (H alls!. C ). 3: GobeleT Il panse pei griCe (La T cne).
Les d icors SO n T os§e!: ponlcu li e,s. Les impressions d,giToles y louenl un gra nd r61e,
Tanl6t a lignées sur un cordon (pl. VI I. n.- 3 a 7), Tont ô: oppliquêes $U. tOUl e la po.ai
ex térieure (pl. VIII, n.- 2 ô 4). Dons quelques cos, les impressions de doigt IOnT Impr imées
sur le bord wpo!irieur, il s'agiT p roboblement alors, d ' une j)loductiOn du Bron!:e moyen,
onocih aux polypodes (pl. VII , n.- 11 J. Les cordons imj)ll!Ssionnés de coups de spolule
-
82 -
'.
[page-n-83]
GROTTE DE ROUCAOOUIl
29
obliques (pl. VIII, n.- 5 eT 61 peuvent elre hollS T
altiens mals il n'esT pos eKclus qu'ils
saienT plU1 tardifs. Un fragment pOrte ... n debut d'eKclsion (pl. VIII , n.- Il. Certains fragments ont de simples cordons pinces.
D'outres portent $.lN la panse des lignes d'incisions (pl. VII, n .- 10).
Un seul fragmen T de coupe coninée (lig. 12, n.- 1 el pl . Vil, n.- 2) a pâte noi re,
bien cuite, soigneusemen t lissee, est ornée d'un riche décor plombaginé (ou graphite)
fait de dessins géomé triques grillagés sur les de ... K faces .
Toute celte céramique hollstottien ne est identique à celles qu'Armand Viré et André
Nlederlender découvrirent dons les grottes, les t... mu lus et les habi ta ts de plein air du
COU1se de Gramat (11) . CiTons noTammenT, les Igues de Mognagues, le Cu:r.oul des
Brosconnies e t les tumulus de la Cave. La doline mème a dorlné des tessons semblables,
mois contenaien t aussi, quelques tessons de Chomps d'Urnes III , des vases eKclsés du
Brom:e moyen e t hallstattiens, de petits frogmenls de céramique peinte, qui sont absen ts
de la caverne.
D.---CERAMIQUE DE LA TENE
La présence de celle période est alles tee avec certitude par des fragments de gobele ts de fOrme grossièremenT bkonique, a col lisse, et a ponse peig née. La pâte est one:r.
grossière, mols troh dure grace a une eKceliente cuisson (pl. V III , 8 et 9 el fig. 12, n.- 3) .
Ces gobele ts sonl un fossile direc teur OIlOnl du Vlème siècle oYant J . C. a l'époque golloromoine et même en pleine êpoque romoine. On en 0 rrouve en plusieurs endroits de
10 coverne.
Leu r $Ofl t contemporains, quelques gronds réci pients ornés de cordons à Impressions
de spo tul e obliq ...es. hérites de l'hollstollien.
Enfin, les fossiles les plus récent son! représentés pOt des fragments d'omphores
gallo- romaines.
E.-06JETS DIVERS
Un fragment de bracelet de bron:r.e (pl. VI , n.- 15) mol conservé, percé d·... n trou circuloire. Celte perforolion roppelle celle du grOUpe de bracelets découvert dons 1 golerie
0
aux grovu,es rupestres.
Un tige a deuK pointes en bron:r.e (pl. VI. n.- 16).
Un oiguisoir e n grès fin (pl . VI, n.- 141. Tous ces obiets on t été trouvés dons la gole rie
ptlnclpole.
IV
COMMENTAIRES SUR LA GROTTE DE ROUCADOUR
Concl ure est trés souvent diHiciJe en archéologie préhistorique .
Dans le cas présent, en l'absence de fou illes méthodiques et m~me
de simp.les sondages conduits scientifiquement, il est impossi ble d'aborder le chapi tre d es concl usions.
Toutefois "abondance et la Qualité du matériel Que nous avons exa-
( 17) A. VIRE: "FauiUes de M . A. Niederlendcr dans les mmulus Ct dolmens de la
gue de Rocamadour". Congr~s de la Société Prehistorique Fral'lÇ1tise, Paris 1911, p. 393.
