Le site médiéval de Sant Antoni de Oliva (Valencia)
André Bazzana
Salvador Climent Maño
Pierre Guichard
[page-n-561]
ARCffiVO DE PREHISTORIA LEVANTINA
Vol. XVI (Valencia, 1981)
A. BAZZANA*, S. CUMENr* et P. GUICHARD-
{France et Espagne)
LE SITE M~DI~VAL DE SANT ANTONI
DE OLIVA (Valencia)
Cette courte note d'information est destinée a rendre compte de
l'intérét particulier des vestiges médiévaux qui subsistent sur la colline de Sant Antoni, término municipal de Oliva, province de Valencia.
On trouvera done ici les résultats d'une enquéte effectuée au printemps de 1978 en étroite collaboration avec le Servicio de Investigación Prehistórica de la Diputación Provincial de Valencia. L'inventeur du site, D. Salvador Climent, participa largement a cette recherche; c'est a lui que l'on doit le nettoyage de surface des vestiges de la
fortification médiévale et le ramassage au sol d'une grande partie des
fragments cerámiqu~s (fig. 1).
I
LE SITE DE SANT ANTONI, PREMIERE APPROCHE
Repérage et références graphiques:
Término municipal
OUVA (Valencia)
Partida
Sant Antoni
de 1'Aguila)
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..
Chargé de Recherche au C.N.R.S.
Colaborateur du S.I.P. de Valencia.
Maitre-assistant a l'Université Lyon ll.
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proximité de la Penya
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BAZZANA, CIJMENT et GUICBARD
Coordonnées U.T.M.
{30 S YJ) 487.109
Altitude
170 m
Cartes
I.G.C., 1/ 50.000 : Gandía, n. 0 796
S.G.E., 1/50.000 : Gandía, n.o 30-31
Plan
levé topographique de mai 1978 (secteurs Ouest et Sud de l'enceinte)
Depuis plusieurs années, les témoins d'une implantation humaine
sur le cerro de Sant Antoni faisaient l'objet d'une notice dans les fichiers du S.I.P. (1l; des céramiques de 1' Age du Bronze avaient été
trouvées, en prospection, par D. Domingo Fletcher, Directeur du Service. En 1976, des travaux agrícolas mirent au jour des vestiges de
constructions qui furent examinés par Salvador Climent: ils parurent
assez importants pour que le maire d' Oliva, D. Salvador Cardona Miralles, décidAt d'informer le S.I.P. Des travaux de nettoyage et des dégagements superficiels furent commencés ensuite par Salvador Climent, avec l'accord de D. Domingo Fletcher, Directeur du S.I.P., puis
poursuivis et amplifiés, avec la venue a Sant Antoni de Doña Rosa Enguix Alemany; ces travaux permirent, au cours du mois de juin de la
méme année 1976, de faire apparattre un mur d'enceinte renforcé
par des tours ou des bastions servant de contreforts, et de recueillir
un petit lot de matériel céramique, constitué principalement de fragments d' époque médiévale et, pour une plus faible part, de quelques
tessons plus anciens, d'époque protohistorique. Une breve note, publiée dans «La labor del Servicio de Investigación Prehistórica» de
1976, aux pages 69 et 70, concluait a l'existence d'un «systéme défensifmédiéval superposé a un habitat de l'Age du Bl'onze, dont il ne reste pratiquement ríen».
L'examen du lot de céramique provenant des travaux de 1976, et
conservé dans les réserves du S.I.P. au Museo de Prehistoria de Valencia, ainsi qu'une reconnaissance du site, nous ont permis de constatar le caractére assez exceptionnel de cette petite fortification médiévale.
11) Sant Antoni figure a u fi...hler du S.I.P. sous le nom de Muntanyeta de Sant Antoni ou
Castellet de Sant Antoni.
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OLIVA
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Figure l . - Site de Sant Antoni (Oliva-Valencia). Croquis des accés et carte de situation. Términos municipales: 1: MIRAMAR; 2: PII.ES; 3: ALQUERIA DE LA CONDESA; 4 : OLIVA
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4
BAZZANA, CLIMENT et GUICHARD
Sans préjuger, bien sOr, des résultats de travaux ultérieurs, qui
permettraient de se faire une opinion plus assurée, a partir d'un matériel plus abondant et de données stratigraphiques que le simple nettoyage des vestiges apparents ne pouvait fournir, il semble que l'on se
trouve en présence d'un site du haut Moyen Age, dont la durée d'occupation aurait été assez limitée, et qui ne doit pas atteindre les der. niers siécles de la période musulmane. Le site de Sant Antoni serait
done susceptible de fournir des données précieuses pour l'histoire et
1' archéologie médiévale des pays valenciens. D serait souhaitable que
le S.I.P. prenne prochainement l'initiative d' organiser une fouille
archéologique réunissant, a Sant Antóni, pro.tohistoriens et médiévistes.
II
LES VESTIGES DE CONSTRUCTIONS
A travers la végétation basse et les éboulis, un ensemble de vestiges appara.tt sur le cerro de Sant Antoni et peut étre suivi sur une assaz grande longueur. D comporte, visibles au sol aprés les premiers
travaux de nettoyage, les éléments suivants (Voir le plan des vestiges,
en figure 2):
l. Une courtine polygonale, large de 1,52 m a 1,6 1 m, a angles aigus; la partie ouest [la] ainsi que le tracé sud [lb] et une faible partie
du tracé est [le] sont assez bien conservés. Au nord et au nord-ouest,
en revanche, dans l'état actual du site, on ne releve que quelques traces des murs anciens qui devaient refermer le gisement en suivant le
relief: des dégagements sont nécessaires pour confirmer la présence
des murailles.