-83-
[page-n-84]
JO
ARNAI.-COUCHAJtD-LORBUI'ICHET
miné et nos constatations personnelles sur place permettent Quelques
commentaires.
Les figurations de la «salle des peintures», êtudiéer. par J'abbé Glory,
indiquent que Roucadour fut fréquent é des le Pa léoli thique Supérieur (se.
Ion A. Glory : Aurignacien II / II I et peut-êt re Gravettien) (18) .
Comme A. Glary, nous pensons que des fou illes en profondeur, tant
dans la zone des figurations que dans la premiére part ie de la g rande
grotte, risqueraient de préciser ce qui s'est passé au Paléolithique. Roucadour est -il un lieu seul ement rituel, ou fut -il aussi un habitat?
Si J'on re lient Je choix du .li eu pour l'accomplissement de rites trib.aux
(Glary di"it) la grotte devient le pOjnt le plus important du complexe
géog raphique et géolog ique (doline-cavité».
Le grand effond rement qui a obstrué l'en t rée de la «salle des peinturcs» date vraissemblablement de l'extréme fin du Paléolithique Supérieur. C'es t &:mc SO:.J S l'éboulis que peuven t se t rouve r des couches paléoli thique à Roucadour.
En tout éta t de cause, les premiers occupant; cornus de la doline
vinrent aprés le grand effondrement.
l es trava ux de A. NiederJender dont nous devons la publication à
l'un de nous (J. Arnal) ( t 9) nous si tuent cette première occupation au
débu t du 4ème millénaire.
A cette époque, du complexe «doli ne-cavi té», où tut le centre d 'i nt ~ rét :' Pourquoi ce tte doline fui -elle choisie plutôt que ses voisines? Nous
pensons que le centre d'i ntérêt est encore la cavite mais une a ut re ra ison
que la précédente se fait jou r à la lum ière de nos dernières observa tions.
Nous avons constaté l'i nstallat ion des hommes dans la cavit é depuis
le bas du grand éboulis jusque sur les pentes du fond (foyers) . Un sen t ie r a,
pendant des millénaires, frayé sa voie à travers les ébou lis, déplaçant des
blo:!: et compac tant la pierrai lle.
Là encore, l'absence de fouille ne nous renseigne pas sur les dépôts
des premiers horizons néolithiques. Quelques rares tessons chasséens
prouvent cependan t que, au moins à cette époque, " homme s'est hasardé
jusqu'au fond de la grande sa lle.
Dés cette époque, nous pouvons affirmer que la ((salle de Ja Grande
(1 8) }. Q)uchard a effeclue un c;enain nombre de PholOif'llphies dei empreintes el des
projeelions de glaiu, li la demande de l'Ab~ Glory. Cc rUI, hélas, notre dernie re collaboJ ~ I ",," cl relll"OlUee, l'AbUé devant u<>uver la mort peu prh dan. UII 1tf;c;K1ent Je vûitu ...,.
U IIC courte communkalion de l'Abbt Glory rtsume les dKo\lvCflel el UI travaux l Rouc;adour: " La grone de Roucadour, Loi". Bulletin do.: Ja Socitlt PrehiSIOI'ique Fra nçaiu .
C. R S. M. tlum. 7, OClobre 1964, p. OLXVI il UX1X, 1 rig.
(19)
Voir no!e 1.
-
84 -
[page-n-85]
GR OTTE DE ROUCADOUR
31
Colonne)), ou se t rouvent du reste les foyers les pl us vas tes et les plus
nombreux, fut fréquentée sans in terruption jusqu'au Ga llo-Romain. Ce tte
dernière époque, de durée assez imprécise à Roucadour, semble clore
l'activi té humaine dans la cavité.
l 'examen des dolines envi ronnantes n' est pas t rès encouragean t sur
les possibilités d'existence de poi nts d'eau . Or la cavité de Roucadour
en est encore pourvue (2 lacs don t un prat iquement persistant) et à
l'époque où une végétat ion plus importan te f ixai t l'humidi té sur le plateau,
il est certai n q ue le niveau de ces lacs étai t encore plus élevé.
Ce point d 'eau bien protéaé et constan t a pu êt're à l'origine du peuplement de la doline.
Reste à expliQu ~r les foyers interieu rs, dont le nombre augmente au
fur e t à mesure que l'on s'éloigne de l'entrée et des «murettes».