2. Plusieurs bastions rectangulaires, de plan barlong [2] font saillie sur 1,60 m a 1,65 m; leur largeur est de 2,50 m. Ces bastions semblent étre des constructions pleines, faisant fonction tout aussi bien de
contrefort que d'avancées permettant le flanquement des murs; lis
sont disposés sur les parties rectilignes de la courtine, jamais aproximité immédiate des angles.
3. Une entrée défendue par deux bastions est située sur la face
ouest de la construction [3] ; la fonction de passage ou d' entrée demanderait a étre confi.rmée par la fouille mais il semble que la position de ce renfoncement bastionné convienne bien pour établir un
accés relativement facile a atteindre et néanmoins protégé.
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Figure 2. - Sant Antoni. Plan des veetigea de l'encelnte m6di6vale
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BAZZANA, CI.IMENT et GUICHARD
4. Deux tours de plan circulaire ou proche du cercle flanquent les
angles sud-ouest et sud-est. La tour sud-ouest [4a] est assez bien conservée, de sorte qu'il est possible d'examiner les appareils; a comparar le mur de la courtine et celui de la tour, il n'apparatt pas de grandes différences dans le travail de la pierre ni dans les modes d'élévation des parements. n s' agit pourtant de deux constructions différentes: la tour est plaquée contre la courtine a laquelle elle se raccorde
par un contacten «coup desabre». Elle ne peut done qu'étre postérieure a la muraille mais on est incertain sur la durée séparant ces deux
phases de construction: en effet, les ressemblances -sinon les
similitudes- des appareils laisseraient penser que quelques décennies
seulement séparent leurs mises en place respectivas, ce que conflrme
!'examen de la céramique (voir ci-dessous); mais le plan circulaire des
tours [4a et b) confronté au plan barlong des bastions [2] suggére une
grande dlstance entre 1'époque d' édillcation de 1' enceinte et celle des
tours circulaires qui semblent done avoir été rajoutées a la construction primitiva.
La tour sud-est [4b] est totalement ruinée et ses structures inférieures, sans doute conservées sous les éboulis puisque des traces de
parement apparaissent en surface, n'ont pas été dégagées des amas
de pierraille.
Au total done, les vestiges de Sant Antoru dessinent un grand polygone irrégulier, d'environ 30m x 45 m dont l'intérieur paratt totalement vide, e' est-a-dire sans traces apparentes de bAtiments, du moins
a la seule observation des aspects superflciels.
L' appareil est de pierre séche, avec colmatage des interstices a
1' aide de terre, de pierraille et de blocs irréguliers. L' examen du secteur de l'entrée [3] montre que le travail de pose est, dans !'ensemble,
de médiocre qualité; les angles sont élevés avec soin a l'aide de moellons sommairement équarris mais s' embottant assez bien les uns
dans les a u tres pour assurer la solidité de la construction; les parties
rectilignes de la courtine et des bastions sont en revanche baties assez
hativement avec de gros blocs irréguliers, a peine retaillés parfois, ne
s' organisant pas en lits continus et séparés les uns des a utres par des
pierres de blocage et une terre de colmatage assez abondante (Voir en
figure 3, b, le dessin pierre a pierre du secteur sud de l'entrée). n semble que ce soit le tout-venant de la roche locale qui ait été utilisé dans
une construction rapidement édiflée et sans souci, quant aux appareils, d' une régularité architecturale qui apparatt, cependant, a !'examen du plan général.
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Figure 3.- Sant Antoni. En a: Plan et dessin pierre apierre de la tour sud ouest [4a) accolt!C ,,
l'angle de la courtine. En b: détail d'appareil du m1,1r conservé en élévation au sud de l'entrie (3J.
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BAZZANA, CLIMBNT et GUICHARD
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Figure 4
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SANT ANTONI DE OLIVA
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BAZZANA, CLIMENT et GUICHARD
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INVENTAIRE DES CERAMIQUES RECUEILLIES SUR LE SITE
On a retenu pour cette présentation les tessons dont la dimension
ou les caractéres spécifiques permettaient une description ou un dessin utilisables (figs: 4, 5 y 6).
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SANT ANTONI DB OUVA
l. CÉRAMIQUES
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A COUVERTE VERNISSÉE
l. Inv. 891.01·2. Fragment de vase ouvert: plat ou cuenco; fond é pied annulaire; pAte
dure, sans dégraissant apparent, de couleur ocre-clair; vernis épais incolore; décor in~rieur
de peinture verte et jaune sur fond blanc.
2. Inv. 891.013. Fragment de vase ouvert: plat; fond ; vernis extérieur de couleur melado et traces de vernis incolore é l'in~rieur avec décor vert sous la couverte.
3. Inv. 891.001. Fragment de vase ouvert: plat ou cuenco; bordé lévre droite; pAte dure, semblable é la pAte du n.• 1; vernis épais, in~rieur et extérieur, de couleur vert-clair, dégradé par écaillage.
4. Inv. 891.016. Deux fragments de va se ouvert: grand plat; bord é lévre é léger épaississement terminal; pAte dure, fine mais peu homogéne, de couleur gris-jaune; vemis extérieur de couleur brun-jaune avec des taches verdAtres, écaillé; é l'intérieur, coulées vernissées emmAlées sans intention figurativa, de couleurs brun-foncé, vert et noir.
5. Inv. 891 .0 17. Deux fragments de vase ouvert: plat; bord é lévre é inflex:ion exteme;
pAte dure, fine et homogéne, de couleur ocre-rose; vemis épais de couleur melado é l'extérieur; é l'in~rieur, traces d'un décor festonné de taches altemativement vertes et brunes; la
couverte vernissée a totalement disparo.
6. Inv. 891.061. Fragment de vase ouvert: plat; bordé lévre droite; pAte tendre, fine et
homogéne; vernis in~rieur et extérieur de couleur brun-jaune dégradé par trésaillage.
7. Inv. 891.014. Fragment de vase fermé: jarrita ou pichet; colé bec pincé; pAte tendre, de couleur ocre-rose; vernis in~rieur et extérieur melado.
Mis a part l'exemplaire n.o 4 (Inv. 891.016) qui pose probléme par
son décor et ne peut atre actuellement rapproché d' autres productions musulmanes occidentales, les autres céramiques étudiées présentent des caractéres·semblables aux productions de qualité, d'époque califale; les exemplaires en sont nombreux dans les collections du
Musée Municipal de Valencia. En revancha, leur présence est peu fréquente sur les sites ruraux: on n 'en connait, par exemple, qu'un seul
exemplaire sur le site de Torre Bufilla a Bétera (Valencia). Leur nombre atteste ici de l'importance du gisement et de sa richesse relative;
d' autre part, la présence a Sant Antoni de coupes et de grands plats,
dans la tradition de la céramique cordouane de luxe, permet de condure a une occupation de site dans le haut Moyen Age musulman.
2. CÉRAMiOUES COMMUNES, NON VERNISSÉES
8 et 9. Inv. 891.019 et 020. Fragments de deux vases semblables ; borda é lévre é épais:
sissement interne; le tesson n.• 9 permet une reconstitution partielle du vase; vase ouvert, en
forme de coupe; pAte dure, homogéne, de couleur ocre; dégralssant abondant et divers; dégraissant sillceux et chamotte.
10. Inv. 891.040. Fragment de vase ouvert: peut appart.enir é une forme de cazuela ou
de plat creux; bord et attache supérieure d'anse en ruban.
11. Inv. 891.0 18. Fragment de vase ouvert: coupe; bord et partie supérieure du corps
permettant une reconstitution partielle; lévre é amincissement te.rminal; P.Ate tendre, homogéne. fine, de couleur ocre-rouge ; dégraissant sillceux et chamotte.
12. Inv. 891.023. Fragment de vase ouvert: petit lebrülo ou petit cuvette; bordé lévre
é large épaississement exteme en triangle; pAte tendre, fine, de couleur ocre-brun, é nuance
noire ou grise sur la paroi interne.
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BAZZANA, CUMENT et GUICHAI\D
13. Inv. 891.060. Fragment de vase fermé: jarrita(?); bord droit et départ d'anse de
section ovale.
14 et 15. Inv. 891.009 et 059. Fragments d' anses verticales de section ovale ayant probablement appartenu a de petites jarres (jarritas) a col cyllndrique.
16. Inv. 891.026. Fragment de vase fermé : olla; bord avec lévre a intlexion externa et
attache supérieure d'anse; anse en ruban, a dépression longitudinale; pAte dure, de couleur
grise a l'intérieur et ocre-rose a J'extérieur.
17. lnv. 891.021. Fragment de vase fermé : olla; col et borda lévre a intlexion externa
se terminant en biseau; pAte dure, de couleur grise; décor d'ennelures peu marquées sur le
col.
18. Inv. 891.022. Fragment semblable au précédent; lévre amincíe par étirement et se
terminant en biseau; attache supérieure d'anse.
19, 20 et 21. Inv. 891.027, 028 et 029. Fragments sembla.bles aux précédents; lévres
sans variations d'épaisseur et se terminant en biseau.
22. Inv. 891.024. Fragment semblable aux précédents; attache supérieure d'anse; anse en ruban a amincissement longitudinal.
23. Inv. 891.062. Ensemble de fragm!lnts permettant la reconstitution partielle d'un
vase fermé: olla; haut de panse et col, avec anse de section platea double aminclssement longitudinal; lévre a intlexion externa se terminant en biseau; pAte dure, fine, de couleur ocrerose; dégraissant a grains irrégullers; décor d'ennelures sur le col.
24. Inv. 891.025. Fragment de vase fermé : olla; fond convexe ; pAte semblable a celle
des piéces décrites ci-dessus.
25. Inv. 891.002. Deux fragments du méme vase fermé ; fond plat.
26 et 27. Inv. 891.004 et 011. Fragments de panse de vases fermés ; parois convexes
convergentes; attache infé.rieure d'anse a section ovale.
28 et 29. Inv. 891.007 et 008. Fragments de panse de vases fermés; parois convexas
convergentes; décor tris dégradé.de flns traits de peinture rouge disposés en ép1. Tres vo1sm,
un fragment de panse de vase fermé (lnv. 891 .008 bis) présente des taches rouges de peinture (oxyde de fer) en virgule.