Encore que rien ne nous y au torise, nous est imons ne pas devoir séparer les deux chos~'i.
Si l'on adme t que l'eau ai t été l' intérêt principal de la cavité, il falla it
y accéder commodemen t. le premier lac, proche de l'entrée est cOll tigü
au foyer IS et aux «enclos». le foyer est cu rieusement placé à un point
où il peut éclai rer 6 la fois le lac, les ((enclos)) e t le bas du grand ébou lis,
là où précisément, la lum iére du jour cesse de parven ir.
Ouant aux foyers du fond , ils peuven t aussi avoir i-té formés lors de
périodes d 'insécu ri té où la grotte, dans son lieu le pl us recul é, servai t
de refuge tèmporaire.
Ce genre de ref uge est aussi un piège dont on ne peut plus sort ir
si ,'assaillant s'obstine à garder l'entrée ou pénètre dans la grotte. l es
mure ttes son t-e lles les vestiges d' un embryon de for tification, t ransforman t en assomoir le bas du grand éboul is où la progression d ' un assaillan t
pouvait dé jà lui causer bien des pertes?
Si .l'on considère le relevé de M . Carrière, nous remarquons que le
fond de la grande sall e passe sous .la d oli ne voisi ne, au-dessus des foyers
3 1 et 32 . Cette doline es t aussi term inée par une profonde cavi té. Qu i
sait si, à ces époques, un passage n'existai t pas rendant une fuite possib le? Mai s le Moyen-Age et les temps modernes avec leu rs refuges et
leurs abris souterrains, souvent sans issues, nous mont rent que le «refugeSOUflciè re » n'est pas à él iminer.
Reste la possibi lité de l'uti lisat ion des disposi t ions natu relles de la
«sa li", de la Grande Colonne» comme lieu de rassembl ement pou r des
rites tribaux, les foye rs se répart issant au tour du cent re d ' intérê t qui
devient la Grande Colonne et le curieux piedestal nature l Qui la comp:ète.
-115-
[page-n-86]
32
ARNAI.-COUCIlARD-1.0RDLAtOCIIET
Quand à la sépu lture du locus 2 elle n' es t pas un fait rare au Bronze
Fina l.
La cachette pl us récen te du locus 1 a pu êt re garnie en tre le 1er âge
du Fer et le Vème siècl e (La Tène 1).
11 semble bien que son ma térie l soi t de même époque. La doline et la
grotte ont four ni des poteries du Hallstatt 1 à La Tène 1/ 11 bien en rapport avec ce depât.
Intéressante, ,la découverte de ma tériel proto-historiqut! dans la salle
des pein t ures prouve que ce tte salle était accesible à ce tte époque ma l·
gré le grand effond rement post -paléolit hique. C'est sans dou te à l'époque
du Bronze fi nal que le ca lage des blocs dangeureusemen t placé à son
entrée, a été exécuté.
• • •
Roucadour sera pour nous une occasion de passer en revue les problèmes posée par la chronologie du Bronze fina l.
Les cadres sont main tenant connus depuis longtemps. De nombreux
auteurs se sont attachés à en fixer un cadre général. Reinecke, Déchelet ~
te, N. K. $andars et W . Kimmi ng ont proposé de .. successions que nous
pouvons résumer ainsi;
Rein H ke
B.onu D
Hallsta tt A
8
C
Chronologie ob. olu e
de J. J . H.4TT (21)
et C _ 14
Kimmig (20)
c. u. 1 (Bronze
C. U. lo- 13oo 0-1200
Finol 1)
C. U. I l (B. F. 2)
C, U. II I (8. F. 31
0-1100
0-950
0 -150
Mo ilhocie n 1
2
C. U. IV (Hollsi. Il
Aprés -650, premieres importa tions d'objets du Moyen -Orien t sur le
!itt"ra l méditerranéen
Tou t ce la est parfai tement codifié en Europe cent rale e t peut faci le mer. t ê tre appliqué t; la France de l' Es t.
En France, c'est tout autre chose car nous manquons de s tratigraph ie
é talée entièrement sur cette période crucia le. Cependant, en mu.ltipli ant
les comparaisons ent re les g isements, e n étudiant la morphologie de p lus
prés, on pe ut obte ni r des résultats qui pour êt re approxima t ifs n'en sont
pas pour autant sans intérê t.