30. Inv. 891.030. Fragment de panse de vase fermé ; décor de raies larges de peinture
brun-sombre (oxyde de manganése).
31. Inv. 891.056. Fragment de lampe a bec; fragment du corps; pAte tendre, fine ethomogéne, de couleur grise; traces d'un décor a l'oxyde de manganése.
Parmi les céramiques médiévales découvertes en prospection ou
lors de nettoyages de surface sur le site de Sant Antoni, les plus intéressantes sont, hormis les céramiques vernissées décrites précédemment, les piéces appartenant au type de !'olla ou marmita commune,
de forme globulaire, allant au feu.
Les n.o 16 a 23 appartiennent au type de !'olla dont la forme d'ensemble nous est donnée par le n.o 23: marmita de forme globulaireon parle parfois d 'olla en calabacita- alévre infléchie vers 1' extérieur
et présentant la terminaison en biseau caractéristique des céramiques
de Sant Antoni; le fond convexa n. 0 24 est le seul conservé, sans doute
paree que les tessons a inflexion peu visible, qui se distinguent mal
des fragments de panse non caractéristiques, ont échappé a 1'attention des collecteurs.
Sur un certain nombre de fragments de panses appartenant a des
ollas du m~me type, on observe des stries ou des témoins de faQonnage, caractéristiques des ollas du haut Moyen Age, qui semblent dues a
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SANT ANTONI DE OlJVA
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un raclage de la pate excédentaire avant cuisson. Le fragment n.o 23
qui se préte é. une observation plus détaillée de la technique de fabrication révéle l'usage d'un tour lent.
Pour tous ces fragments, a l'exception du n.o 16 qui est, quant a
lui, tres proche de tessons trouvés sur des sites du trés haut Moyen
Age (Ve-Ville siécles) comme le Monte Mollet (Villafamés, prov. de
Castellón), la pate est dure, homogéne bien que d'aspect granuleux; la
surface est rugueuse; la couleur varíe de 1' ocre a u gris, ces deux teintes se retrouvant parfois «en sandwich» sur la tranche, ce qui atteste
une post-cuisson plus ou moins fortement oxydante faisant suite a la
cuisson réductrice habituelle; le dégraissant, abondant et fm, est de
couleur brun-foncé; on note parfois la présence de chamotte.
Plusieurs fragments de haut de panse ou de jonction panse-col,
non dessinés paree que de type semblable, portaient des annelures
semblables a celles du n.o 17.
IV
CONCLUSIONS
Ce premier examen, rapide et limité a des observations de surface, révéle l'intérét assez exceptionnel du gisement médiéval de Sant
Antoni qui nécessiterait une fouille approfondie. Si 1' on y ajoute 1' existence de témoins d'une occupation de l'Age des Métaux, on en concluera aisément a la nécessité d'y entreprendre des recherches
archéologiques plus intensas.
Les vestiges de fortifications sont conservés sur une assez grande
longueur et on peut attendre de la fouille qu' elle dégage un plan complet de 1' édifice et des murs permettant une étude des appareils; les
premiares observations conduisent a placer a une date relativement
haute (fin IXe ou Xe siécle 7) la construction de 1' enceinte de Sant Antoni, mais le site apparait, a1' examen, plus complexa qu' on ne pouvait
initialement le penser. Si certains éléments -plan d'ensemble de l'enceinte, tours barlongues, appareil de pierre séche- font pencher vers
une datation haute, d' autres en revancha -reprises de construction,
tours de plan circulaire- incitent é. placer une derniére phase d' occupation quelques siécles plus tard, ce qui n'est guére conforme aux indications céramologiques; é. moins qu'il ne faille attribuer é. d'autres
populations, non musulmanes, des remaniements limités postérieurs
au Xe siécle.
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14
BAZZANA, CLIMENT et GUICHARD
Les principaux éléments de datation dont on puisse disposer pour
l'instant nous sont fournis par les céramiques trouvées sur le cerro de
Sant Antoni qui se rattachent incontestablement a 1' époque musulmana (op les comparerait aisément a des céramiques trouvées a Valencia
et qui remontent a l'époque califale: Xe siécle et début du Xle siécle).
Seulle fragment n. 0 16 (Inv. 891.026) évoquerait une époque sensiblement plus ancienne, de deux ou de trois siécles, peut-étre; il s' agit,
certes, d' une trouvaille isolée mais qui a néanmois l'intérét de suggérer une occupation du site depuis le trés haut Moyen Age, voire 1' Antiquité tardive.
En revanche, ríen ne milite en faveur d'une date trop basse. Toutes les couvertes vernissées paraissent anciennes, de méme que les
décors rouges a 1'oxyde de fer. On ne peut done certaine~ent pas aller
au-dela du Xle siécle et peut-étre méme ne faut-il guére dépasser le
Xe siécle: c'est ce qu'indique la comparaison des ·c éramiques de Sant
Antoni a celles du chateau d' Alcalá (Castellet deis Alcalans) assez
différentes dans 1' ensemble et qui semblent appartenir aú Xle siécle.
Particuliérement intéressante, dans ce contexte, la forme presque
compléte d'olla n.o 23 (Inv. 891.062) fournirait un jalon entre les types du trés haut Moyen Age (comparables au n.o 16) et les formes a
cols plus droits et plus étroits de 1' époque musulmane classique (XleXTie siécles).