(20) Voir noie 16.
(2 1) J. J. HAIT : "Une nQuvc Ue chronologie de l'Ale d u
la Societe Prehistoriq ue Française, LVIII. Paris 196 1, p. 184.
- 86-
B rQn~e
Final". Bulletin de
[page-n-87]
GROTIl! DI! ROUCAOOUR
"
l a civil isa t ion des Champs d'Urnes, si mal nommée, a toute une ~e ri e
ce faci ès trés différ"!nts se.lon Jes rég ions. W . Kimmig a dist ingué dans
l'Oues t de l'Allemagne di ff érents faciès qu'il a appe lé, Mai n -Souabe,
Rhin-Suisse et Nord-a lpi ne. Elle ne peuvent nous servir que d e trés loin
pou r la morphologie car au cours de leurs déplacemel"'ts, une évolu tion
s'est produite dans Ici forme et .Ie décor de la céramique. Quan t aux objets
de métal, principa lemen t les épées, ils son t t rop rares pc'Ur être uti lisable
dans l' immense ma jorité des cas. Ce sont les gués des rivières qui sont Jes
gro:nds fôurn isseurs d 'épées. Tout au plus peuvent- ils nous se rvir à connaitre les points de passage des invasions e t cela même en tenant compte
des dépJacements produits par le courant des rivières qu i a entrainé en
3'1a l, armes et aut res objets.
A Roucadour, nous avons l'associat ion céramiq ue -épée de bronze, qui
donne une bonne vue su r la civilisat ion des Champs d ' Urnes.
Dans sa chronologie J . D. Cowen place les épées de~ type Erbenheim
et l etten dans le Champs d'U rnes Il (Hallstatt A) ancien. l es épées d' Hemigkofen appartiennen t au Champs d'U rnes Il moyen et celles de locras
au Champs d'Urnes Il récen t. Donc, le dépôt de la galerie des peint ures
da!era it du débu t du bronz.e f inal Il , c'est à di re en par t ie con tempora ine
du bronz.e f ina) 1 à son d écli n. Ce tte datat ion sembJe c"nveni r à .Ia céramique. Nous y avons conservé la div ision en deux époques mais cette
coupure es t trés fra~ile. En fai t si, nous comparons la céramique à celle
rle l'Ouest allemand, nous constatons que cer tai nes formes anguleuses se
rapprochent du groupe Mai n-Souabe et que même les cannelures larges
font partie de la res!-emblance. Par contre les pet ites :.Jrnes biconiques à
fond pointu ombi liqué ou non sont plus proches du groupe Rhin -Suisse
don t elles n'ont pas Il" riche décor géométrique.
Une fois de plus, on constate que Ja civi lisation de:; Champs d' Urnes
a débuté dans le M idi de la France par l'occupation des g rottes tant pour
y habiter que pou r y dépose r les inci nérat ions d e Jeur3 mor ts. Nous ne
vculons pas donner unt" liste complète des grottes habitées à cette époque
par cette civi lisa t ion. Nous citerons au hasard, la grotte d e .Ia Clapade
(Millau, Aveyron) (22). la grotte du Cimet ière et d u Hasard (Tharaux,
Gard) (23). la grotte des Cloches (St. Martin d'Ardèche) (24) et la grotte
(22) L. BALS AN et P. TEMPLE; "t.. grOlle de la Oap;de. Nêcropole de l'.... ge du
Broru.c:". Revue des M useu, rouilles CI découvulu llCheologiquu, 1930, p. 3.
(23) M . LOUIS ct SPELEO-CLUB ALES I EN; "LI arou e du Hassa rd", Etudes
Roussillollnaiscs. IV, 3/4, 1954/55, p. 193.
(24) ..... CI P. H UCHARD ct M. LO UIS; " La aroUe des Cloches". Rivim di Siudi
Liguri, XVI, 1/3, Bordiahe ra 1950, p. 133.
-
87 -
[page-n-88]
34
ARNAL-COOCIIARO·LOP.8LASCIIET
de l' Hortu$ (Valflaunes, Hérault) cette dernière ayant donné une s trat i~
graphie .