.
Les datations étant précisées et le site mieux connu par une fouille
archéologique précise, il serait peut-étre possible de retrouver la fonction de ces vestiges de Sarit Antoni: rOle militaire de contrOle ou fonction de refuge temporaire en période de difficultés?
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ARCffiVO DE PREHISTORIA LEVANTINA
Vol. XVI (Valencia, 1981)
A. BAZZANA*, S. CUMENr* et P. GUICHARD-
{France et Espagne)
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DE OLIVA (Valencia)
Cette courte note d'information est destinée a rendre compte de
l'intérét particulier des vestiges médiévaux qui subsistent sur la colline de Sant Antoni, término municipal de Oliva, province de Valencia.
On trouvera done ici les résultats d'une enquéte effectuée au printemps de 1978 en étroite collaboration avec le Servicio de Investigación Prehistórica de la Diputación Provincial de Valencia. L'inventeur du site, D. Salvador Climent, participa largement a cette recherche; c'est a lui que l'on doit le nettoyage de surface des vestiges de la
fortification médiévale et le ramassage au sol d'une grande partie des
fragments cerámiqu~s (fig. 1).
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LE SITE DE SANT ANTONI, PREMIERE APPROCHE
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OUVA (Valencia)
Partida
Sant Antoni
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Coordonnées U.T.M.
{30 S YJ) 487.109
Altitude
170 m
Cartes
I.G.C., 1/ 50.000 : Gandía, n. 0 796
S.G.E., 1/50.000 : Gandía, n.o 30-31
Plan
levé topographique de mai 1978 (secteurs Ouest et Sud de l'enceinte)
Depuis plusieurs années, les témoins d'une implantation humaine
sur le cerro de Sant Antoni faisaient l'objet d'une notice dans les fichiers du S.I.P. (1l; des céramiques de 1' Age du Bronze avaient été
trouvées, en prospection, par D. Domingo Fletcher, Directeur du Service. En 1976, des travaux agrícolas mirent au jour des vestiges de
constructions qui furent examinés par Salvador Climent: ils parurent
assez importants pour que le maire d' Oliva, D. Salvador Cardona Miralles, décidAt d'informer le S.I.P. Des travaux de nettoyage et des dégagements superficiels furent commencés ensuite par Salvador Climent, avec l'accord de D. Domingo Fletcher, Directeur du S.I.P., puis
poursuivis et amplifiés, avec la venue a Sant Antoni de Doña Rosa Enguix Alemany; ces travaux permirent, au cours du mois de juin de la
méme année 1976, de faire apparattre un mur d'enceinte renforcé
par des tours ou des bastions servant de contreforts, et de recueillir
un petit lot de matériel céramique, constitué principalement de fragments d' époque médiévale et, pour une plus faible part, de quelques
tessons plus anciens, d'époque protohistorique. Une breve note, publiée dans «La labor del Servicio de Investigación Prehistórica» de
1976, aux pages 69 et 70, concluait a l'existence d'un «systéme défensifmédiéval superposé a un habitat de l'Age du Bl'onze, dont il ne reste pratiquement ríen».
L'examen du lot de céramique provenant des travaux de 1976, et
conservé dans les réserves du S.I.P. au Museo de Prehistoria de Valencia, ainsi qu'une reconnaissance du site, nous ont permis de constatar le caractére assez exceptionnel de cette petite fortification médiévale.
11) Sant Antoni figure a u fi...hler du S.I.P. sous le nom de Muntanyeta de Sant Antoni ou
Castellet de Sant Antoni.
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OLIVA
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Figure l . - Site de Sant Antoni (Oliva-Valencia). Croquis des accés et carte de situation. Términos municipales: 1: MIRAMAR; 2: PII.ES; 3: ALQUERIA DE LA CONDESA; 4 : OLIVA
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BAZZANA, CLIMENT et GUICHARD
Sans préjuger, bien sOr, des résultats de travaux ultérieurs, qui
permettraient de se faire une opinion plus assurée, a partir d'un matériel plus abondant et de données stratigraphiques que le simple nettoyage des vestiges apparents ne pouvait fournir, il semble que l'on se
trouve en présence d'un site du haut Moyen Age, dont la durée d'occupation aurait été assez limitée, et qui ne doit pas atteindre les der. niers siécles de la période musulmane. Le site de Sant Antoni serait
done susceptible de fournir des données précieuses pour l'histoire et
1' archéologie médiévale des pays valenciens. D serait souhaitable que
le S.I.P. prenne prochainement l'initiative d' organiser une fouille
archéologique réunissant, a Sant Antóni, pro.tohistoriens et médiévistes.
II
LES VESTIGES DE CONSTRUCTIONS
A travers la végétation basse et les éboulis, un ensemble de vestiges appara.tt sur le cerro de Sant Antoni et peut étre suivi sur une assaz grande longueur. D comporte, visibles au sol aprés les premiers
travaux de nettoyage, les éléments suivants (Voir le plan des vestiges,
en figure 2):
l. Une courtine polygonale, large de 1,52 m a 1,6 1 m, a angles aigus; la partie ouest [la] ainsi que le tracé sud [lb] et une faible partie
du tracé est [le] sont assez bien conservés. Au nord et au nord-ouest,
en revanche, dans l'état actual du site, on ne releve que quelques traces des murs anciens qui devaient refermer le gisement en suivant le
relief: des dégagements sont nécessaires pour confirmer la présence
des murailles.
2. Plusieurs bastions rectangulaires, de plan barlong [2] font saillie sur 1,60 m a 1,65 m; leur largeur est de 2,50 m. Ces bastions semblent étre des constructions pleines, faisant fonction tout aussi bien de
contrefort que d'avancées permettant le flanquement des murs; lis
sont disposés sur les parties rectilignes de la courtine, jamais aproximité immédiate des angles.
3. Une entrée défendue par deux bastions est située sur la face
ouest de la construction [3] ; la fonction de passage ou d' entrée demanderait a étre confi.rmée par la fouille mais il semble que la position de ce renfoncement bastionné convienne bien pour établir un
accés relativement facile a atteindre et néanmoins protégé.
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6
BAZZANA, CI.IMENT et GUICHARD
4. Deux tours de plan circulaire ou proche du cercle flanquent les
angles sud-ouest et sud-est. La tour sud-ouest [4a] est assez bien conservée, de sorte qu'il est possible d'examiner les appareils; a comparar le mur de la courtine et celui de la tour, il n'apparatt pas de grandes différences dans le travail de la pierre ni dans les modes d'élévation des parements. n s' agit pourtant de deux constructions différentes: la tour est plaquée contre la courtine a laquelle elle se raccorde
par un contacten «coup desabre». Elle ne peut done qu'étre postérieure a la muraille mais on est incertain sur la durée séparant ces deux
phases de construction: en effet, les ressemblances -sinon les
similitudes- des appareils laisseraient penser que quelques décennies
seulement séparent leurs mises en place respectivas, ce que conflrme
!'examen de la céramique (voir ci-dessous); mais le plan circulaire des
tours [4a et b) confronté au plan barlong des bastions [2] suggére une
grande dlstance entre 1'époque d' édillcation de 1' enceinte et celle des
tours circulaires qui semblent done avoir été rajoutées a la construction primitiva.
La tour sud-est [4b] est totalement ruinée et ses structures inférieures, sans doute conservées sous les éboulis puisque des traces de
parement apparaissent en surface, n'ont pas été dégagées des amas
de pierraille.
Au total done, les vestiges de Sant Antoru dessinent un grand polygone irrégulier, d'environ 30m x 45 m dont l'intérieur paratt totalement vide, e' est-a-dire sans traces apparentes de bAtiments, du moins
a la seule observation des aspects superflciels.
L' appareil est de pierre séche, avec colmatage des interstices a
1' aide de terre, de pierraille et de blocs irréguliers. L' examen du secteur de l'entrée [3] montre que le travail de pose est, dans !'ensemble,
de médiocre qualité; les angles sont élevés avec soin a l'aide de moellons sommairement équarris mais s' embottant assez bien les uns
dans les a u tres pour assurer la solidité de la construction; les parties
rectilignes de la courtine et des bastions sont en revanche baties assez
hativement avec de gros blocs irréguliers, a peine retaillés parfois, ne
s' organisant pas en lits continus et séparés les uns des a utres par des
pierres de blocage et une terre de colmatage assez abondante (Voir en
figure 3, b, le dessin pierre a pierre du secteur sud de l'entrée). n semble que ce soit le tout-venant de la roche locale qui ait été utilisé dans
une construction rapidement édiflée et sans souci, quant aux appareils, d' une régularité architecturale qui apparatt, cependant, a !'examen du plan général.
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Figure 3.- Sant Antoni. En a: Plan et dessin pierre apierre de la tour sud ouest [4a) accolt!C ,,
l'angle de la courtine. En b: détail d'appareil du m1,1r conservé en élévation au sud de l'entrie (3J.
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BAZZANA, CLIMBNT et GUICHARD
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SANT ANTONI DE OLIVA
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BAZZANA, CLIMENT et GUICHARD
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INVENTAIRE DES CERAMIQUES RECUEILLIES SUR LE SITE
On a retenu pour cette présentation les tessons dont la dimension
ou les caractéres spécifiques permettaient une description ou un dessin utilisables (figs: 4, 5 y 6).
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SANT ANTONI DB OUVA
l. CÉRAMIQUES
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A COUVERTE VERNISSÉE
l. Inv. 891.01·2. Fragment de vase ouvert: plat ou cuenco; fond é pied annulaire; pAte
dure, sans dégraissant apparent, de couleur ocre-clair; vernis épais incolore; décor in~rieur
de peinture verte et jaune sur fond blanc.
2. Inv. 891.013. Fragment de vase ouvert: plat; fond ; vernis extérieur de couleur melado et traces de vernis incolore é l'in~rieur avec décor vert sous la couverte.
3. Inv. 891.001. Fragment de vase ouvert: plat ou cuenco; bordé lévre droite; pAte dure, semblable é la pAte du n.• 1; vernis épais, in~rieur et extérieur, de couleur vert-clair, dégradé par écaillage.
4. Inv. 891.016. Deux fragments de va se ouvert: grand plat; bord é lévre é léger épaississement terminal; pAte dure, fine mais peu homogéne, de couleur gris-jaune; vemis extérieur de couleur brun-jaune avec des taches verdAtres, écaillé; é l'intérieur, coulées vernissées emmAlées sans intention figurativa, de couleurs brun-foncé, vert et noir.