C'es t pourquoi le terme de civilisation des Champs d 'Urnes nous choque car elle désigne des gens qui, dans leur période ancienne, poUf le Mid i
de la France, n'utilisaient pas des cimetières de champs d 'urnes mais les
dépôts fun éraires en grotte . Aussi trouverions nous plus légitime de leur
donner u n nom va lable, Jorsqu'un gisement riche et bien stratif ié aura été
CQrrectement fouillé.
Roucadour fai t dé jà partie du midi d e la France. Là, les gens des
Champs d 'Urnes re.:::ents (111 et IV) y sont abondan ts et ont pu s' installe r
principalement dans les basses vallées d es fl euves et dans les ri ches pla ines du ,littoral. Nous ne les décrirons pas; leur céramique ornée aprés cuisson de représentations anima les et humaines trés styli sées son t trop connues par les fouill.e s de O. et j . Taffane. il Mailhac (Aude) (25 ) et de P.
1
Ponsich il Millas (Pyr. Or. ) (26).
Ce sont eux qu i ont bâti de grands oppidums rendus célébres par la
fou;!le et leur publ ica t ion et !:ont à l'orig ine de quelques grandes villes
(Béziers, Montpel li er ... ). En tout cas, nous ret iendrons que s'il est difficile
de subdiviser Ja civilisation des Champs d 'Urnes il ses débuts, la coupu rl!"
enl re les Champs d' Urnes anciens et récents est la chose .Ia plus évidente
qu'on puisse imagin~ :. Malgré la ressemblance globale de la céramique,
le genre de vie, Ja répartit ion sur le terrain en fait
Même dans la céramique, certaines formes sont caractéristique... La
petite urne biconi que il col rentrant et rebord évasé est absente des épo'1'Jes récentes qui son t trés .Iargement pourvues de coupes carénées sur
pied annulaire. Aux époques anciennes, le décor est limité il des méplats
et il des canne lu res normal.es ou larges tand is que les époques récentes
ont des récipien ts richement décorés aprés cuisson d e dessins géométri ques styli sés. Le méandre symétrique y joue le rôle de fossile d i r ec t e u ~.
Comme nous J'avons vu, nous n'avons pu trouver de comparaison va!abl e dans les groupes rhénans puisqu'i.1 faut prendre les formes du groupe
Main-Souabe et les formes des vases du groupe d e Rhin-Sui sse.
En France, J . J . Hatt vient de publier les fouille s d e A. Brisson (27)
(25) M. LOUIS et O. el J. TAFFANBL: "Le premier ARC du Fer LansucdOl;:icn" .
lrulitut IntctlUtional d'Etudes LiSURS. Bordigbera, 1955.
(26) P. PONSICH et A. DE POUS: "Les almps d 'Urnes de MiUn". Etudes RousliUonnaises, l, 1. 1951, p. 1.
(27) A. BRISSON et J. J. HAT!' : "Fonds de c.banes de l'Ale d u Bronze: Final et
du Premic r Age du Fer en Qampasnc". Revue Archeo1oaique de l'ES! ct du Centre-Est.,
XVII, 3/ 4. Dijon 1966, p . 165.
-
88 -
[page-n-89]
GROTTE DI! ROUCADOUR
"
e:n Champagne, et là nous sommes tou t à fait 0 l'aise. Le matériel d e Rou·
cadour est trés proche du Bronze Final lb et du Bronze Final lia des
environs d'Ecury-Ie-Repos. Il n'est jusqu'à l'épée d' Erbenheim qui ne confirme cette datat ion prec ise.
Quelques au tres epées du Bronze Final lia ont été publiées soit sou:>
le' lr .. éritable nom SOi t sans avoir été reconnues. C'est If! cas de l'épée de
Tar..1scon t rouvée dans un dragage du Rhône prés dt> ce ttt> vi lle, et déposée
au musée de St. Rémy en Provence (Bouches du Rhône) (28 ). Une autre
a été publi é<:! par J . P. MiUotte, elle a été trouvée au c')urs d'un dragage
de la basse vallée de la Saône, prés d'Anse IRhône) (29) . Une troisième
e'lfi n figure dans un des précieux catalogues adm i ~ablement illus trés par
l. Couti l qui mettait son talent de pei ntre à la disposition de la préhistoire (30) . Elle provient d'un dragage de la Sei ne à Rouen et est dépo:.sée
dans le musée de ce tte vi lie .