5. Inv. 891 .0 17. Deux fragments de vase ouvert: plat; bord é lévre é inflex:ion exteme;
pAte dure, fine et homogéne, de couleur ocre-rose; vemis épais de couleur melado é l'extérieur; é l'in~rieur, traces d'un décor festonné de taches altemativement vertes et brunes; la
couverte vernissée a totalement disparo.
6. Inv. 891.061. Fragment de vase ouvert: plat; bordé lévre droite; pAte tendre, fine et
homogéne; vernis in~rieur et extérieur de couleur brun-jaune dégradé par trésaillage.
7. Inv. 891.014. Fragment de vase fermé: jarrita ou pichet; colé bec pincé; pAte tendre, de couleur ocre-rose; vernis in~rieur et extérieur melado.
Mis a part l'exemplaire n.o 4 (Inv. 891.016) qui pose probléme par
son décor et ne peut atre actuellement rapproché d' autres productions musulmanes occidentales, les autres céramiques étudiées présentent des caractéres·semblables aux productions de qualité, d'époque califale; les exemplaires en sont nombreux dans les collections du
Musée Municipal de Valencia. En revancha, leur présence est peu fréquente sur les sites ruraux: on n 'en connait, par exemple, qu'un seul
exemplaire sur le site de Torre Bufilla a Bétera (Valencia). Leur nombre atteste ici de l'importance du gisement et de sa richesse relative;
d' autre part, la présence a Sant Antoni de coupes et de grands plats,
dans la tradition de la céramique cordouane de luxe, permet de condure a une occupation de site dans le haut Moyen Age musulman.
2. CÉRAMiOUES COMMUNES, NON VERNISSÉES
8 et 9. Inv. 891.019 et 020. Fragments de deux vases semblables ; borda é lévre é épais:
sissement interne; le tesson n.• 9 permet une reconstitution partielle du vase; vase ouvert, en
forme de coupe; pAte dure, homogéne, de couleur ocre; dégralssant abondant et divers; dégraissant sillceux et chamotte.
10. Inv. 891.040. Fragment de vase ouvert: peut appart.enir é une forme de cazuela ou
de plat creux; bord et attache supérieure d'anse en ruban.
11. Inv. 891.0 18. Fragment de vase ouvert: coupe; bord et partie supérieure du corps
permettant une reconstitution partielle; lévre é amincissement te.rminal; P.Ate tendre, homogéne. fine, de couleur ocre-rouge ; dégraissant sillceux et chamotte.
12. Inv. 891.023. Fragment de vase ouvert: petit lebrülo ou petit cuvette; bordé lévre
é large épaississement exteme en triangle; pAte tendre, fine, de couleur ocre-brun, é nuance
noire ou grise sur la paroi interne.
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12
BAZZANA, CUMENT et GUICHAI\D
13. Inv. 891.060. Fragment de vase fermé: jarrita(?); bord droit et départ d'anse de
section ovale.
14 et 15. Inv. 891.009 et 059. Fragments d' anses verticales de section ovale ayant probablement appartenu a de petites jarres (jarritas) a col cyllndrique.
16. Inv. 891.026. Fragment de vase fermé : olla; bord avec lévre a intlexion externa et
attache supérieure d'anse; anse en ruban, a dépression longitudinale; pAte dure, de couleur
grise a l'intérieur et ocre-rose a J'extérieur.
17. lnv. 891.021. Fragment de vase fermé : olla; col et borda lévre a intlexion externa
se terminant en biseau; pAte dure, de couleur grise; décor d'ennelures peu marquées sur le
col.
18. Inv. 891.022. Fragment semblable au précédent; lévre amincíe par étirement et se
terminant en biseau; attache supérieure d'anse.
19, 20 et 21. Inv. 891.027, 028 et 029. Fragments sembla.bles aux précédents; lévres
sans variations d'épaisseur et se terminant en biseau.
22. Inv. 891.024. Fragment semblable aux précédents; attache supérieure d'anse; anse en ruban a amincissement longitudinal.
23. Inv. 891.062. Ensemble de fragm!lnts permettant la reconstitution partielle d'un
vase fermé: olla; haut de panse et col, avec anse de section platea double aminclssement longitudinal; lévre a intlexion externa se terminant en biseau; pAte dure, fine, de couleur ocrerose; dégraissant a grains irrégullers; décor d'ennelures sur le col.
24. Inv. 891.025. Fragment de vase fermé : olla; fond convexe ; pAte semblable a celle
des piéces décrites ci-dessus.
25. Inv. 891.002. Deux fragments du méme vase fermé ; fond plat.
26 et 27. Inv. 891.004 et 011. Fragments de panse de vases fermés ; parois convexes
convergentes; attache infé.rieure d'anse a section ovale.
28 et 29. Inv. 891.007 et 008. Fragments de panse de vases fermés; parois convexas
convergentes; décor tris dégradé.de flns traits de peinture rouge disposés en ép1. Tres vo1sm,
un fragment de panse de vase fermé (lnv. 891 .008 bis) présente des taches rouges de peinture (oxyde de fer) en virgule.
30. Inv. 891.030. Fragment de panse de vase fermé ; décor de raies larges de peinture
brun-sombre (oxyde de manganése).
31. Inv. 891.056. Fragment de lampe a bec; fragment du corps; pAte tendre, fine ethomogéne, de couleur grise; traces d'un décor a l'oxyde de manganése.
Parmi les céramiques médiévales découvertes en prospection ou
lors de nettoyages de surface sur le site de Sant Antoni, les plus intéressantes sont, hormis les céramiques vernissées décrites précédemment, les piéces appartenant au type de !'olla ou marmita commune,
de forme globulaire, allant au feu.
Les n.o 16 a 23 appartiennent au type de !'olla dont la forme d'ensemble nous est donnée par le n.o 23: marmita de forme globulaireon parle parfois d 'olla en calabacita- alévre infléchie vers 1' extérieur
et présentant la terminaison en biseau caractéristique des céramiques
de Sant Antoni; le fond convexa n. 0 24 est le seul conservé, sans doute
paree que les tessons a inflexion peu visible, qui se distinguent mal
des fragments de panse non caractéristiques, ont échappé a 1'attention des collecteurs.
Sur un certain nombre de fragments de panses appartenant a des
ollas du m~me type, on observe des stries ou des témoins de faQonnage, caractéristiques des ollas du haut Moyen Age, qui semblent dues a
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[page-n-573]
SANT ANTONI DE OlJVA
13
un raclage de la pate excédentaire avant cuisson. Le fragment n.o 23
qui se préte é. une observation plus détaillée de la technique de fabrication révéle l'usage d'un tour lent.
Pour tous ces fragments, a l'exception du n.o 16 qui est, quant a
lui, tres proche de tessons trouvés sur des sites du trés haut Moyen
Age (Ve-Ville siécles) comme le Monte Mollet (Villafamés, prov. de
Castellón), la pate est dure, homogéne bien que d'aspect granuleux; la
surface est rugueuse; la couleur varíe de 1' ocre a u gris, ces deux teintes se retrouvant parfois «en sandwich» sur la tranche, ce qui atteste
une post-cuisson plus ou moins fortement oxydante faisant suite a la
cuisson réductrice habituelle; le dégraissant, abondant et fm, est de
couleur brun-foncé; on note parfois la présence de chamotte.
Plusieurs fragments de haut de panse ou de jonction panse-col,
non dessinés paree que de type semblable, portaient des annelures
semblables a celles du n.o 17.
IV
CONCLUSIONS
Ce premier examen, rapide et limité a des observations de surface, révéle l'intérét assez exceptionnel du gisement médiéval de Sant
Antoni qui nécessiterait une fouille approfondie. Si 1' on y ajoute 1' existence de témoins d'une occupation de l'Age des Métaux, on en concluera aisément a la nécessité d'y entreprendre des recherches
archéologiques plus intensas.
Les vestiges de fortifications sont conservés sur une assez grande
longueur et on peut attendre de la fouille qu' elle dégage un plan complet de 1' édifice et des murs permettant une étude des appareils; les
premiares observations conduisent a placer a une date relativement
haute (fin IXe ou Xe siécle 7) la construction de 1' enceinte de Sant Antoni, mais le site apparait, a1' examen, plus complexa qu' on ne pouvait
initialement le penser. Si certains éléments -plan d'ensemble de l'enceinte, tours barlongues, appareil de pierre séche- font pencher vers
une datation haute, d' autres en revancha -reprises de construction,
tours de plan circulaire- incitent é. placer une derniére phase d' occupation quelques siécles plus tard, ce qui n'est guére conforme aux indications céramologiques; é. moins qu'il ne faille attribuer é. d'autres
populations, non musulmanes, des remaniements limités postérieurs
au Xe siécle.
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14
BAZZANA, CLIMENT et GUICHARD
Les principaux éléments de datation dont on puisse disposer pour
l'instant nous sont fournis par les céramiques trouvées sur le cerro de
Sant Antoni qui se rattachent incontestablement a 1' époque musulmana (op les comparerait aisément a des céramiques trouvées a Valencia
et qui remontent a l'époque califale: Xe siécle et début du Xle siécle).
Seulle fragment n. 0 16 (Inv. 891.026) évoquerait une époque sensiblement plus ancienne, de deux ou de trois siécles, peut-étre; il s' agit,
certes, d' une trouvaille isolée mais qui a néanmois l'intérét de suggérer une occupation du site depuis le trés haut Moyen Age, voire 1' Antiquité tardive.
En revanche, ríen ne milite en faveur d'une date trop basse. Toutes les couvertes vernissées paraissent anciennes, de méme que les
décors rouges a 1'oxyde de fer. On ne peut done certaine~ent pas aller
au-dela du Xle siécle et peut-étre méme ne faut-il guére dépasser le
Xe siécle: c'est ce qu'indique la comparaison des ·c éramiques de Sant
Antoni a celles du chateau d' Alcalá (Castellet deis Alcalans) assez
différentes dans 1' ensemble et qui semblent appartenir aú Xle siécle.
Particuliérement intéressante, dans ce contexte, la forme presque
compléte d'olla n.o 23 (Inv. 891.062) fournirait un jalon entre les types du trés haut Moyen Age (comparables au n.o 16) et les formes a
cols plus droits et plus étroits de 1' époque musulmane classique (XleXTie siécles).
.
Les datations étant précisées et le site mieux connu par une fouille
archéologique précise, il serait peut-étre possible de retrouver la fonction de ces vestiges de Sarit Antoni: rOle militaire de contrOle ou fonction de refuge temporaire en période de difficultés?
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