Cela porte à 6 le nombre des épées d'Erbenheim en France .
Les épées du Bronze Final Il moyen (de Kimm ig) ou lib de J . J . Hatt,
son t du type Hemigkofen. Nous en citerons les nouve lles découvertes qu i
viennent s'a jouter aux onze piéces déjà connues de J . D. Cowen en 1955 .
Nous commencerons par celle de Lasbordes (Ta rnl publi ée par J . lautier
(31) trouvée dans un dragage du Tarn : nous la classons dans la ca tégorie
d'Hemigkofen bien qu'on puisse aussi la rapporter au type lb de Sprockoff ce qui la re jetterait dans le C. U. lb, c'est-à-dire à une époque légèrement plus ancienne. Les autres épées publiées depuis 1955 sont : deux
dans le Loiret (dragages de . .1 Loire), un à Chécy signalé par ,'abbé Nouel
1
(32), ,'autre par F. Quatrehomme (33) à Meung sur Loire.
Prés de l'embouchure de la Loire où J. D. Cowen avai t déjà signal é
deux épées, G. Bellancourt en a découvert deux autre!. publiées pa r J.
Briard (34) . Aux cinq déjà citées nous ajouterons une a..,tre épée trouvée
à Ottmarsheim (Haut Rhin) (3 5) au cours du creusement du Grand Ca nai d'Al sace.
(28) Voir nOie 2S, tome l , p. 199.
(29) Voir note 9.
(JO) L . OOUTIL : " In ventai re ..... A. F. A. S. 1921_2. pl. S, p. 791.
(31) J. LAUTIER : " Epte de bronze de Laborde,". Bulletin de la Société PtehislorÎque Française LVIII, Paris 1961 , p. 290.
(32) A. NOUEL: "Une épé~ de bronze trouvée l Checy (Loi~t )". Bulletin de 1 50.
ciëté Prehistorique Française LVIII, Paris 1961, p. 222.
(33) F. QUATREHOMME: " Une troisi~me ~!X!e de bronze trouI'ée l MeUrl(r-sur-Loire
(Loiret)". Bulletin de la 50cÎëté Prehistorique Française, LIX, Paris 1962, p. ISO.
( 34) J. BRIARD : "Les dépô" bretons el l'ige du Bronu Atlantique". Rennes, 1965 ,
p. 186.
( 3S) 1. J. HAIT : " On manhe im". GaUia XVI , 1. Paris 1958, p. 332.
12
89-
[page-n-90]
36
APJ.lAL-COUCHA RO- LORBLA NCHI:T
Fi nalement aux 43 épées d ' Hemigkofen données par J. D. Cowen dont
11 pOUl' ,la France, nous ajouterons les 6 g lanées dans la littérat ure archéologique ce qui fait un total de 11 épées pour la France et 4 9 pour l' Europe.
Pour revenÎr aux épées du type Erbenheim, celle de la grotte de Rou -
.,
Fig. B .-Cartc de rcputil ion en Europe du épéts. Points noin: Ep«s d'Erbenhc îm.
Ccrcks Blancs: Eptu d'Hemigkoren. Les numéros oorrcli pondent 11 ceux de J. D.
(;owen, complétee pour la France. _ Eptes de ErbC'nhcim. N," 22 : Roucadour. N." 23 :
Anse (Rh6nc). N ," 24 : Tarascon (Bouche s d u Rhône). N." 25: Rouen (S cine Infé_
rieure). - Epéu de H emigkofen . N ." 44 et 45; Bellevue (Lo ire Maritime). N." 46:
Lasoordes (T arn). N ," 47: Meung su r Loire (Lo iret). Pour [cs aUlres num~ ros voi r
la ClIne dc J. D. Cowcn.
-
90-
[page-n-91]
GROTTE DE ROllCAOOUR
37
cadour est ta seu,le en France qui se trouve dans un contexte cohérent
puisque ,tes cinq autr'!s proviennent de dragages, A défaul de stratigraphie
locale, nous dirons qu'elle appartient à la phase ancienne de la civilisation
des Champs d'Urnes et si nous nous reportons â la chronologie de MüllerKarpe, de Kimmig ou de Hatt, on peut préciser qu'i.l !"agit du Bronze
Fina l lia (fig , 13) ,
Les au tres ob jets de bronze trouvés dans la caverne datent du Hallsta ttien C.
Une exception peut être fai te pour le bracelet ouvert, a tampons (fig .
6, n " 1 et pl. IV, n. O 3) qui est Laténien .
-
91 -
[page-n-92]
[page-n-93]
"
"
.
',,' 5
l
,
.,
1
3
~'--1.' - Vase' cordonJ et impre ssions d'ongle.
Z-4.- l mpresslons d 'onsll: (N éolit hique récent de Roucadour).
3.-Céramique iru::i~e & ehcvrons (Bronze moyen ).
5 - Pelit vase cyli ndrique f Ol ier (Coll. P. Andrieu ) provenant sans dou te d u niveau AI de la doline (t-;éol.
réce nt).
6.- Polypodc (Bronze moyen),
7.- Vasc biconiqu c (Chap:ps d'Urnu 1.11).
[page-n-94]
2
Il''1I11I1I11I:lpllllllllllllll''''plll
lJ
14
15
16
III
UI41511
Il" 111 1 1111 III Illql ll Il
1111
13
14
\5
1
,
Ob;eu de bronze:
l.- Plal (Champs d'Urn:; If ll ).
2.-Poluie godron né: (Champs d'Urnes I l).
::1 - Poterie graphitée (H albtall D ).
4.- G atel usé (lissoir ?).
S.- Fond circulaire perforé (Hallstatt D).
6.-Vasc de la Tene r.
7.-Fusaïole en tcrre cuit!:' dé~'(Irée (probablement
Bronze moyen).
[page-n-95]
A R NA l,- CO UCil A RD - l,OR BLANC H ET . -RI) uca don r
I.M I. TI l.
3
= -
- ,.1
4
O tlCIS d e bron:t~:
1 ~ - Brassard cn bron u il 25 éléments.
2.- · Un élément d u brasurJ de bronze
3. -Bracdel en bro nze ,k I cchn iqu~ :i. peu pres id~nl i
que provenanl du Tumulus de SI. Ybard. Co:rèz~
(Musée de SI. G~ rm ~i n en bye).
4
·- Epj ng l~ ~ n
bronze il I<: le enroulée avcc anneau de
bronze.
5.--JËpinglc cn bron~c, cnrcu l ë~ en , pir.al~
6.-8oulon plal cn bronze 9 VCC an n~au cl b.:licrc.
[page-n-96]
o
00
4
l'
'"
OrjelS de bronze:
1. ·- Bracelet en br()nzc plcin la godrons (20 bossages).
2. - Bracelet en bronze plein à godrons (24 bossages),
11
"
" " ,',
,
'
l.-Bracelet en bronze à tampons.
4 __ Lou d'anneaux en brùnu moulês ou udil~s. Ce rtains assemblés el fermés par soudure ou serra ge.
[page-n-97]
A RNA L- CO UC II A R 0 - 1, OIlB I. A NC II ET._R (l uc:\d ou r
C~ lamiquc
du Bronze moyen :
JI , 12 CI 14.-VIO!.eS po1ypOOu. 15 • 18. -VIKI du
Bron~e
moye:'! local.
[page-n-98]
>
~
Z
>
,
g
'"
g
>
~
'"
S
,
~
~
~
Z
9
~
~
o
•
•
•
~
•
•
"
~
16
Céramique de !~ civiliillolion des Champs d'Urnes and .. ns;
1 el. 4 .-Cham p~ d ' Urnes T. 2, 3 ct 5. - Champs è'Urnes l Ia. 6 à 10 CI 13.-T cl$(ln', I l .-Tcsson du
soi r. 15 -Altn c. 16.-Fragment de bncelet h~lI sl ~tticn.
Hro n~c
moyen. 12.- F ragment li ca nnelu res. 14. -A iIlUi-
~
;::
[page-n-99]
A RN A L- CO UC II AR 0 - I,ORBLA NC II ET ._R ou cado u r
LAM. VII .
,
.~
'[
,
•
J
[page-n-100]